La Rochelle: Botia, le "tronc d'arbre"

Ce n’est pas de sa faute si c’est un tronc d’arbre, pour l’entraîneur en chef Patrice Collazo ; Un snipper, selon le demi de mêlée Julien Audy, ou encore un phénomène chez l’ouvreur Fabien Fortassin. A La Rochelle, plus de neuf mois après son arrivée en tant que joker médical - pour la fin de saison dernière en Pro D2 -, Levani Botia ("Leps" pour ses coéquipiers) continue d’impressionner. Le bolide de 25 ans n’avait par ailleurs pas tardé à aplatir plutôt deux fois qu’une dans l’en-but après deux magnifiques chevauchées en demi-finale de Pro D2 contre Pau.

Venu du rugby à VII où il a disputé de nombreux tournois avec l’équipe des Fijdi (il fut capitaine lors de la Coupe du monde 2013 en Russie), l’homme (1,82 m, 103 kilos) est une véritable mobylette sur les terrains. Il a la caisse, comme l’on dit pour ceux capables de multiplier les accélérations. Mieux, ce que l’on retient, c’est son omniprésence sur les coups à jouer. Il était à la mi-temps du championnat le meilleur gratteur du Top 14 avec 15 ballons récupérés. On l’a encore vu à la fin du match de dimanche dernier contre Grenoble: sur un ruck, un des derniers temps forts des Isérois, il était encore présent pour subtiliser le ballon. Selon lui, cette capacité à prendre des ballons lui vient du rugby à VII. Quand je vois un ballon venir de mon côté, c’est un plaisir que d’essayer de le gratter, dit-il. J’ai appris beaucoup avec l’équipe des Fidji à VII.

Suspendu une seconde fois pour trois jaunes ?

Très actif sur les terrains, Botia est aussi le joueur du Top 14 qui a été suspendu le premier après trois cartons jaunes. Et depuis, il est de nouveau sous la menace de manquer un match (il a deux jaunes contre lui). Je suis parfois surpris d’avoir un carton jaune. On m’explique mon erreur, et parfois il est normal que je le prenne. Je dois apprendre à faire attention. Puis, il poursuit: C’est le jeu. Ca regarde les arbitres. Après, c’est à moi d’être plus discipliné sur le terrain, c’est tout. Ca m’agace car je laisse l’équipe à 14. Quand je reviens, j’essaie d’être meilleur pour l’équipe.

Pour sa première saison hors d’Océanie, et quelques mois après son arrivée, il estime aussi avoir amélioré sa technique. C’était mon but, ajoute-t-il. Dimanche dernier contre Grenoble, Patrice Collazo avait demandé à Levani Botia de faire le tri en défense. Contester pour contester ne sert à rien, rappelle l’entraîneur qui enchaîne: D’habitude, il est capable d’aller dix fois au ballon parce qu’il aime ça. Contre Grenoble, il y a était moins de fois et c’était plus prolifique. Contres Castres, ce samedi, Botia sera encore précieux dans le grattage pour lancer des offensives.