Le Roux, Espoirs, XV de France... voici Sean Robinson

  • Sean Robinson (Racing 92) - Août 2015
    Sean Robinson (Racing 92) - Août 2015
  • Sean Robinson lors de la victoire du Racing à Toulon (1ère journée)
    Sean Robinson lors de la victoire du Racing à Toulon (1ère journée)
Publié le Mis à jour
Partager :

Inconnu du grand public, Sean Robinson a profité de l'absence des mondialistes pour s'incruster dans le XV de départ du Racing. Focus sur ce jeune arrière sud-africain qui, comme son coéquipier Bernard Le Roux, a lié son destin à la France au point de rêver en défendre un jour les couleurs.

Sur les pas de Bernard Le Roux, son modèle

À le voir de prime abord, Sean Robinson n'est pas l'image qu'on se fait du rugbyman sud-africain. Athlétique mais pas golgoth (1m81, 85 kg), adepte du jeu d'évitement plutôt que de l'affrontement et un nom aux consonances plus anglo-saxones qu'afrikaner. Le jeune homme (21 ans), repéré par les Blue Bulls à 13 ans puis recruté par les Natal Sharks à 18 ans, a fait le choix de quitter très jeune son pays pour débarquer dans l'Hexagone à tout juste vingt printemps. Une arrivée sur la pointe des pieds qui n'est pas sans rappeler celle d'un autre Racingman: Bernard Le Roux. Lui aussi a coupé le cordon rapidement avec l'Afrique et a gravi les échelons avec le club francilien puis le XV de France.

Forcément un exemple à suivre: J'ai connu des choses difficiles dans mon pays qui m'ont amenées à partir et je n'ai pas hésité une seconde quand l'opportunité du Racing s'est présentée. Avant d'arriver en France, on m'a dit que Bernard avait un peu le même parcours que moi. Vu sa réussite actuelle, cela m'a donné confiance en moi, je me disais que c'était possible. C'est un modèle pour moi. J'échange avec lui quand il n'est pas en sélection. Le flanker international retenu avec les Bleus pour le Mondial, Robinson a trouvé en son compatriote Johan Goosen un autre camarade, qui, jeune comme lui, a aussi fait très tôt le grand saut vers le Vieux Continent.

Son année avec les Espoirs qu'il n'oubliera jamais

Débarqué en France avec déjà quelques matchs en Super Rugby et en Vodacom Cup dans les bagages, le jeune homme à la coupe de cheveux aérodynamique aurait pu s'offusquer de devoir aligner une première saison avec les Espoirs franciliens. Pas du tout. Il s'y était préparé: Je savais que je jouerais avec les jeunes au début, c'était clair. Je me disais seulement que si je réalisais de gros matchs avec les Espoirs, on me donnerait ma chance avec les pros.

Sean Robinson lors de la victoire du Racing à Toulon (1ère journée)
Sean Robinson lors de la victoire du Racing à Toulon (1ère journée)

Meilleur marqueur de son équipe avec neuf essais, Robinson a plutôt bien rempli la part de son contrat et c'est naturellement que Laurent Labit a décidé de miser sur lui en actant, par la même occasion, le départ de Benjamin Lapeyre pour La Rochelle. Loin de lui l'idée de voir cette saison au sein de la pépinière du Racing comme du temps perdu: J'y ai connu ma première finale pour ma première année en France, et nous l'avons gagnée! Je n'aurais pas pensé me faire aussi vite des amis proches comme Luc (Barba, ndlr), Cedate (Gomes Sa), Xavier (Chauveau) ou Étienne (Dussartre). On est très liés, on s'entraide les uns les autres, surtout maintenant que nous avons la chance de jouer régulièrement avec les pros, en même temps. Une réussite collective qui fait aujourd'hui la fierté de son président Jacky Lorenzetti.

Jouer un jour pour le XV de France, comme Le Roux ou Spedding

Comme tout Sud-Africain qui pose ses valises en France, Sean Robinson a vécu des débuts un peu difficiles dans les Hauts-de-Seine, du fait de la barrière de la langue. Peu de mecs parlaient anglais au centre de formation et j'étais un peu isolé au début. Vivre en permanence là-bas m'a aussi forcé à apprendre plus vite le français nous dit-il dans une langue de Molière maintenant bien appréhendée, qu'il a souhaité utiliser durant tout l'entretien. La France, ce pays qui l'a adopté et qu'il ne souhaite pas quitter de si tôt: Je n'ai jamais eu l'intention de ne faire qu'un an ou deux ici puis rentrer chez moi. Je veux y construire m'a carrière. Comme Bernard Le Roux et Scott Spedding avant lui.

Et comme ses illustres prédécesseurs, il se prend à rêver de porter le maillot frappé du coq: C'est dans ma tête! La France est une très belle équipe, très respectée dans le monde entier. Ce serait exceptionnel pour moi d'avoir un jour l'opportunité de porter ce maillot bleu. C'est le genre de chance sur laquelle il faut sauter si elle se présente car il n'y en a pas d'autre dans une carrière, d'évoluer avec une si bonne équipe. Je vois Bernard, Scott Spedding et Rory Kockott s'épanouir et être heureux avec les Bleus. C'est pourquoi je souhaite devenir français. L'avenir dira son coéquipier en club Brice Dulin peut voir en lui un potentiel concurrent à l'arrière du XV de France.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?