Lyon, promu à la tête dure
Les Lyonnais sont du genre têtu... Et ça marche! Comme contre Montpellier (23-20), ils se sont offert un finish étourdissant, dimanche contre Clermont (16-13), pour une victoire capitale dans la lutte pour le maintien.
Ils ont bien cru qu'ils n'y arriveraient pas. Dimanche soir, les joueurs du Lou sont venus plusieurs fois se casser les crocs sur la défense hermétique de Clermont, la meilleure du Top 14, laissant filer de précieux points à mesure que tournait le chrono. Januarie et Leguizamon dans le premier acte puis Ratuvou, Arnold et Sukanaveita dans le second rataient la cible. Mais à force de persévérance, Lyon est parvenu à forcer le verrou et c'est "Kenny" Lynn, le centre néo-zélandais, qui trouva la faille sur un bon décalage de Porical. C’est vraiment énorme de gagner comme ça, à la dernière minute, s’exclamait Tim Lane dans les vestiaires, visiblement très soulagé. Les mecs ont mis beaucoup d’engagement et de solidarité pour y arriver.
Dans ces dernières minutes irrespirables, le Lou a enchaîné vingt-deux temps de jeu, sans se mettre à la faute, libérant des ballons propres et rapides. Sur chaque ruck, les joueurs avançaient d’un mètre ou d’un demi-mètre, étaient au soutien, apprécie Lane. C’est aussi pour ça qu’on gagne le match. Dans le coup jusqu’à la dernière seconde, les Lyonnais ont fait preuve d’une solidité physique exemplaire, fruit d’un travail intensif à l’entraînement, malgré la semaine tronquée de Noël et les trois jours de repos. Mais si le LOU a douté jusqu’au bout, c’est aussi parce qu’il n’a pas pu mettre son habituel jeu en place. Depuis le match contre Grenoble, l’équipe joue un rugby plus pragmatique, moins basé sur la possession du ballon et davantage sur l’occupation au pied, les touches et les ballons portés. Mais dimanche, les fortes rafales de vent qui soufflaient dans le Matmut Stadium interdisaient cette tactique. Nous avons dû jouer à la main plutôt qu’au pied, confirme l’arrière Jérôme Porical, auteur d’une prestation quasi-parfaite. Le vent était très fort et un coup de pied de Stephen (Brett, ndlr) est même sorti en ballon-mort.
"Pas un coup d'éclat" pour Azam
Plusieurs pénalités à portée de perches ont même été jouées en pénaltouches, par prudence. En deuxième mi-temps, avec le vent pour nous, les mecs pensaient que ça allait être plus facile, confie Tim Lane. J’ai dû leur dire dans le vestiaire que ce n’était pas le vent qui allait gagner le match mais bien eux, avec leur volonté, leur défense, leur attaque et leur patience balle en main. Patients, les Lyonnais ont dû l’être car ils ont longtemps été impuissants.
Alternant jeu au près et jeu au large, les porteurs de balle ne parvenaient pas à faire la différence, jouant simplement devant la défense sans parvenir à la franchir. A l’inverse, Clermont se montrait tranchant dans ses attaques, à l’image de l’essai de Yato. La défense de l’ASM a été très bonne, c’est pour cela que nous avons eu du mal, se défend Porical. Avant de reprendre: C’est très bien de gagner au buzzer contre Clermont, mais il faudra valider ce match contre le Stade français vendredi.
Olivier Azam, le coach des avants, ne dit pas autre chose: Tout n’était pas parfait. Les deux équipes n’ont eu que deux jours d’entraînement et étaient peu précises. Dans ces conditions, battre à la dernière seconde une équipe remaniée de l’ASMCA, je n’appelle pas ça un coup d’éclat. Lyon aura l’occasion d’en réussir un dès vendredi, face au nouveau leader du Top 14, le Stade français. Et de confirmer son statut de promu à la tête dure.
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