Le Lou n’est plus d’attaque

  • Les Lyonnais autour de leur ouvreur Stephen Brett
    Les Lyonnais autour de leur ouvreur Stephen Brett
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Machine à marquer l’an dernier en Pro D2 (111 essais), Lyon peine à retrouver la même efficacité en Top 14, malgré des renforts de choix derrière. Olivier Azam, l’un des deux hommes forts du club, parle même de "production catastrophique en attaque".

Après Bayonne et une victoire pourtant intéressante, Olivier Azam, l’entraineur des avants du Lou, faisait la moue: Je ne suis pas satisfait par ce premier bloc. On est plutôt bon en touche et en mêlée mais notre attaque n’est pas au niveau. Si on continue dans ce sens, on sera très déçu au printemps. Samedi après Toulouse, il a forcément remis ça: Notre production en attaque a été catastrophique. On n’a pas su alterner pour les mettre sous pression.

Le scénario du match lui donne évidemment raison. Pendant 80 minutes, Lyon a tenu le ballon et le terrain, avec 60% de possession et 66% d’occupation, mais s’est montré bien trop inoffensif. L’incapacité à franchir le rideau adverse a été flagrante et les passages incessants par le sol n’ont pas donné au porteur de balle la possibilité de faire jouer après lui. Pendant ce temps, Toulouse s’appliquait à casser les lignes par du jeu en mouvement, dans l’axe ou au large, symbolisé par les cannes du Fidjien Matanavou.

Avec 181 points marqués depuis le début de la saison, le Lou possède la moins bonne attaque du Top 14 et ses seize essais inscrits le place en queue de peloton dans ce domaine, juste devant Oyonnax (14 essais). Seul l’ailier Toby Arnold sauve quelque peu les apparences au petit jeu des statistiques, avec quatre réalisations en neuf rencontres.

Ratuvou, le symbole

Solide en conquête, plutôt propre en défense, Lyon n’arrive toujours pas à ajouter ce grain de folie qui lui permettrait de débloquer son jeu d’attaque. Pourtant, quelques éclairs surviennent parfois. Comme ce coup de patte malin de Stephen Brett par-dessus la défense pour l’essai de Fabrice Estebanez contre Toulouse. Ou cette remontée de balle rageuse de Vincent Martin contre Brive, suivi d’une chistera pour l’essai de Toby Arnold en coin… Si les spectateurs viennent de plus en plus nombreux au Matmut Stadium – le stade était à guichets fermés samedi - c’est pour admirer des actions de cette trempe.

L’an dernier, Mojee Ratuvou était l’homme capable de les conclure. Recordman du nombre d’essais inscrits en Pro D2 avec vingt réalisations, l’ailier Fidjien de 31 ans n’a toujours pas franchi de ligne d’en-but cette saison. Comme un symbole. Tout juste a-t-il claqué un drop, sur la sirène, contre Bayonne… Mojee a été blessé au ligament du genou juste avant Toulouse, indique Benjamin Del Moral, le préparateur physique du club. Il va mieux et a réintégré le groupe en début de semaine. D’attaque, il devrait postuler pour le déplacement à Grenoble, samedi. Tout comme Lachie Munro, le maître à jouer du Lou l’an dernier, sur le flanc plusieurs semaines suite à une opération du ménisque. Avec la quasi-totalité de son effectif sur le pont, Lyon doit pouvoir travailler plus sereinement pour retrouver un jeu collectif efficace, mélange de puissance et de vitesse. Celui qui faisait sa force, l’an dernier.

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