Ntamack: "L'euphorie, c'est le danger"

  • Émile Ntamack (UBB)
    Émile Ntamack (UBB)
  • Émile Ntamack avec Jean-Baptiste Poux
    Émile Ntamack avec Jean-Baptiste Poux
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Offensivement retrouvée depuis un mois et en quête de continuité dimanche contre Grenoble, l'UBB ne veut pas s'emballer pour autant selon son entraîneur Emile Ntamack.

Sentez-vous votre équipe en pleine confiance avant les deux matchs des fêtes?

Émile NTAMACK: La confiance, elle y est depuis un petit moment déjà. Même si on parait serein, on met beaucoup d'application dans le travail au quotidien. On sait très bien que c'est fragile et ce match à la maison nous met une pression supplémentaire. C'est un match que l'on ne doit pas perdre et dont on attend forcément un résultat. Mais c'est vrai que l'équipe est dans un bon état d'esprit, travaille correctement, les résultats nous apportent cette confiance et cette sérénité mais pas forcément en excès. Grenoble va être un prétendant extrêmement difficile à manier, on essaye de bien préparer ce match.

Existe-t-il un risque d'euphorie après vos derniers résultats?

E.N: On ne veut pas rentrer dans une période d'euphorie. Tout le monde est conscient qu'on est plutôt bien dans ce que l'on voulait mettre en place, dans le travail, dans le jeu, dans l'intégration de nouveaux joueurs, de nouvelles stratégies, les garçons sont très à l'écoute. L'euphorie, c'est le danger. On a capitalisé sur des matchs à l'extérieur qui nous ont donné de le joie, du plaisir et de la reconnaissance par rapport au travail effectué mais on sait très bien que tout est remis en question d'un match sur l'autre. Dimanche, ce sera une nouvelle étape avec moins de pression de leur part car c'est un match à l'extérieur. S'ils jouent dans leur registre et nous bercés par des illusions de mieux être, on peut se laisser griser. On est attentif auprès des joueurs à ce niveau-là.

On montre des velléités de grandir mais on ne peut pas dire qu'on les a encore atteintes

Si vous confirmez face à Grenoble votre première victoire en Champions Cup, l'UBB peut intégrer le Top 4. Ce serait le signe d'un club qui accélère?

E.N: Dans notre progression voulue, il y a des choses qui se mettent en place. Au quotidien, on sent un groupe en quantité, en qualité adhérer de plus en plus au projet. c'est bien quand cela se traduit par des performances mais on sait très bien que ce n'est pas une fin en soi, que la saison va être encore longue. Le classement, je n'en fais pas personnellement une "fixette" mais ça fait toujours bien d'être dans l'objectif que l'on veut atteindre à long terme qui est de rentrer dans les six. L'idée, c'est d'y rester le plus longtemps possible. Je ne sais pas si on gagnera une place si cela se passe bien contre Grenoble, surtout je regarde si cela se passe mal ce qu'il faudra mettre comme énergie supplémentaire pour réintégrer ce groupe des six. Grenoble est moins bien classé que nous mais reste extrêmement dangereux, on veut profiter de cette hiérarchie pour accroître l'écart avec Grenoble.

Votre statut d'équipe "sous-marin" derrière les gros du Top 14 vous plait-il?

E.N: Un statut ne se mérite pas au bout de trois mois de compétition mais sur la longueur. Ce statut de "sous-marin", je ne sais pas s'il est justifié mais c'est normal que l'on soit dans l'ombre des grands Toulouse, Toulon, Clermont, Racing, Stade français, des équipes qui ont montré depuis de nombreuses années qu'elles étaient à un niveau autre que le nôtre. Nous, on s'applique à essayer de les rattraper mais ce n'est pas encore fait. On montre des velléités de grandir mais on ne peut pas dire qu'on les a encore atteintes.

Émile Ntamack avec Jean-Baptiste Poux
Émile Ntamack avec Jean-Baptiste Poux

L'UBB avait l'habitude de jouer le maintien jusqu'au printemps au moins. Cette saison, les écarts semblent faits, cela pourrait expliquer que vos joueurs soient davantage libérés...

E.N: Je n'ai pas connu cette période et mon regard est que c'est une équipe qui ne se pose pas de question. On sent qu'elle a envie de grandir avec des joueurs au quotidien qui se remettent en question. On leur donne des challenges et ils foncent complètement. Ils participent vraiment à la construction de la vie rugbystique, en s'immisçant dans la stratégie, dans les schémas de jeu, en discutant, corrigeant. Je ne sens pas que c'est une équipe bridée, elle a ce qu'elle mérite, elle continue de bien bosser et le but c'est qu'elle en veuille encore plus.

Aujourd'hui vous étiez près de 40 à l'entraînement. Est-ce devenu un casse-tête pour les entraîneurs de composer un groupe de 23?

E.N: Oui, c'est un casse-tête, mais on va dire que c'est le bon casse-tête. on a eu des casse-têtes différents en début de saison où il nous manquait des joueurs et on se posait la question de savoir qui de Bruce (Reihana, ancien arrière en charge de la performance) ou de moi allait figurer sur la feuille de match. Forcément c'est plus confortable mais après, psychologiquement, cela peut être difficile. On se met à la place de certains joueurs à qui on n'arrive pas à donner le temps de jeu nécessaire pour pouvoir corriger, progresser, s'améliorer parce qu'il faut aligner 23 personnes en permanence. Mais le principal est que le groupe continue à avancer, quelque soit les éléments que l'on met sur le terrain, cela montre que l'homogénéité est réelle dans cette équipe. Chacun sait que malgré le peu de temps de jeu qu'il a, il se doit d'être bon, d'être vite à la hauteur même si je suis persuadé que cela ne les met pas forcément dans les meilleures conditions car cela ne vient pas forcément d'un travail de fond et d'un enchaînement de matchs.

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