Alan Shearer, "niveau international", voyage mouvementé jusqu’à la France... voici Aly Muldowney

  • Aly Muldowney, l'ex deuxième ligne du Connacht, a rejoint Grenoble à l'intersaison. Photo: Laurent Genin
    Aly Muldowney, l'ex deuxième ligne du Connacht, a rejoint Grenoble à l'intersaison. Photo: Laurent Genin
  • Aly Muldowney lorsqu'il était au Connacht
    Aly Muldowney lorsqu'il était au Connacht
  • Bernard Jackman ne tarit pas d'éloges sur Aly Muldowney. Photo: Laurent Genin
    Bernard Jackman ne tarit pas d'éloges sur Aly Muldowney. Photo: Laurent Genin
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Grenoble a repris l’entraînement lundi dernier avec un nouvel élément dans ses rangs, le deuxième ligne en provenance du Connacht, Aly Muldowney, l’une des trois recrues du FCG à l’intersaison. À bientôt 33 ans, cet Anglo-irlandais au gabarit massif (1,96 kg, 122 kg), méconnu en France, mais reconnu en Grande-Bretagne et en Irlande, pourrait être une très bonne pioche des Isérois.

Venu au rugby vraiment sur le tard…

Tout jeune, Aly Muldowney rêvait de devenir footballeur. Il jouait défenseur central parce que parce que j’étais le plus grand, avait de l’admiration pour le défenseur de Manchester United, Steve Bruce, et son idole était l’attaquant de l’équipe d’Angleterre, Alan Shearer. Mais un autre sport avec un ballon rond l’attirait aussi : le basket-ball. Pendant le lycée, je n’ai joué quasiment qu’au basket, j’adorais ça, c’était ma priorité. Quand je suis entré à l’université, je n’avais plus le temps à la fois de faire du basket, suivre mes études et travailler à mi-temps. À 20 ans, un ami qui jouait au rugby m’a appelé pour me dire qu’ils avaient besoin d’un joueur pour le week-end. C’était à un niveau très bas, à Stafford (en Angleterre). Mon premier match, je l’ai joué au centre. J’ai pris du plaisir.

Le début de l’aventure avec un ballon ovale dans les mains. Il y a beaucoup de similitudes entre le basket et le rugby, particulièrement pour un deuxième ligne qui doit être à l’aise dans le domaine aérien. Le basket m’a vraiment aidé pour le rugby. Le plus difficile pour moi a été les aspects techniques, autour des phases de contact.

Aly Muldowney lorsqu'il était au Connacht
Aly Muldowney lorsqu'il était au Connacht

Aly Muldowney passe pro à 26-27 ans, évolue notamment à Glasgow, à Exeter avant de rejoindre en 2013 la province irlandaise du Connacht. Ça forge le mental d’être au Connacht parce que tu te bats contre tout le monde, tu n’as pas les moyens (humains et financiers) des autres provinces. Tu es un peu isolé. Quand les Anglais régnaient sur l’Irlande il y a 200 ans, parait-il que le choix pour les catholiques était : "To Connacht or to Hell", "Le Connacht ou l’Enfer". C’est dire…

"Le deuxième ligne le plus complet d’Irlande et d’Angleterre"

Après beaucoup de hauts et de bas en trois saisons avec le Connacht, Muldowney a refermé son chapitre irlandais sur un grand bonheur avec un titre en Pro 12 décroché face au Leinster à Murrayfield fin mai. Finir mon aventure avec ce club sur la pelouse avec mes enfants (trois garçons) devant les fans du Connacht fous de joie parce que ça faisait longtemps que le club n’avait rien gagné, c’était super. J’espère revivre des moments comme ça à Grenoble, faire quelque chose de bien ici.

Bernard Jackman ne tarit pas d'éloges sur Aly Muldowney. Photo: Laurent Genin
Bernard Jackman ne tarit pas d'éloges sur Aly Muldowney. Photo: Laurent Genin

Les spécialistes en Irlande disent qu’on a fait une très bonne pioche avec lui. Au Connacht, il a été régulièrement désigné homme du match dans les rencontres importantes, éclaire Bernard Jackman. Le site de sport Balls.ie l’a même placé dans le XV type des provinces irlandaises de la saison dernière.

Le patron du sportif au FCG fait les présentations : Aly Muldowney a un profil très rare. C’est un tracteur, quelqu’un de puissant, mais il est aussi un capitaine de touche. Il fallait qu’on trouve un autre capitaine de touche pour aider Ben Hand et un autre mec en plus d’Hendrik Roodt avec un gabarit solide (1,96 m, 122 kg). En dehors des phases de conquête, il est également parfait pour notre style de jeu. Pour moi, c’est le deuxième ligne le plus complet d’Irlande et d’Angleterre. Rien que ça.

Carry on @AlyMuldowney #FCG #Day1 pic.twitter.com/Zeiag8v6jC

— FC Grenoble Rugby ?? (@FCGrugby_en) July 4, 2016

La France et le Top 14 vont le découvrir : J’ai joué en Premiership et en Ligue celtique. Le Top 14 est la compétition pro de référence. Je veux me tester dans ce championnat, me confronter à un rugby différent, faire tout ce que je peux pour aider Grenoble à atteindre ses objectifs et m’améliorer dans chaque secteur, explique le souriant Aly. La présence d’Irlandais dans l’effectif et le staff du FCG facilite son intégration tout le comme le style de jeu pratiqué similaire à celui du Connacht. En revanche, l’Anglo-irlandais, pas habitué, est frappé par la chaleur qui règne sur la capitale des Alpes.

Non sélectionné avec l’Irlande à cause de son départ dans l’Hexagone…

De par ses performances avec le Connacht, on pensait en Irlande que Joe Schmidt allait le sélectionner pour la tournée d’été en Afrique du Sud. Il n’en a rien été. Pour Bernard Jackman, c’est clair, Aly Muldowney a payé l’annonce de son départ pour Grenoble et le Top 14. En Irlande, ça a été un choc qu’il ne soit pas sélectionné avec l’équipe nationale. Ce n’est pas une règle écrite mais si tu quittes l’Irlande, c’est beaucoup plus compliqué de jouer pour le pays. Par exemple, Ian Madigan (recruté par l’UBB) était toujours remplaçant (de Sexton) avec l’Irlande lors du Tournoi des 6 nations. Maintenant il est troisième choix (Paddy Jackson lui a été préféré face aux Boks, Ndlr).

Et de compléter: Si Aly était resté au Connacht, c’est sûr qu’il aurait été sélectionné pour jouer contre les Sud-Africains. Schmidt a pris Quinn Roux, un mec qui n’était pas toujours titulaire avec le Connacht. Aly a été puni. Pour moi, on a recruté un joueur qui n’est pas international mais qui a le niveau international.

Un trajet plus que chaotique pour rejoindre la France…

Le périple d’Aly Muldowney pour arriver dans l’Hexagone n’a pas été de tout repos. Est-ce Schmidt qui lui a jeté un sort ? Toujours est-il que ce fut très long. Le joueur a retracé sur Twitter toutes ses mésaventures avant d’arriver en France. Le tout dans la bonne humeur. Parti de Glaway en voiture avec ses trois chiens et son chat, la première étape, jusqu’à une partie de sa famille en Angleterre, s’est bien passée. C’est après que ça s’est compliqué.

Tombé en panne après Londres, il a été contraint de louer un autre véhicule. Le temps perdu lui a fait manquer son ferry pour traverser la Manche. A défaut de ferry, ce sera l’Eurostar. Arrivé sur le sol français, il a pu souffler… Ne lui restait "plus" qu’à rallier Grenoble par la route, en s’offrant un petit plaisir au passage en Champagne en bon épicurien… Même s’il a pris la chose avec philosophie, qu’il a bien rigolé avec un ami qui l’accompagnait, il reconnait que c’était un soulagement d’arriver à Grenoble, de voir les montagnes. Après 1870 km de voyage…

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