George Smith: "Je me dois d’être un exemple"

  • George Smith, auteur d'un grand match avec le Lou face à Bayonne
    George Smith, auteur d'un grand match avec le Lou face à Bayonne
  • George Smith sous le maillot australien en 2009
    George Smith sous le maillot australien en 2009
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Le troisième ligne australien est sans contestation la très bonne pioche de l’intersaison lyonnaise. Aussi réservé en dehors du terrain que performant crampons aux pieds, George Smith (34 ans, 111 sélections avec les Wallabies) a accepté de se livrer sur son parcours, son début de saison et celui de son club. Fascinant.

Comment vous sentez-vous à Lyon?

George Smith: Bien, je suis très heureux d’être installé ici. Nous jouons un rugby très plaisant au Lou. Je suis content d’être coaché par Tim Lane, Olivier Azam et tout le staff. Mes coéquipiers sont sympathiques et je m’entends bien avec eux.

Pourquoi avoir choisi de revenir en France et pourquoi à Lyon?

G.S: Mes dernières expériences en France m’ont laissé de très bons souvenirs. Je pense qu’il y a beaucoup de styles de rugby différents, entre l’Hémisphère sud, le Japon et l’Europe mais revenir jouer en France était une décision facile à prendre. Quant à Lyon, c’est un club ambitieux qui ne demande qu’à s’améliorer. Tim Lane a eu une grosse importance dans ma décision. Il est originaire de Manly, comme moi. Sa présence au club m’a incité à venir. Enfin, la ville m’a plu. C’était un bon choix pour ma famille. C’était très important pour moi de pouvoir rendre ma famille heureuse en venant ici.

Que connaissiez-vous du Lou avant de signer dans ce club?

G.S: J’étais au courant que le Lou était monté en Top 14 en 2012 et que ça n’avait pas marché. Je savais aussi que le club était en train de se créer une culture de la gagne. J’ai décidé de signer pour deux saisons. Concernant la ville, je ne connaissais rien mais j’ai fait des recherches sur internet avant de venir.

Que gardez-vous de vos passages à Toulon et au Stade français?

G.S: Ce sont deux équipes différentes. À Toulon, les gars aiment beaucoup rester entre eux et les fans sont très passionnés. Ils aiment vraiment leur club. J’ai passé du bon temps également au Stade français, où j’ai pû côtoyer Michael Cheika.

Avez-vous trouvé la même passion à Lyon?

G.S: Les supporters français connaissent très bien le rugby et je trouve qu’il y a une très bonne ambiance lors de tous nos matchs à domicile.

Et que gardez-vous de votre passage au Japon?

J’ai joué trois saisons pour les Suntory Sungoliath. Il y a beaucoup de joueurs de qualité en Top League. Beaucoup de gens sont surpris lorsqu’ils découvrent l’intensité physique et la vitesse du rugby japonais. Ça va vraiment très vite et, dans certains matchs, les scores peuvent exploser. La médiatisation de la Top League n’est pas très importante sur la scène internationale et de nombreuses personnes pensent que le niveau n’est pas élevé. Mais il l’est. J’ai toujours voulu jouer au Japon.

Lionel Nallet est le véritable leader du Lou

Quel est votre point de vue sur le niveau de jeu en Top 14? Et à Lyon?

G.S: Le Top 14 est un grand championnat, dans lequel beaucoup de joueurs internationaux veulent venir jouer. Lyon est une équipe ambitieuse, parfait mélange entre joueurs d’expérience et joueurs d’avenir. Ça situe bien notre niveau.

À la fin des entraînements collectifs, vous organisez des ateliers pour vos coéquipiers (déblayages, skills…). Pourquoi faire cela?

G.S: Je n’organise pas d’entraînements mais je propose à mes coéquipiers d’améliorer leur technique individuelle. Je profite de mes années au plus haut niveau pour transmettre mon savoir-faire. Je pense que c’est quelque chose que tout joueur expérimenté, avec un passé international, devrait faire. Ça ne peut qu’aider une équipe.

Pensez-vous que les joueurs français disposent d’une bonne technique individuelle?

G.S: Je pense qu’ils peuvent encore s’améliorer. Mais dans une carrière, un rugbyman peut toujours s’améliorer.

On dit que les joueurs du sud sont souvent meilleurs techniquement…

G.S: Je ne dirais pas que nous sommes meilleurs mais nous avons des facilités en ce qui concerne la technique individuelle. En Australie, il y a de nombreux sports où l’on peut travailler notre coordination, nos passes... Comme le volley-ball, le rugby, le football australien, le netball. Nous développons ces qualités depuis notre jeunesse et nous profitons aussi du très beau temps en Australie pour pratiquer ces sports.

Vous êtes la star de cette équipe. Comment le vivez-vous?

G.S: Je ne pense pas être la star du Lou. Je suis un joueur avec beaucoup d’expérience mais je ne me vois pas comme une star. Je pense que Lionel Nallet est le véritable leader du Lou. Il est très connu, c’est un très grand joueur et il mène véritablement l’équipe.

Vous sentez-vous comme un exemple à suivre?

G.S: Bien sûr. Je me dois d’être un exemple. C’est la raison pour laquelle Tim m’a fait signer, pour être un exemple sur et en dehors du terrain. Lorsque nous sommes entre coéquipiers, j’apprécie la compagnie de tout le monde. Je pense que lorsque tu joues avec quelqu’un, ou même contre quelqu’un, il ne peut que devenir ton ami pour la suite.

Apprendre de ses erreurs contre les grandes équipes est très important

Que pensez-vous du début de saison en Top 14?

G.S: La saison sera longue. Je dois m’habituer à ça car au Japon, les saisons sont plus courtes. Nous jouons aussi contre des équipes très physiques en Top 14, il faut un peu de temps pour s’y habituer.

Que manque-t-il au Lou pour être meilleur, selon vous?

G.S: Il faut que l’on enchaîne les matchs contre des équipes de grande qualité, comme Toulon, Toulouse, Clermont… Il n’y a que comme cela que nous allons progresser. Apprendre de ses erreurs contre les grandes équipes est quelque chose de très important.

George Smith sous le maillot australien en 2009
George Smith sous le maillot australien en 2009

Vous avez 34 ans. Jusqu’à quel âge comptez-vous jouer au plus haut niveau?

G.S: Tant que je me sentirai bien dans mon jeu, je continuerai de jouer au rugby.

Pour finir, que pensez-vous de la ville de Lyon?

G.S: C’est une très belle ville, avec une histoire et une culture très fortes. Je vis près du centre et j’apprécie vraiment Lyon. Pour l’instant, je n’ai connu que l’été dans cette ville, ce sera donc intéressant de voir comment on vit ici en hiver.

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