Chérèque: "Le FCG n’est pas en danger financièrement"

  • Marc Chérèque et Mourad Boudjellal, les présidents de Grenoble et Toulon - 11 avril 2015
    Marc Chérèque et Mourad Boudjellal, les présidents de Grenoble et Toulon - 11 avril 2015
  • Le Stade des Alpes, terrain porte bonheur pour Grenoble
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  • Marc Chérèque est heureux de l'affluence de son équipe au Stade des Alpes
    Marc Chérèque est heureux de l'affluence de son équipe au Stade des Alpes
  • Jonathan Wisniewski (Grenoble) face à Levan Chilachava (Toulon)
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  • Serge Kampf et Marc Chérèque - 2012
    Serge Kampf et Marc Chérèque - 2012
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Deuxième partie de notre entretien avec le président de Grenoble. Marc Chérèque évoque le Stade des Alpes et la situation financière du club.

Des affluences satisfaisantes au Stade des Alpes…

Cette saison, tous les matches de Grenoble en Top 14 ont lieu au Stade des Alpes, un écrin qu’il loue. La saison dernière, seules les rencontres de gala s’y déroulaient. Le stade Lesdiguières sert de camp d’entraînement pour les joueurs et de base pour le club (administratif, centre de formation...). Il n’y a que les matches de Challenge Cup qui se sont joués dans cette enceinte.

Marc Chérèque : Je ferai le bilan définitif des affluences à la fin de la saison. Il reste deux matches à jouer, mais j’ai du mal à imaginer que contre Clermont et Toulouse, on fasse des affluences décevantes. Il reste des places oui, mais on est encore à 15 jours de Clermont et à trois semaines de Toulouse. On ne va pas s’affoler. La saison dernière, il y a eu l’effet nouveauté Top 14, où a très vite vendu les matches de gala à l’avance. On les vend un peu moins vite cette saison, mais on a bien vu contre Toulon que le stade était pratiquement plein (18 800 spectateurs sur une capacité de 20 000 places, Ndlr).

Le Stade des Alpes, terrain porte bonheur pour Grenoble
Le Stade des Alpes, terrain porte bonheur pour Grenoble

La grande satisfaction est surtout sur les autres matches, sur ceux où on n’était pas en jauge pleine à Lesdiguières, où il y a une progression. Si on réussit Clermont et Toulouse, on aura fait à peu près 30 000 spectateurs de plus sur la saison, ce qui nous situera à une moyenne d’environ 15 000 spectateurs par match et fera du FCG probablement quelque chose comme la cinquième affluence du Top 14. C’est une réelle satisfaction.

 … mais des points à améliorer

Il y a aussi des côtés plus négatifs par rapport au Stade des Alpes (SDA) pour le FCG. Sur les conditions d’accès au stade, on n’est pas entièrement satisfaits. Le point sur lequel on est en train de discuter avec le propriétaire, c’est la capacité à avoir des points d’accueil du public pour ce qui est bodega, buvettes, etc., pour avoir un service beaucoup plus efficace. Aujourd’hui, les bars du Stade des Alpes tels qu’ils sont configurés ne permettent pas de servir le public dans de bonnes conditions. On a des files d’attente. Les gens se plaignent de ne pas être servis. Ce n’est pas bon, c’est clair, on en est bien conscients, on travaille dessus.

Marc Chérèque est heureux de l'affluence de son équipe au Stade des Alpes
Marc Chérèque est heureux de l'affluence de son équipe au Stade des Alpes
Tout ce qui fait qu’on n’arrive pas à dégager plus de marges nous freine dans notre capacité à augmenter notre masse salariale et à recruter de bons joueurs

Quant à la question de la location stade, le loyer simple est de 650 000 euros. Après, en bordure du stade, on a construit le nouveau village partenaires qui nous coûte 250 000 euros par an. On loue la boutique, avec les fluides, c’est autour de 50 000 euros. On est proches du million d’euros. Globalement, notre niveau de charges fait que l’augmentation de l’affluence ne se traduit pas forcément par plus de marges dégagées pour le sportif. On y travaille. Ce qui est paradoxal, c’est qu’on gagnait plus à la bodega quand on était à Lesdiguières alors qu’il y a beaucoup plus de monde au Stade des Alpes.

Le chiffre d’affaires qu’on a fait à la bodega sur le match de Toulon, en retirant les VIP qui ont accès aux prestations, on n’est même pas à une bière par personne. Parce qu’on y revient, quand il y a beaucoup de monde, on n’arrive pas à servir dans de bonnes conditions, donc les gens vont faire le bonheur des bars du quartier. […] Nous, notre métier c’est vendre des produits d’exploitation : de la billetterie, des produits partenaires, du snacking, de la boutique, pour générer de la marge pour alimenter un groupe sportif. Tout ce qui fait qu’on n’arrive pas à dégager plus de marge nous freine dans notre capacité à augmenter notre masse salariale et à recruter de bons joueurs.

Et ensuite de valoriser le groupe sportif, permet d’être plus attractif et de générer à nouveau des produits. C’est un cercle vertueux. C’est ce qu’on essaie de faire. […] Je pense qu’on va encore repartir pour une période d’une saison (par rapport au stade), mais ce que j’aimerais c’est qu’assez rapidement on arrive à se mettre d’accord pour au moins cinq ans. Qu’on donne de la visibilité au club. On a démontré dans le passé que quand on avait cette visibilité, on était capables de prendre nos responsabilités sur quelques investissements.

Jonathan Wisniewski (Grenoble) face à Levan Chilachava (Toulon)
Jonathan Wisniewski (Grenoble) face à Levan Chilachava (Toulon)

L’aspect financier : un léger déficit attendu, augmenter les fonds propres

Le déficit sera de l’ordre de 1 à 2 % de notre budget, entre 200 000 et 400 000 euros. Ça va dépendre des deux derniers matches (à domicile, Clermont et Toulouse, Ndlr). Sur un budget de 20,5 millions, on reste dans l’épaisseur du trait. Le club n’est pas en danger financièrement. On a annoncé qu’on lançait une opération de réinjection significative de fonds propres. Elle est là pour sécuriser le développement du club, lui permettre de prendre un peu plus de risque, mais cette prise de risque ne doit pas consister à dépenser ces fonds propres sans mettre des produits d’exploitation en face. Sinon, ce sera un fusil à un coup.

On a encore un million d'euros à aller chercher

On a dépassé maintenant les 20 millions d’euros de budget, on était à un niveau de fonds propres qui, après les résultats de l’exercice, va être légèrement inférieur à un million d’euros. C’est insuffisant. On a l’intention d’augmenter ces fonds propres à un niveau situé entre 3 et 4 millions d’euros, c’est-à-dire entre 15 et 20 % de notre budget, ce qui paraît raisonnable. C’est en cours. J’espère qu’on va boucler ça le plus rapidement possible. […] Serge Kampf nous a proposé un effet de levier. Dans le cadre d’une augmentation de capital de 2,5 millions d’euros d’ici la fin de l’année, il nous a dit : 'j’apporterais 1,5 million', ce qu’il a fait.

On a encore un million d’euros à aller chercher d’ici la fin de l’année (pour atteindre les 3 à 4 millions de fonds propres souhaités, il faut ajouter le million d’euros de fonds propres dont parle Marc Chérèque un peu plus haut, Ndlr). Nous, on n’a pas la capacité de réinjecter massivement des fonds propres chaque année.

Serge Kampf et Marc Chérèque - 2012
Serge Kampf et Marc Chérèque - 2012
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