Bordeaux-Bègles: Où est passé le beau jeu?

  • Hugh Chalmers - Bordeaux-Toulouse, 24 octobre 2015
    Hugh Chalmers - Bordeaux-Toulouse, 24 octobre 2015
  • Julien Ledevedec de retour à Brive
    Julien Ledevedec de retour à Brive
  • Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
    Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
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TOP 14 - Sur une bonne dynamique comptable, l'UBB ne rayonne plus vraiment sur le plan du jeu, à l'image de son dernier succès fade sur La Rochelle (21-16). Sans vouloir dénaturer l'identité du club, les Bordelais sont aujourd'hui plus pragmatiques et réalistes et préfèrent amasser les points au classement plutôt que les essais.

Après la victoire contre La Rochelle, les Anglophones auraient utilisé l'expression "ugly win", une victoire laide, et se seraient félicités au final de compter quatre points de plus au classement. Ils n'auraient retenu que ça et seraient passés à autre chose. Depuis quatre saisons, l'UBB n'avait pas habitué ses suiveurs à ce genre de prestation. Généralement, ce type de rencontre accrochée, se jouant à l'arrachée, elle finissait par les perdre sur l'expérience, le physique.

Là, sa conquête et notamment sa mêlée, doublée de l'indiscipline rochelaise, ont fait basculer cette rencontre mal embarquée du bon côté même si beaucoup sont sortis frustrés de Chaban. Plébiscités pour leur jeu attrayant, les Girondins (2 essais inscrits en 4 matches à domicile cette saison) sont devenus plus pragmatiques, allant à l'essentiel, à savoir les points. Mais gardez-vous bien de penser que ce rugby que certains qualifient de "minimaliste" a été voulu ou dicté par le staff ou qu'il est la conséquence d'un changement au sein de l'équipe technique (Vincent Etcheto remplacé par Émile Ntamack). C'est juste le cheminement (gagnant) du moment.

Ledevedec: "L'année dernière on avait mis 50 points à Clermont et joué le maintien"

L'année dernière, on avait mis 50 points à Clermont et à Castres et deux mois après on jouait presque le maintien, rappelle le 2e ligne Julien Ledevedec. On n'a pas de certitudes et j'espère qu'on en aura jamais car ce n'est jamais bon signe. Quoi qu'il arrive, les gens en demandent toujours plus. On s'applique à faire bien ce que l'on a mal fait le week-end avant, on fait de notre mieux. Pour l'instant, cela paye car on a gagné nos trois derniers matches.

Julien Ledevedec de retour à Brive
Julien Ledevedec de retour à Brive

Quand on se souvient du premier bloc estival -victoire poussive contre Castres (19-16), revers cuisant à Oyonnax (19-37) puis défaite à domicile face à Montpellier (22-24) avant d'aller défier l'ogre clermontois- retrouver quatre journées plus tard Bordeaux-Bègles au 5e rang du Top 14 prouve que la méthode a du bon. L'identité forte du club doit être préservée à tout prix et je veux en être le garant avec l'encadrement technique, reconnaît le manager Raphaël Ibanez. Simplement, il faut être réaliste en fonction des situations.

Ibanez: "Notre match était terne en termes de création offensive"

Je ne veux pas avoir un discours de perdant car ce match contre La Rochelle, on l'a gagné, poursuit-il. En même temps, je suis quand même réaliste et j'ai conscience que notre match était terne en termes de création offensive, terne aussi dans notre volonté d'entreprendre. C'est une question d'état d'esprit. Les joueurs ont envie de retrouver du plaisir sur le terrain, de la continuité avec une recherche d'efficacité.

Si face à Toulouse (12-10) il y a dix jours, l'UBB avait tenté des coups et s'était retrouvée trois fois en très bonne position pour marquer, ce fût beaucoup plus compliqué face aux Maritimes. Il faut mettre aussi en relief l'esprit entreprenant des Rochelais qui nous a gênés, concède Ibanez. Lorsqu'on a été en possession du ballon, on peut parler de nos difficultés à mettre en place notre jeu mais l'adversaire aussi commet des fautes, on les a provoquées. Quand on a du mal à enchaîner et que les fautes adverses sont là, il faut savoir concrétiser au pied, c'est ce que l'on a fait. D'où cette impression d'avoir été pragmatique à défaut d'avoir été extrêmement créatif.

Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles

Autre secteur pouvant expliquer ce recul dans le jeu, la défense, véritable baromètre selon Ibanez qui a relevé 20% de plaquages manqués sur l'ensemble de la rencontre, c'est un chiffre excessif quand on veut espérer plus. Surtout, cela limite les possibilités de récupérer des ballons, ce dont ses attaquants, Blair Connor et Met Talebula en tête, étaient friands ces dernières années pour faire chavirer Chaban de bonheur.

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