Les cinq raisons qui rendent le derby Clermont-Brive encore plus massif

  • Arnaud Mela lors d'un derby face à Clermont
    Arnaud Mela lors d'un derby face à Clermont
  • Apre combat en mêlée fermée entre Brivistes et Clermontois
    Apre combat en mêlée fermée entre Brivistes et Clermontois
  • La nouvelle star de Brive, Benedito Masilevu
    La nouvelle star de Brive, Benedito Masilevu
Publié le Mis à jour
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Clermont reçoit Brive samedi dans son antre de Marcel-Michelin. A cette occasion se disputera le 94e derby du Massif Central. Clermont l’avait emporté au match aller (21-6), en prenant Brive sur ses points forts au stade Amédée-Domenech. Dès lors, c’est un air de revanche qui planera sur la capitale auvergnate ce samedi. Un match à ne pas manquer pour les cinq raisons suivantes.

Parce que Brive veut faire prévaloir son droit d’ainesse

Le rugby est apparu dans le Massif Central au début du XXe siècle. C’est alors Aurillac et Tulle qui deviennent les premières équipes structurées, dès 1904. Le CA Brive est fondé peu après, en 1910. Un club issu de la fusion entre le Football Club Briviste et le Stade Gaillard. A l’initiative de Michelin, l’ASM voit le jour un an plus tard. A cette époque, c’est encore le M de Michelin qui compose le nom du club. Mais rapidement, et pour prétendre aux compétitions nationales, ce M se transforme en Montferrand, référence faite au nom du quartier où se trouvent les usines de la firme aux pneus. Les deux équipes vont attendre 1927 pour s’affronter enfin en compétition officielle. Pour la petite histoire, ce sont les Auvergnats qui l’emportent sur le score de 35-0. Le bilan global entre les deux clubs est aujourd’hui nettement en faveur des Jaunards avec 50 victoires à 38.

Parce que l’histoire contemporaine a nourri la rivalité entre les deux clubs

Dans les années 90, et juste avant l’avènement du professionnalisme, les deux clubs connaissent une évolution spectaculaire. L’ASM prend Toulouse comme référence, et développe un centre de formation de haut niveau. Aurélien Rougerie est alors un jeune espoir du club, qui se nourrit des exploits de l’équipe de 1994. Une équipe qui dispute cette année là la finale du championnat et du challenge Du Manoir, pour autant de défaites. Des résultats qui confirment l’image de "perdant magnifique" du club, mais qui sont aussi la genèse d’un futur que Michelin espère enfin victorieux.

Brive, pour sa part, est un club anonyme du championnat. Son destin bascule en 1995 lorsque Patrick Sébastien, originaire de la ville, décide d’aider son club de toujours à franchir un cap. C’est alors l’avènement de joueurs comme Alain Penaud ou Sébastien Viars, qui offriront aux Coujoux leurs plus belles heures de gloire. Mais c’est en coupe d’Europe que Brive trouve la consécration avec un titre en 1997 suivi d’une finale la saison suivante. Brive trouve alors la voie du succès avant son rival, mais en 2010 l’ASM remet les pendules à l’heure en devenant la première des deux équipes à conquérir le si précieux Bouclier de Brennus.

Parce que Brive est toujours là où on ne l’attend pas

Les années 2000 marquent l’avènement de l’ASM dans les plus hautes sphères de l’élite. Le virage du professionnalisme est mieux négocié par les Auvergnats, qui ajoutent même officiellement l’appellation de Clermont-Ferrand dans le nom du club. L’ASM-Clermont a trouvé son gourou en la personne de Vern Cotter, qui enchaine quatre finales de championnat pour enfin offrir le titre de champion de France à la ville. L’ASM devient alors une référence en Europe, en multipliant les participations en H Cup, et en s’inscrivant régulièrement dans les meilleures équipes françaises.

Apre combat en mêlée fermée entre Brivistes et Clermontois
Apre combat en mêlée fermée entre Brivistes et Clermontois

En parallèle des ces succès, Brive a perdu son imitateur-mécène et alterne le bon et le moins bon. Brive touchera le fond en quittant l’élite au cœur des années 2000. Après avoir fait une première fois l’ascenseur entre Top 14 et Pro D2, le CABCL se restructure doucement et retrouve la stabilité et l’élite la saison passée. S’appuyant sur un projet structuré, Brive souhaite alors s’inscrire dans la durée, et remporte ses premières victoires de prestige sur son terrain fétiche. Toulon, futur champion d’Europe et de France, s’en souvient encore. Mais aussi l’ASMCA, battu à Amédée-Domenech dans un derby particulièrement homérique.

Parce que les derniers derbys ont été particulièrement âpres

C’était au printemps dernier, l’ASM commençait à penser aux phases finales quand Brive espérait encore son maintien en Top 14. Deux équipes qui décidaient d’offrir à leurs supporters un derby d’une âpreté folle, voire même excessive. Brive l’emportait alors d’un souffle (26-24), mais payait la note avec les blessures sérieuses de Pat Barnard (bras cassé) et François Da Ros (rupture des ligaments du genou). Les deux équipes offraient un spectacle d’une intensité incroyable et un scenario étouffant, au terme duquel le CABCL assurait son maintien dans l’élite. Un match remporté sur la base d’une conquête qui était à toute épreuve la saison passée. Un pack briviste qui avait également martyrisé toutes les autres équipes du championnat. Franck Azema, encore adjoint de Cotter à l’époque, avait retenu la leçon pour prendre sa revanche seulement quelques semaines plus tard. C’est ainsi dès la deuxième journée de championnat que les deux équipes se retrouvaient pour cette saison 2014-2015, et sous la direction nouvelle de Jono Gibbes, le "monstre à 16 pattes" venait faire étalage de sa puissance à Amédée-Domenech. Clermont prenait alors Brive à son propre jeu et l’emportait nettement 21 à 6.

Parce que Benito Masilevu est la nouvelle star fidjienne sur l’aile du Massif Central

Signe des temps et de leur opposition, l’ASMCA remporte le match de la conquête là où Brive pourrait bien remporter le match du jeu au large. Depuis plusieurs années, l’ASMCA forge ses succès sur un jeu ouvert où les trois-quarts ont la part belle. Napolioni Nalaga est ainsi devenu le symbole de ce jeu, en se positionnant comme l’artilleur en chef de la ligne d’attaque clermontoise. Cette saison "Nap’s" est quelque peu rentré dans le rang et a eu besoin de trouver une nouvelle motivation pour relancer sa carrière. L’ailier fidjien a annoncé son départ pour Toulon la saison prochaine.

La nouvelle star de Brive, Benedito Masilevu
La nouvelle star de Brive, Benedito Masilevu

Dans le même temps, Nicolas Godignon, le coach briviste, a découvert un diamant brut dans le monde du rugby à 7. Une petite bombe fidjienne du nom de Benito Masilevu. Un diamant qui semblait avoir besoin d’être taillé et préparé aux joutes du Top 14, mais qui se révèle très vite au niveau. Masilevu est naturellement devenu le marqueur d’essai numéro un du CABCL grâce à sa vitesse de déplacement et à ses appuis incroyables. Depuis le début de la saison, Brive peut ainsi varier son jeu et s’appuyer aussi sur ses lignes arrière. Les Brivistes se savent attendu ce week-end à Michelin, mais auront peut être à cœur de rendre la monnaie de leur pièce aux Clermontois. Des Brivistes jamais aussi forts que lorsqu’on ne les attend pas, qui auront en tout cas à cœur d’offrir un nouveau morceau de légende dans un derby qui n’en manque pas.

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