Rolland: "C’est humiliant d’être dernier"

  • Matthias Rolland, à biarritz, lors du match amical entre Castres et le Stade français - 1er août 2014
    Matthias Rolland, à biarritz, lors du match amical entre Castres et le Stade français - 1er août 2014
  • La manager de Castres Matthias Rolland
    La manager de Castres Matthias Rolland
Publié le Mis à jour
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Interrogé sur la situation inquiétante du Castres olympique en ce début de saison, le manager Matthias Rolland n’a pas mâché ses mots. Extraits.

Cette semaine, le président, Pierre-Yves Revol, est intervenu avec des propos assez forts. Cela signifie-t-il que le club est lucide sur la situation actuelle du Castres olympique ?

Matthias ROLLAND: Bien entendu. On est également intervenu en début de semaine avec le staff. On ne peut pas se satisfaire de l’état d’esprit actuel et du contenu des matchs. C’est normal que le président du club intervienne dans ce moment d’urgence et cela donne encore plus d’importance au match de samedi contre Oyonnax. On ne peut pas continuer comme ça autrement on risque d’être en grand danger face à Oyonnax.

Quel a été votre discours auprès des joueurs ?

M.R.: Le problème est de faire comprendre aux joueurs qu’ils ne font pas assez pour l’instant. Tout le monde doit rester dans la démarche collective. Quand on est en difficulté, on s’en sort toujours en restant solidaire. Si on veut sauver la patrie tout seul, on n’y arrive pas. Il faut remettre tout le groupe dans le moule collectif. Chacun doit jouer avant tout pour l’équipe avec des choses peut-être un peu plus simples. Nous devons revenir à ce que nous savons bien faire. Il faut se remettre en confiance et remettre la marche en avant. Et puis, on ajoutera petit à petit des choses un peu plus compliquées mais dans un premier temps, il faut vraiment se rassurer et retrouver de l’enthousiasme.

Avez-vous ciblé vos problèmes sur le terrain ?

M.R.: Aujourd’hui, on ne joue pas comme une équipe. Il y a aussi les problèmes techniques et en mêlée mais le souci principal est un avant tout un problème d’équipe. En retrouvant une force commune, je pense que beaucoup de choses vont se régler.

Aujourd’hui, il y a urgence. Si on ne se bouge pas et qu’on ne se retrouve pas, le Castres olympique pourrait avoir une saison très compliquée

Avez-vous trouvé une explication à ces problèmes ?

M.R.: La première défaite à Béziers nous fait très mal et derrière, on prend une volée à Toulouse. Le doute s’est installé et après, tout le monde a essayé de sauver la patrie individuellement et on a peu à peu oublié que le rugby est un sport collectif. Aujourd’hui, notre rôle est de ramener tout le monde vers ce cadre collectif qui nous fait pour l’instant défaut.

D’un point de vue comptable, y-a-t-il urgence ?

M.R.: Oui, évidemment. On ne peut plus dire que tout va bien et que si on perd encore une fois, on aura du temps pour se rattraper. Pour moi, ce qui m’intéresse, c’est aussi le contenu. Quand je parle d’urgence, c’est bien évidemment au niveau comptable mais aussi au niveau du contenu des matchs et de notre état d’esprit. Aujourd’hui, je ne suis pas rassuré et c’est ce que nous avons dit aux joueurs. On ne va pas vous dire que tout va bien. Ce n’est pas possible. Aujourd’hui, il y a urgence. Si on ne se bouge pas et qu’on ne se retrouve pas, le Castres olympique pourrait avoir une saison très compliquée.

Quand on voit ce qui est arrivé à Biarritz et à Perpignan la saison dernière, le Top 14 peut-il vous faire peur ?

M.R.: Je ne préfère pas parler des autres clubs parce ce sont des contextes différents. En revanche, ce que je sais, c’est que pour nous, cela peut aller très vite. Attention, cela peut aller très vite dans les deux sens. Mais en ce moment, dans le sens dans lequel nous sommes, cela peut aller très vite vers le bas. Il faut vraiment réagir. On a tiré la sonnette d’alarme et on espère qu’il n’est pas trop tard.

Nous avons encaissé 150 points depuis le début de la saison, cela fait forcément mal

Comment les joueurs ont réagi à ce discours qui est un peu nouveau pour eux ?

M.R.: Cela fait cinq ans que nous réussissons à nous qualifier chaque année et que nous avons de bons résultats. Cette année, on commence en étant un peu dans le dur. Les joueurs ont écouté et n’ont pas fui leurs responsabilités. Quelques-uns ont pris la parole. Pour eux, ce n’est pas simple également, tout le club est humilié. Ils ne sont pas fiers. Ça leur fait aussi mal au ventre de se retrouver derniers du championnat. D’un point de vue comptable, quand on voit que le club est dernier, cela fait du mal à tout le monde. Par contre, c’est à nous de donner le bon cap pour que tout le groupe puisse se retrouver et arrive à évacuer sa frustration sur le terrain.

Le terme "humilié" n’est-il pas trop fort ?

M.R.: Je ne peux pas parler au nom de tout le monde mais pour ma part, je me sens humilié. Par rapport à l’image que nous rendons, je me sens mal. Nous avons encaissé 150 points depuis le début de la saison, cela fait forcément mal. Les circonstances sont différentes à chaque fois mais le résultat est le même. Le mot est peut-être fort mais je ne sais pas comment on peut le dire autrement. Pour moi, c’est le mot qui convient à la situation. Aujourd’hui, c’est humiliant d’être dernier et de prendre des volées à chaque fois que nous jouons à l’extérieur.

La manager de Castres Matthias Rolland
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