Cricket, platane, Campagne, Japon… Voici Jannie Bornman

  • Joie Jannie Bornman - Montpellier Castres - 17 mai 2014
    Joie Jannie Bornman - Montpellier Castres - 17 mai 2014
  • Jannie Bornman, le platane de Castres
    Jannie Bornman, le platane de Castres
  • Jannie Bornman face au Stade français
    Jannie Bornman face au Stade français
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Discret, humble et amical, Jannie Bornman est le prototype de joueur que l’on aime au Castres olympique. Peu médiatisé, le flanker sud-africain est un élément essentiel du CO. Il est également très apprécié par ses partenaires.

Petit, il faisait du cricket

Presque méconnu du grand public, Jannie Bornman (1m94 ; 105 kg) est pourtant un des rouages essentiels du Castres olympique. Discret, l’homme ne fait pas de vagues et avoue même s’être mis au rugby un peu par obligation. "En fait, en Afrique du Sud, on n’a pas beaucoup de sports. On fait soit du rugby ou du cricket. Ce sont vraiment les deux sports principaux dans notre pays. Tous mes amis faisaient du rugby et c’est pour cela que je me suis mis au rugby, explique le troisième ligne sud-africain. J’ai commencé très tôt à jouer à six ans en école. Tout le monde joue au rugby en Afrique du Sud. Je n’ai jamais pensé devenir rugbymen professionnel. Mon premier sport à l’école était même le cricket mais je prenais plus de plaisir à jouer au rugby. C’est en rentrant d’un voyage d’un an au Etats-Unis que je me suis rendu compte que le rugby me manquait. C’est à partir de ce moment que j’ai pris le rugby très au sérieux".

On l'appelle le platane

Passé par l’Angleterre (Rotherdam et Plymouth) puis Dax avant de débarqué au Lévezou en 2010, cette force de la nature fait l’unanimité auprès de ses coéquipiers. Rarement blessé, ce grand gaillard de 34 ans est un véritable leader d’exemple sur le terrain. "C’est vraiment un mec exemplaire. À 34 ans, c’est toujours le premier à l’entraînement et à la musculation. On ne peut vraiment rien lui reprocher. Il parle français, il s’adapte au plan de jeu, il n’est jamais blessé, c’est vraiment un super gars, souligne Marc-Antoine Rallier. Jannie nous fait tout le temps avancer sur le terrain que ce soit offensivement ou défensivement. C’est vraiment rassurant pour nous. Quand on est à côté de lui et qu’on le voit mettre un carreau, on veut forcément l’imiter. C’est un vrai leader d’exemple sur le terrain. Il ne parle pas dans le vestiaire et ne nous dira pas ce qu’on doit faire mais il va tout le temps s’envoyer sur terrain". "Il a énormément de puissance et d’envie. Je l’appelle mon 'Captain' parce que j’aimerais vraiment qu’il parle un peu plus dans le vestiaire. Je m’entends super bien avec lui sauf quand je suis en face de lui à l’entraînement parce que cela devient un peu plus compliqué pour moi. Dès qu’il y a des entraînements en opposition, on a tous le réflexe de regarder avec quelle couleur joue Jannie pour savoir s’il est dans notre équipe, poursuit le centre Rémi Lamerat. Autrement, l’entraînement peut vraiment être très long. C’est quand même un platane, une force de la nature. L’année dernière, Jannie est seulement allé voir deux, trois fois les kinés dans la saison pour se faire masser parce qu’il avait un début d’élongation. Sinon, il n’en ressent pas le besoin".

Jannie Bornman, le platane de Castres
Jannie Bornman, le platane de Castres

Le grand blond…

"C’est un gars super sympa mais le souci c'est qu’il ne parle pas beaucoup", plaisante Brice Mach avant de rajouter : "Jannie pourrait presque être le blond dans le sketch de Gad Elmaleh. Tout est réglé comme une horloge. Tout est nickel chrome. Pas un mot plus haut qu’un autre. Si on fait quelque chose, on le fait tout de suite de la bonne manière. C’est vraiment difficile de trouver une anecdote sur Jannie". Sans histoire, le troisième ligne sud-africain préfère donc largement l’ombre à la lumière. Et pourtant, une vielle histoire revient sans arrêt : "C’est un des joueurs les plus solides de l’équipe. C’est un peu comme un arbre. Il fait vraiment mal à l’impact. Comme tous les Sud-Africains, il est toujours à cent pour cent alors que nous, on met parfois un peu le frein à main, explique Mach. Jannie et Mickael Coetzee s’entendent très bien, ils sont toujours ensemble mais une fois, lors d’une opposition, les deux se sont retrouvés en face. Coetzee était second plaqueur et lui a pris le menton avec l’épaule. Jannie est resté par terre inconscient sans bouger avec le poing levé. Cela a mis un grand froid mais on est tous allé lui enlever le protège dent. Depuis, dès qu’il reste au sol, on crie tous protège dent…". "C’est un truc en Afrique du Sud. On peut même se bagarrer entre nous. Tous les joueurs français rigolent en nous regardant à l’entraînement. En fait, c’est comme ça en Afrique du Sud. Face à nos amis et surtout face à nos meilleurs amis, on y va deux fois plus fort sur les placages et sur les nettoyages. Comme ça après, on peut chambrer. Entre Sud-Africains, c’est très important", révèle Jannie Bornman.

La campagne, sa passion

Compétiteur acharné sur une pelouse, ce père de famille de quatre enfants est également un amoureux des grands espaces et de la campagne. Un passionné d’élevage qui prépare déjà son après carrière. "J’aime bien la campagne. Après le rugby, ce sera mon nouveau métier en Afrique du Sud. Nous avons une ferme familiale et j’aimerais m’en occuper. Nous faisons de l’élevage de moutons et de vaches et de la production de graines et de céréales. Pour ma part, je préfère l’élevage. Je me suis beaucoup renseigné sur ce sujet pour être prêt à la fin de ma carrière. La ferme familiale fait 500 hectares, c’est une petite ferme pour nous mais ça me va très bien", explique le flanker sud-africain. Une passion largement partagée avec son coéquipier Rory Kockott, "Je suis assez proche de Rory parce qu’il adore aussi la campagne. Quand on est ensemble dans le bus où les vestiaires, on a tout le temps un truc à se raconter. On a le même intérêt pour la campagne", révèle le joueur.

Il aurait aimé joué au Japon

Pour autant, le Grand Blond du CO ne se voit pas encore arrêter le rugby et espère bien continuer sa carrière une année ou deux. "J’aimerais continuer à jouer tant que je me sens bien. Ce n’est pas la peine de continuer pour me blesser mais je suis encore très bien. Je n’ai jamais connu de grande blessure, j’ai toujours été très chanceux tout au long de ma carrière. Pourquoi pas ne pas continuer un an ou deux de plus. C’est encore un peu tôt pour discuter mais j’aimerais continuer", explique-t-il. Marqué par le titre du Castres olympique en 2013 qui restera son plus beau souvenir, Jannie Bornman espère même terminer sa carrière en France. "J’ai toujours rêvé d’aller jouer au Japon si j’en avais l’opportunité mais maintenant, c’est trop tard. Je me plais énormément à Castres et en France. Ma femme est très contente d’être ici et mes enfants se sentent très bien à l’école. Ce n’est pas la peine de changer maintenant. J’aimerais finir ma carrière en France". Et si possible, au Castres olympique…

Jannie Bornman face au Stade français
Jannie Bornman face au Stade français
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