Oyonnax, le leader d’un "autre" championnat

Il reste neuf matches avant la fin du championnat, dont cinq pour les Oyomen dans leur antre du stade Charles-Mathon. Et avec sept points d’avance sur La Rochelle, actuel premier relégable, il y a de quoi aborder ce dernier tiers du Top 14 avec optimisme. Mais cela ne rime pas pour autant avec ambitions démesurées. Début novembre, après le succès au Racing Metro, il y avait eu les mêmes analyses à savoir : Oyonnax peut-il se mêler à la course à la qualification ? La réponse est aujourd’hui la même, non ! Du moins, officiellement... Le maintien est, reste et à toujours été la priorité mais l’USO a désormais une longueur d’avance sur les Castrais, les Rochelais, les Bayonnais, les Lyonnais et dans une moindre mesure les Brivistes.

Sachant qu’au moment de faire les comptes, il n’y aura que deux malheureux, quel discours avoir ? Lorsque l’on pose la question à n’importe lequel des joueurs du groupe, il répond toujours qu’il ne faut "viser que le maintien". Mais on sent dans la voix, quasiment à chaque fois, que l’envie de regarder un peu vers le haut demeure. Regardons justement devant. La prochaine journée verra Oyonnax recevoir Castres, la lanterne rouge, qui ne sait pas voyager (aucun succès hors de Pierre-Antoine). C’est peut-être bien là le match charnière. Un succès et "Oyo" conforterait sa place de leader d’un autre championnat, celui que se livrent probablement six équipes dans la course au maintien. L’an dernier, l’USO s’était maintenue avec 51 points - elle en compte déjà 37 – et il faudra probablement plus ou moins le même total en fin de saison pour lever les bras.

Quelles armes pour les Rouge et Noir ?

La base, pour un "petit", c’est déjà d’être solide en défense et faire preuve d’engagement. De ce point de vue, le succès décroché à Paris ce week-end prouve qu’Oyo peut s’appuyer sur ces compétences. À ce zeste, rajoutez l’ingrédient de base, à savoir aucune défaite à domicile (ou pas trop...) et vous avez déjà une bonne partie de la recette du maintien ; surtout que les deux défaites à la maison (Clermont et Toulon) ont été effacées. Désormais, Oyonnax existe en dehors de Mathon , comme le rappelait le manager Christophe Urios dans les travées de Jean-Bouin. Et quand on existe à l’extérieur, on joue la qualification ! Soyons pragmatiques, et rajoutons un autre assaisonnement à notre recette, à savoir l’état d’esprit. N’importe quel entraineur dira qu’un groupe qui gagne ou qui réussit est un groupe de copains. Et là, autre point en faveur de l’USO.

Au moment de l’annonce du futur changement de staff, il n’a sans cesse été répété par le groupe qu’il vivait une aventure humaine magnifique et qu’il voulait la terminer en apothéose, en laissant le club dans l’élite. L’intérêt collectif avant l’intérêt individuel alors qu’ils sont nombreux à se poser des questions sur leur avenir. Adressons-nous maintenant aux supporters de l’équipe l’Ain, il n’y aura pas d’autre voyage à Paris cette saison même si Christophe Urios déclarait encore samedi soir que cette victoire était peut-être de bon augure pour la finale ? Son humour n’a pas d’égal, son réalisme non plus et si son équipe continue à tout donner, comme il l’a constaté face au Stade français, alors Oyonnax se maintiendra et qui sait, peut-être y aura-t-il une cerise sur le gâteau ?