Pas favorite, La Rochelle est quand même attendue sur son contenu

Après leur victoire, agrémentée du bonus, samedi dernier contre Lyon (29-10), les Rochelais continuent leur bonhomme de chemin. Le succès lyonnais a été apprécié. "Il fallait prendre des points, ça fait du bien de l’avoir fait", reconnaît le pilier droit Thomas Synaeaghel. L’ailier Damien Clerc: "Le groupe est de qualité. C’est très bien de prendre les cinq points sur un concurrent direct à la descente". La page tournée, ils ont regardé vers Clermont. Les Auvergnats ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils comptent manger tout cru les Maritimes, appelant à "la révolte" par Morgan Parra après leur défaite sur le terrain de l’UBB la semaine passée (51-21). Si le moins que l’on puisse est que "le pronostic n’est pas en faveur des Rochelais", dixit le troisième ligne et ancien Clermontois Kévin Gourdon, les hommes de Collazo et Garbajosa vont évidemment tout faire pour limiter la casse.

"Eviter de prendre soixante points", élude Gourdon, en référence à la défaite à Toulon lors de la 2e journée. "A Clermont, nous devrons jouer notre meilleur rugby, et ne pas y aller en victime. Il va falloir s’envoyer et tenir le rythme car cette équipe développe beaucoup de jeu", appuie Thomas Synaeghel. "On nous prédit que ça va être dur mais il faut d’abord jouer le match. On sait que Clermont est solide, c’est une équipe européenne", termine Damien Clerc sur les questions - peu passionnantes pour les joueurs tant ils en ont l’habitude - sur l’accueil réservé par les Clermontois. Il est vrai que l’intérêt réside surtout sur la manière que laissera le Stade rochelais dans le Puy-de-Dôme. "L’attente est je pense centrée sur le contenu. Nous devons aussi penser à nos problèmes récurrents d’indiscipline (Botia est suspendu, Atonio reste sous la menace, ndlr)", livre Gourdon.

Collazo: "Un gros score, ce sont de gros doutes"

L’entraîneur en chef Patrice Collazo parle en marin qui voit le gros temps pointer à l’horizon. "Toutes les équipes d’un week-end à l’autre peuvent passer au travers". En substance, il rappelle que c’est arrivé aux siens à Paris (43-10 contre le Stade français) et que les Clermontois sortent, eux aussi, d’une telle mésaventure. "Si l’on veut des certitudes, il faut se frotter aux gros. Si l’on croit être capable de s’exporter, il faut aussi en avoir envie et c’est autre chose", souligne-t-il, comme pour envoyer un message à son effectif. Le technicien des Jaune et Noir veut "se situer" et repartir de Clermont avec des certitudes, de la confiance. "Un gros score, ce sont de gros doutes", avertit-il.

Il voit aussi dans l’après-Clermont une pause de trois semaines avec le championnat (la 10e journée aura lieu le 1er novembre avec la venue de Montpellier). "Le challenge européen (déplacement à Connacht, réception de Bayonne, ndlr) est l’occasion de rabattre les cartes et par mon vécu, j’ai souvent vu à cette occasion quelques surprises avec des joueurs qui se sont montrés", déclare-t-il. Le demi d’ouverture sud-africain Peter Grant conclut: "Le Top 14 est un long championnat, il y est difficile d’apercevoir la ligne d’arrivée. Il est compliqué pour les joueurs d’être prêts pour chaque match, d’avoir la motivation d’y aller". Les Rochelais sont pourtant au courant: les Clermontois ne les attendront pas…