Bordeaux-Bègles: Pourquoi ça coince

  • Les Girondins, assommés par le Stade français
    Les Girondins, assommés par le Stade français
  • Metuisela Talebula (UBB)
    Metuisela Talebula (UBB)
  • L'ailier bordelais, Blair Connor
    L'ailier bordelais, Blair Connor
Publié le
Partager :

La défaite contre le Stade français (22-23) a mis en évidence les manques actuels préjudiciables de l'UBB, bien moins fringante en 2015. Jusqu'alors, les hommes de Raphaël Ibanez avaient leur destin en mains, avec un bilan comptable leur permettant de croire pour la première fois de leur histoire aux barrages. Ils ne l'ont plus depuis samedi et ce finish cruel.

Avec désormais deux revers à domicile - pour une seule victoire hors de leurs bases - la dynamique s'est inversée et de chassés, ils vont se retrouver en mode chasseurs en quête de points pour réintégrer le Top 6. A condition de rectifier le tir au niveau de l'efficacité, de retrouver de la fraîcheur et le goût de l'innovation, leur moteur depuis trois ans.

Réalisme

Face à des défenses bien organisées, marquer sur ses propres temps forts est plutôt recommandé. L'UBB avait trouvé le chemin contre Toulon en inscrivant deux essais par Metuisela Talebula au plus fort de sa domination en deuxième période pour s'imposer. Contre Paris, malgré une entame plutôt réussie à l'image de cette percée en travers de Yann Lesgourgues oubliant un trois contre un en bout de ligne, elle a pêché dans la finition, soit par manque de rythme, soit par maladresse. Nous avons joué comme des vieux, avec trop de profondeur, estime l'entraîneur des arrières Vincent Etcheto, qui rejoint en ce sens son manager Raphaël Ibanez qui constatait samedi une technique individuelle trop approximative pour que le collectif garde confiance. Collectivement, on était pas tous à la même page, on fait des mauvais choix aux mauvais moments, résume le troisième ligne Matthew Clarkin qui n'oublie pas que même si on a été moyen, on a failli voler le match à la fin. On n'était pas loin.

Metuisela Talebula (UBB)
Metuisela Talebula (UBB)

Fatigue

Il est compliqué d'incriminer le calendrier actuel, avec un week-end de Tournoi des Six Nations suivi d'une journée de Top 14, donc propice à la récupération et à retrouver du gaz pour les échéances printanières. Il n'en demeure pas moins que les individualités girondines, flamboyantes cet automne, ont perdu de leur verve depuis janvier. Alignés lors de chaque journée, l'ailier Blair Connor aux courses décortiquées à la vidéo, et Talebula, replacé au centre du fait des absences de Julien Rey et Félix Le Bourhis, ne font plus les différences du passé et du coup, tout devient plus compliqué pour l'UBB. Se sont ajoutés face au Stade français l'absence des piliers Jean-Baptiste Poux et Sébastien Taofifenua qui stabilisaient depuis quelques temps la mêlée fermée, et l'abattage moindre, donc à signaler, des deux poutres sud-africaines Berend Botha et Jandre Marais. On a un peu trop subi la pression parisienne, ils nous ont usés. On a payé en fin de match cette dépense d'énergie en manquant un peu de fraîcheur, confirme le talonneur Benat Auzqui.

L'ailier bordelais, Blair Connor
L'ailier bordelais, Blair Connor

Prévisible

C'est inscrit dans ses gênes, la force de l'UBB vient de son côté imprévisible. Sauf que ce dernier s'est semble-t-il volatilisé et je ne suis pas complétement surpris, je tire la sonnette d'alarme depuis un petit moment, explique le président Marti. Il ne fallait pas se réfugier derrière cette conquête, cette défense, ces exploits individuels, des turn-overs qui sont très bien joués. On voit que collectivement, on a de plus en plus de mal à tenir le ballon.

Statistiquement, c'est même criant. C'est en enchaînant les temps de jeu que les Parisiens ont su trouver deux fois la faille dans la défense bordelaise, puis ont mis Jules Plisson en position idéale pour le drop de la gagne après la sirène. De la bonne gestion, de la bonne maîtrise. Et nous, a-t-on fait deux temps de jeu, trois temps de jeu?, s'interroge le dirigeant aquitain. Je ne sais pas, mais peut-être à deux passes, à trois passes, c'est ça qui nous manque aujourd'hui mais on sait le faire. Il faut que l'on retrouve cet allant, cette distribution qui nous permettent de déstabiliser l'adversaire et de remporter nos matchs. Premier élément de réponse vendredi à Clermont, revanchard après la déroute subie à Chaban (51-21).

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?