White: "Le Top 14 est unique au monde"

  • Jake White (Montpellier)
    Jake White (Montpellier)
  • Jake White en discussion avec Shaun Sowerby, entraîneur des avants du MHR
    Jake White en discussion avec Shaun Sowerby, entraîneur des avants du MHR
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Arrivé comme consultant au MHR, le Sud-africain Jake White dresse un premier bilan après deux semaines au club. S'il s'avoue satisfait de l'engagement du groupe, il pointe également les failles qu'il estime devoir combler.

Quel a été votre discours après le match face à Oyonnax?

Jake WHITE: Je leur ai dit que la défaite n'était pas idéale, que la victoire nous aurait fait du bien. Pour être honnête, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Ils ont produit un réel effort, mais nous avons trop mal entamé la rencontre. Nous devons nous servir de ce résultat pour le reste de la saison.

Avez-vous découvert une nouvelle facette du rugby français?

J.W: Ce n'était pas exactement une découverte, j'étais conscient de ce qu'est le rugby en France. J'en ai discuté avec beaucoup d'entraineurs. Une chose qui est spécifique au rugby français, c'est cette difficulté à l'emporter à l'extérieur. Qu'on soit en haut de tableau ou en bas ne change rien, apparemment il est normal d'accepter qu'on ne peut presque jamais gagner à l'extérieur. Mais quand on regarde les grosses équipes, comme Clermont, ce sont celles qui ont réussi à construire une certaine régularité à l'extérieur. Ce n'est pas quelque chose que j'ai appris, mais c'est devenu plus évident pour moi. C'est unique, il n'y a aucune autre compétition comme ça dans le monde, où l'équipe qui reçoit est autant en position de force. Aucune compétition à laquelle j'ai pu participer n'est aussi, je ne dirais pas déséquilibrée, mais où il est aussi difficile de s'imposer à l'extérieur. C'est une des clés de la réussite en Top 14, la capacité à l'emporter loin de ses bases.

Ce sont d'excellents joueurs, qui font des erreurs bêtes

Est-ce une phénomène qui vous choque?

J.W: Ce n'est pas exactement un choc, mais c'est un phénomène unique au monde. Je crois que c'est la seule compétition où c'est ainsi. Je n'ai pas l'habitude de me dire que, parce qu'on joue à l'extérieur, on n'a plus que 30% de chances de gagner la rencontre. C'est un peu fou, quand on y pense. Quelle différence y a-t-il entre les matchs à domicile et à l'extérieur? Ce sont les mêmes équipes! Regardez le week-end dernier, il n'y a pas eu une seule victoire à l'extérieur. C'est une spécificité du rugby ici, mais ça rend aussi les choses plus passionnantes.

Changer cette mentalité fait donc partie de vos objectifs...

J.W: Oui, évidemment. C'était justement un des axes de mon discours aux joueurs. Il faut changer cet état d'esprit. A Oyonnax, nous perdions 15-0 après 20 minutes, puis nous avons remporté le reste du match. Mais ça ne comptait plus, la rencontre avait été pliée en 20 minutes. Faire comprendre aux joueurs qu'à domicile comme à l'extérieur, nous devons être capables de gagner, fait partie de mes objectifs sur le long terme.

Jake White en discussion avec Shaun Sowerby, entraîneur des avants du MHR
Jake White en discussion avec Shaun Sowerby, entraîneur des avants du MHR

Quel à été votre regard sur les problèmes défensifs de début de rencontre à Oyonnax?

J.W: Je n'arrive pas à croire que Rene Ranger soit venu défendre de 40m pour plaquer sous les poteaux... Je ne suis ici que depuis deux semaines, et c'est difficile de déceler toutes les erreurs qui peuvent avoir été faites. Elles me déçoivent, car ce sont d'excellents joueurs, qui font des erreurs bêtes. Je dois accepter le fait que je ne pourrai changer cela qu'en passant plus de temps avec ces joueurs. C'est une question de temps, et de compréhension du système de la part des mecs. Je ne peux pas parler de ce qui a été fait avant, mais je ne veux pas voir les ailiers venir plaquer sous les poteaux.

Si nous voulons jouer cette compétition l'année prochaine, nous devons apprendre de ces matchs, de leur intensité

Comment jugez-vous le comportement du groupe?

J.W: Je suis satisfait. Evidemment, je suis encore dans une phase où j'apprends à connaître les joueurs, j'essaie de voir qui sont les leaders. Ce week-end sera d'ailleurs important, puisque je pourrai voir des joueurs que je n'ai pas beaucoup vus, et vérifier s'ils ont le niveau attendu. Mais ce n'est pas qu'une question de niveau. Il s'agit aussi de voir comment ils se fondent dans le collectif, observer leurs personnalités, voir comment ils interagissent. Pour l'instant, je suis content, c'est positif. Tout le monde veut faire partie de l'équipe.

Quel est votre état d'esprit au moment de vous tourner vers une coupe d'Europe dont vous êtes déjà éliminés?

J.W: C'est difficile, car quand on ne peut plus gagner, ce n'est jamais évident de se motiver. Mais j'ai envie de croire que chacun des joueurs est assez professionnel pour ne pas se laisser marcher dessus. Même si nous ne pouvons plus remporter la Champions Cup, nous devons essayer de montrer de la constance. Mais c'est également important pour le futur. Si nous sommes amenés à jouer la Champions Cup lors des prochaines saisons, nous avons à apprendre de ce genre de rencontres. Je ne pense pas qu'il serait juste de ma part d'annoncer que nous prenons ces deux prochaines semaines par-dessus la jambe. Cette quinzaine est importante à mes yeux, dans l'optique des rencontres face à Bordeaux-Bègles et Grenoble. Il y a du travail pour nous, même si nous ne sommes plus en course. Nous avons des choses à en tirer, en ce qui concerne les performances des joueurs, notre préparation, ma connaissance des joueurs. Si nous voulons jouer cette compétition l'année prochaine, nous devons apprendre de ces matchs, de leur intensité.

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