Enfin lancé, le MHR ne veut pas s'enflammer

C'est fou la différence colossale que peuvent faire quelques semaines dans le parcours d'une équipe. Allez le demander aux Toulousains ! Ou, dans la spirale inverse, aux Montpelliérains, qui d'une situation de ballottage bien délicate il y a peu, sont désormais remontés à la troisième place du Top 14, au prix d'une série de cinq victoires consécutives, leur meilleur enchainement depuis le début de la saison. Dans une saison à 36 matches, on ne peut pas sous-estimer l'importance d'une bonne dynamique. Ça a forcément pris du temps, mais nous nous améliorons de semaine en semaine et il faut continuer dans ce sens, souffle Ben Lucas, surnommé Barbie par le vestiaire, certainement moins pour la longueur de ses jambes que pour sa tignasse blonde.

Comme le soulève l'Australien, couteau-suisse officiel du MHR cette saison qui devrait être aligné d'entrée à l'ouverture demain contre Brive, son équipe a su, après plusieurs mois à alterner le chaud et le froid, hausser son niveau de jeu à la sortie de l'hiver, alliant enfin la puissance de ses avants à un jeu de trois-quarts plus débridé.

Lucas: "Il vaut mieux faire ça et gagner que vouloir trop en faire et perdre"

L'un de nos ailiers est le meilleur marqueur d'essais du championnat, c'est donc que quelque chose fonctionne dans ce que nous faisons. Je l'ai souvent répété, comme un plus un font deux, il nous a fallu construire les premiers blocs, la défense, les combinaisons. Les joueurs ont gagné en cohésion, donc en confiance, et ils ont ensuite pu exprimer leur talent pour marquer plus de points. C'est ce qu'on a vu ces dernières semaines, explique Jake White, qui a longtemps demandé de la patience face aux critiques.

Une version corroborée par les propose de Lucas : Avant d'avoir cette compréhension de notre système, dans un certain sens, il nous était interdit d'attaquer depuis notre moitié de terrain, notamment à l'extérieur où l'arbitrage est moins favorable. Il faut savoir s'adapter aux conditions, au climat... C'est peut-être une approche négative, mais il vaut mieux faire ça et gagner que vouloir trop en faire et perdre. Avec les beaux jours, le MHR est donc en train de faire évoluer son jeu, et c'est tant mieux pour le spectacle.

Gare au piège briviste

Les voyants sont au vert du côté du complexe Yves-du-Manoir, et tout va bien dans le meilleur des mondes. Pas tout à fait, et vous n'entendrez personne s'enflammer dans les rangs héraultais. Ambitieux, les Cistes le sont, évidemment. Nous avons toujours eu le titre comme objectif, dès le début de la saison. Tout ce que nous avons une chance de gagner, nous le voulons. On n'est pas là pour viser la deuxième place, pour bien faire ou finir dans le Top 6, admet Ben Lucas, l'homme à tout faire. Pour autant, comme le rappelle son entraineur, Montpellier n'a rien gagné, ni Top 14 ni Champions Cup, et le chemin est encore très long. D'autant plus que se profile vendredi soir une confrontation qui pourrait raviver de bien mauvais souvenirs côté montpelliérain.

Car personne n'a oublié le MHR-CAB de la saison passée et la défaite qui avait précipité le club de Mohed Altrad dans la crise, menant au final au départ de Fabien Galthié. Brive ne nous réussit pas à domicile, à nous de rester humbles et de faire très attention, avertit Yvan Watremez. Les Brivistes n'ont pas l'air de beaucoup nous aimer !, s'étonne quant à lui Lucas.

Bref, les Cistes sont conscients du danger, comme le résume un Anthony Floch qui met néanmoins la rencontre de l'an dernier en perspective : Ce n'est ni le même Brive, ni le même MHR, et le contexte est totalement différent. Mais on craint et on respecte tout le monde, surtout cette équipe briviste accrocheuse. Et après la défaite contre Pau, nous sommes prévenus.