Stade Français-UBB: quelle étrange politesse !

  • Félix Le Bourhis, le centre international de l'UBB
    Félix Le Bourhis, le centre international de l'UBB
  • Madaule - Stade français Bordeaux - Avril 2014
    Madaule - Stade français Bordeaux - Avril 2014
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Depuis trois saisons, les oppositions entre Parisiens et Girondins accouchent systématiquement de larges victoires pour l'équipe qui reçoit. Ce constat dressé, existe-t-il des explications rationnelles à ce phénomène unique d'autant que ni les uns ni les autres n'ont l'habitude de faire tourner leur effectif lors de ces oppositions ? 

Paris et ses plaisirs 

Habitué de ses oppositions (6 matches sur 6), le 3e ligne néo-zélandais Hugh Chalmers sourit à l'évocation de cette statistique. "Le voyage à Paris, la capitale, je ne sais pas si ça y fait pas un peu", estime l'ancien joueur de Bobigny (2007-2008). Formé au PUC, le centre Félix Le Bourhis (6 sur 6 aussi) n'abonde pas dans ce registre. "On se déplace en train la veille donc on a le temps de récupérer du trajet. Ce n'est pas non plus le phénomène de sortir à Paris car on ne sort même pas après les matches là-bas, malheureusement. Donc ce n'est même pas un phénomène de décompression. L'année dernière, on a joué dans leur beau stade, je ne sais toujours pas pourquoi on a été absent une bonne partie du match". 

Paris et ses vertus

Lors des quatre derniers matches, l'UBB a réussi à passer trois fois la barre des 50 points inscrits, contre Clermont (51), Castres (59) et aux London Welsh (52). La dynamique est bonne mais celle des hommes de Gonzalo Quesada interpelle aussi les Girondins. "C'est une équipe qui met beaucoup de pression, qui a des joueurs clés aux bons postes, Parisse, Dupuy, Papé, c'est très structuré, très solide sur les bases. Ils reprennent de l'allant, ils ne sont pas trop mal, constate l'entraîneur des avants Régis Sonnes. Ils ont eu des difficultés en début de saison mais là, ils sont sur une bonne dynamique. Ils s'en sont sortis contre le Racing qui n'était pas un derby simple à gérer, avec certaines vertus. Et puis, ils ont des joueurs aux postes clés très importants, c'est vraiment une bonne équipe". Pour le 3e ligne Louis-Benoît Madaule (5 sur 6), "Paris marque son territoire et met pas mal d'envie pour rester invaincu à domicile. Il a des atouts dans son collectif, avec des vedettes, ils ont un énorme potentiel, ça peut peut-être expliquer cela".  

Madaule - Stade français Bordeaux - Avril 2014
Madaule - Stade français Bordeaux - Avril 2014

Paris et ses motivés

Pour s'imposer avant à Charlety, aujourd'hui à Jean-Bouin, tous les Bordelais sont d'accord sur un point: impossible de faire bonne figure si on n'est pas à 100 %. "Si mentalement on n'y est pas au niveau de l'intensité, on a du mal", confirme Sonnes. "Comme ce sont des matches assez ouverts, avec des équipes évoluant à domicile avec toutes leurs forces vives, le point important, c'est l'agressivité et gagner le combat de la ligne d'avantage", constate Le Bourhis. "Si tu n'es pas complétement prêt, ça ne marche pas contre cette équipe, souligne Chalmers. C'est une équipe très fière, avec des bons joueurs partout, il ne faut pas l'oublier. Elle a un côté abrasif". Perfectionniste, Madaule pointe "des petits détails auxquels il faut être attentif car c'est ce qui nous a manqué sur les derniers matches là-bas qui ont fait une énorme différence au final".

Paris et sa stratégie

Si l'UBB ouvre le jeu, elle perd. Doit-elle alors réduire ses ambitions comme elle l'a fait à La Rochelle pour sa seule victoire de la saison à l'extérieur (29-26) ? "On commence à savoir restreindre notre jeu mais ce n'est pas notre force principale, on est mieux dans quelque chose d'ouvert, on est plus à l'aise quand on met du rythme et qu'on arrive à un peu épuiser notre adversaire, explique Le Bourhis. Malheureusement, eux, c'est assez difficile de les épuiser. C'est toujours entre deux, trouver le bon rythme entre tout jouer et gérer les temps faibles". "Le jeu, il faut arriver à l'ouvrir au bon moment et ça, c'est le plus dur en fait, il faut savoir trier, note Madaule. On doit avoir une conquête solide et sur ce point, on va avoir un gros chantier avec un énorme travail à accomplir face à Papé, Slimani, tout ce pack. Allons y avec le plus d'humilité possible et ensuite on essaiera de donner des bons ballons à nos trois quarts qui eux seront les trier quand il faudra".   

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