La composition du Racing pour l'UBB: Entre casse-tête et grand bluff
TOP 14 - Le staff du Racing a dû se creuser la tête plus que jamais en cette fin de semaine en vue du match contre l'UBB (samedi 20h45). Entre les blessures, la volonté de rattraper les deux défaites d'affilée et la crainte d'user ses forces vives à une semaine du quart de finale européen face à Toulon, le duo Travers-Labit a eu matière à réfléchir.
Si Laurent Travers démarre une réponse par Là, c'est de la politique !, c'est qu'il est vraiment embêté. Et on le comprend, quand il s'agit de savoir si lui et son binôme Laurent Labit n'ont pas été tiraillés cette semaine entre aligner les stars ou les "coiffeurs" face à l'Union Bordeaux-Bègles. En d'autres termes, tenter le diable à une semaine du quart de finale européen contre Toulon, érigé par la direction comme priorité absolue, afin de se donner les meilleures chances d'effacer les deux dernières défaites, ou au contraire faire massivement tourner comme à Montpellier, en acceptant le risque de prendre une autre dégelée (60-7).
Le verdict du technicien champion de France 2013 avec Castres: On va à Bordeaux pour faire un gros match là-bas et on va aussi tenir compte du quart contre Toulon. J'espère que l'équipe qui sera alignée samedi fera ce qu'il faut pour réussir une grande prestation. Arrivera ce qui arrivera mais on y va dans cette optique. Discours validé par l'ENA.
La stratégie du poker menteur
Afin de brouiller les pistes, le staff francilien a choisi d'attendre le tout dernier moment pour dévoiler ses cartes. Habituellement communiqué mercredi à midi, le groupe retenu pour le voyage en Gironde ne le sera officiellement que ce vendredi. Mieux, le club a fait une petite entorse à son protocole, qui est d'envoyer au point presse des joueurs titulaires pour le prochain match. Benjamin Dambielle s'est présenté face à la presse mais il ne sera que remplaçant de Rémi Tales à l'ouverture.
Il ne sera d'ailleurs associé ni à Maxime Machenaud, laissé au repos malgré la possibilité d'affronter son club formateur, ni à Mike Phillips, pas apte physiquement. Ne reste plus en demi de mêlée que Xavier Chauveau, habituel choix numéro 3, et le tout jeune Arthur Retière (18 ans), qui pourrait connaître ses premiers pas en pro.
Des blessures à tous les étages
Autre secteur dépourvu pour samedi, celui des centres. Chavancy et Laulala sont out. Dumoulin est tout juste remis d'une fracture du plancher orbital et Rokocoko revient également à la compétition. Chez les piliers, Tameifuna est forfait et Ben Arous est en manque de sensations, lui qui n'a plus foulé les terrains depuis le dernier France-Irlande début février. Enfin, Juandre Kruger (épaule) ne sera lui non plus pas de la partie.
Si le staff a bluffé, c'est aussi parce qu'il manque de cartes : Ce qui change, c'est qu'on a de nouveaux blessés à des postes importants, résume Dambielle. Il y a aussi ceux qui reviennent tout juste de blessure. Il faut qu'ils reprennent le rythme. Il y a un choix qui se pose, qui est de savoir si on les fait jouer ou pas avec le risque de la blessure. C'est aux coachs de décider dans quelles dispositions on va les mettre et comment on va les utiliser en vue des matchs à événement où on aura besoin d'eux.
Ce sera donc bien une équipe remaniée du Racing qui tentera d'éviter une troisième défaite de rang menaçante pour sa position dans le quatuor de tête. Pour les cadres qui joueront et qui espèrent être de la partie la semaine d'après à Colombes en Champions Cup, la question du degré d'engagement se posera inévitablement: Bien sûr qu'on a eu ce non-match à Montpellier, mais si on regarde tout au long la saison, les joueurs du Racing ont toujours tout fait pour représenter dignement ce maillot, tempère Travers. On a confiance, on est avec eux, et dès que le match de samedi sera terminé, on aura bien sûr la tête à celui de Toulon. Car contrairement à la rencontre face à l'UBB, les Ciel et Blanc n'auront pas six matches européens derrière Toulon pour se rattraper.
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