Toulouse: ni "pression" ni "valise" !

Les lundis sont toujours plus agréables quand tu as gagné le week-end, sourit Luke McAlister. Cette bonne humeur, ses coéquipiers la cultivent depuis un peu plus d’un mois et ce succès fondateur face au Stade français à domicile (22-10), le 4 octobre dernier. Depuis, tout leur sourit: deux victoires en Champions Cup et deux succès en Top 14 dont celui du week-end dernier à Lyon (41-17). La première victoire bonifiée à l’extérieur depuis plus de deux ans (35-6 à Bayonne le 21 septembre 2012) et la première fois depuis cinq ans (!) que le Stade toulousain parvenait à inscrire au moins cinq essais loin de chez lui (60-8 à Mont-de-Marsan le 16 mai 2009). On est bien, l’état d’esprit est bon et le groupe travaille fort, confirme l’ouvreur all black. Preuve que tout va vraiment bien, ce dernier s’est exprimé dans un excellent français qu’on ne lui connaissait pas ! Bien sûr que l’on a moins de pression qu’avant de recevoir les Parisiens, c’est toujours plus facile de surfer sur une bonne dynamique mais il ne faut pas être trop sereins non plus pour ne pas tomber de trop haut ensuite, tempère Florian Fritz.

Elissalde: "On ne peut que respecter cette équipe…"

Pour éviter cet écueil, les Toulousains ont eu droit à une séance vidéo des deux derniers matches à domicile des Bordelais (51-21 contre Clermont et 59-7 face au CO). Une équipe pleine de talent et de confiance que l’on ne peut que respecter. Ils ont mis des cartons à tout le monde chez eux, résume Jean-Baptiste Elissalde. Tout le monde est impressionné par leurs performances à domicile. C’était déjà le cas la saison dernière mais là c’est encore un cran au-dessus. On ne peut être qu’admiratif du jeu qu’ils produisent, corrobore Florian Fritz. Du coup, officiellement, l’objectif des Stadistes est de ne surtout pas "gâcher" la belle impression laissée depuis un mois. Ce serait dommage après ce que l’on vient de faire de subir une grosse désillusion et prendre une dérouillée comme Clermont ou Castres, estime ainsi JBE. On se déplace sans pression si ce n’est de ne pas prendre une valise. Après si on gagne là-bas se sera tout bonus car pas grand-monde n’y parviendra cette saison, positive Fritz. On va y aller pour ramener quelque-chose mais quoi qu’il arrive ce n’est pas un match couperet et le championnat ne va pas s’arrêter après Bordeaux, poursuit le centre international.

Le genre de défi qu’adorent les Toulousains…

Battus deux fois lors de leurs trois derniers déplacements à Bordeaux, les hommes de Guy Novès vont tout de même passer un test significatif face à une équipe qui compte quatre points d’avance (4e). Revenus dans la course au Top 6 après cinq défaites de rang qui avait sérieusement obscurcit leur avenir, l’occasion leur est donnée de frapper un grand coup face à un adversaire qui fait peur à tout le monde. Et c’est le genre de défi qu’ils adorent. Malgré l’absence des internationaux (Maestri, Dusautoir, Huget, Vermaak et Steenkamp), le retour en grâce de joueurs qui n’avaient jusque-là que trop rarement donné leur pleine mesure - on pense notamment à Clerc, Matanavou ou Tekori - leur offre également l’opportunité de confirmer que leur effectif est bien redevenu l’un des plus homogènes du championnat. Avant de partir en vacances, se serait bien de gagner là-bas, a juste conclu McAlister. On serait Bordelais, on se méfierait…