Lorenzetti: "On serait déçu de ne pas progresser mais on n'envisage pas cette hypothèse"
Le président du Racing-Métro Jacky Lorenzetti a estimé mercredi qu'il "serait déçu de ne pas progresser" en perdant vendredi soir en barrages de Top 14 dans le derby contre le Stade français, après avoir atteint les demi-finales l'an passé.
Ce barrage, c'est le plus beau coup de projecteur pour le rugby en Ile-de-France ?
Jacky LORENZETTI: Oui, c'est assez exceptionnel. Beaucoup doutaient de la possibilité de pérenniser deux clubs pro à Paris. Je rappelle que ça ne se fait pas dans les autres sports collectifs. Nous, ça fait sept ans que l'on cohabite. C'est merveilleux que le Stade français nous ait rejoints, même dépassés en termes de performances aujourd'hui, car ils ont été très très bons. Au dernier match (début mai), ils nous ont fait très très mal, c'était un calvaire. Pour le spectacle, ce sera un beau championnat de Paris aussi. Le public a envie de s'enthousiasmer pour des équipes qui gagnent, à nous de leur donner ce dont ils ont envie.
Le dernier derby, perdu à Colombes 28 à 19, vous avait amené à passer un savon à vous joueurs...
J.L: On est dans un projet à long terme et on bâtit une relation de confiance avec les joueurs. On ne peut pas leur jeter l'opprobre en permanence. Quelque part on est tous responsables, moi le premier car je suis le président. J'ai piqué un coup de gueule, peut-être le plus important. De temps en temps il faut remettre les choses au point. Maintenant, les joueurs savent ce qu'ils ont à faire, c'est des pros. Notre relation n'est pas dans le conflit permanent.
Quel serait votre bilan si vous ne vous imposiez pas vendredi ?
J.L: Le bilan ne serait pas catastrophique car on a fait notre meilleure saison de Coupe d'Europe. On n'est pas arrivé premier toutes poules confondues par hasard et on perd contre les Saracens en quarts à la dernière seconde. En championnat de France, on finit 5e comme l'année dernière. On serait déçu de ne pas progresser mais on n'a pas encore perdu... C'est une hypothèse que l'on n'envisage pas.
Il faut que l'on fasse cohabiter stratégie de formation et d'élite
Vous avez consenti des investissements importants sur des joueurs comme Jonny Sexton ou Jamie Roberts qui partiront à la fin de la saison. Qu'attendez-vous encore d'eux ?
J.L: Quand on recrute des joueurs exceptionnels, c'est pour qu'ils nous apportent un plus lors des matches couperets. Mais on peut aussi subir des échecs et ce n'est pas de la faute que des joueurs, mais aussi des coaches, de l'environnement. C'est un tout. Moi, j'assume aussi, je porte une part de responsabilité. Par exemple, un joueur comme (le 3e ligne gallois) Dan Lydiate, qui est assez extraordinaire, on n'a pas réussi à ce qu'il trouve la bonne carburation. Jamie Roberts, pareil, même s'il a l'air comme libéré de partir car il a fait un super match contre Castres (samedi dernier), tout le temps dans l'avancée... Ce n'est pas seulement de sa faute, ni que de la nôtre. Je dis que c'est de l'expérience, on aura tous appris de cela.
Vous arrêterez de recruter des grands noms étrangers à l'avenir ?
J.L: Mourad (Boudjellal, le président de Toulon) a été un génie à l'insu de son plein gré. Il a recruté des stars, qui n'étaient pas internationales, et en faisant cela il a tiré le gros lot. On n'a peut-être pas assez tenu compte de la contrainte de l'équipe nationale, qui est forte, et maintenant on va le faire. Et puis on veut aussi promouvoir la formation ici. Il faut que l'on fasse cohabiter ici cette stratégie de formation et d'élite qui tire tout le monde vers le haut.
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