XV de France, Mike Tyson, entrepreneur... voici Jody Jenneker

Appelez-le Mike Tyson, ou alors "patron" !

S’il n’a pas ce même tatouage tribal sur le visage, il partage ce regard à en dissuader plus d’un d’aller au combat. On comprend alors d’où vient ce surnom hérité du boxeur américain, le plus commun. Ce solide gaillard d’1,8m5 et dépassant les 100 kilos est également communément appelé "Big Joe". Mais vous auriez encore pu l’appeler "patron" car j’ai ma propre entreprise, une compagnie d’investissement immobilier en Afrique du Sud, pour acheter et louer des appartements, voilà pourquoi il ne faut jamais s’arrêter aux apparences. Car il est surtout casanier. Je sais que je suis ici principalement pour le rugby mais à l’occasion je sors prendre un verre avec l’équipe ou des amis. Mais je suis un athlète, un professionnel et je connais mes limites.

Du poste de troisième ligne à celui de talonneur

Enfant, tout le monde jouait au rugby donc j’ai suivi. J’ai commencé à jouer vers 11-12 ans et il n’y avait que le rugby, même à l’école. Le rugby, c’est mon début et ma fin. Mais c’est par le poste de troisième ligne qu’il était passionné, tout jeune, à Durban, et cette passion lui vient surtout des ses icônes de jeunesse, le Néo-Zélandais Josh Kronfeld (54 sélections avec les All Blacks). C’était mon idole, mon modèle, je regardais sa manière de jouer. Et il y avait aussi le Sud-Africain naturalisé Australien, Tiaan Strauss, vainqueur de la Coupe du Monde 1999 avec les Wallabies. Mais il a dû se faire une raison, c’est en première ligne qu’il devait être.

De la Currie Cup au Top 14 en passant par la Fédérale 1

Passé par les Natal Sharks et les Falcons et Currie Cup, c’est au Stade Dijonnais en Fédérale 1 qu’il a commencé son expérience française. Avant d’arriver en France, j’ai eu des blessures, des problèmes personnels, mais j’ai eu cette opportunité avec Dijon en Fédérale 1, je le savais, j’ai tenté ma chance, c’était une belle opportunité pour moi, une deuxième chance dans ma vie de rugbyman, j’ai tout donné et maintenant je suis en Top 14 ! Car ce qui définit bien Jody Jenneker, c’est de toujours se donner à 100%, quel que soit la tâche, et cela se ressent dans son jeu, dur et offensif. Mon jeu, c’est dans tout ce que tu fais, donnes-toi à 100% que ce soit en défense, en attaque, en mêlée, les regroupements, quoi que ce soit, tu donnes tout. Je donne juste tout pour l’équipe.

Il est devenu un vrai "Oyomen"

Il arrivé dans le Haut-Bugey en provenance de Lyon mais ne regrette pas de ne pas s’être imposé au LOU, qui lui avait préféré le Gallois Huw Bennett, finalement un flop. C’était une bonne expérience, un grand saut, de la Fédérale 1 au Top 14,  d’une petite équipe à une grande équipe, d’une bonne ville à une très grande ville, c’était un gros challenge dans tous les domaines. C’était encore une super opportunité dans ma carrière et je me suis donné à 100%. S’il avoue avoir eu un peu de mal à s’adapter au climat, cela fait maintenant trois ans qu’il est dans l’Ain.Je me suis bien établi. Je connais mieux la ville, la région, le staff, les gens, je suis un Oyomen maintenant. Passionné par son club, il a inscrit le premier essai de l’histoire de l’USO en Top 14 au stade Mathon lors d’une superbe victoire face à Clermont le 24 aout 2013.

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Et pourquoi pas le XV de France ?

Rory Kockott et Scott Spedding viennent de revêtir le maillot bleu, alors forcément cela donne des idées à un Sud-Africain ! Tout le monde pense à être un jour sélectionné au niveau international. J’ai été adopté par le rugby français. C’est donc dans mon esprit, dans ma liste d’accomplissements que d’être un joueur appelé au sein du XV de France. Mais cette convocation avec les Barba est déjà un honneur et un privilège, j’étais surexcité, j’ai apprécié, surtout que je ne m’y attendais pas, confesse t-il tel un enfant. C’est une bonne chose pour lui, pour l’équipe et pour le club. C’est toujours gratifiant que les joueurs soient reconnus. J’espère qu’il va le vivre comme une belle expérience, rajoute son manager Christophe Urios. Aucun doute !