Les Rochelais vaccinés contre l'euphorie

A La Rochelle, certains n’ont pas gardé un bon souvenir de Grenoble : le 14 avril 2012, alors en Pro D2, le Stade rochelais s’inclinait 35-3 en Isère. Le deuxième ligne Romain Sazy était dans l’équipe vaincue il y a deux ans et ne l’a pas oublié. Il prend toute la mesure de ce déplacement loin de l’Atlantique. A son image, les Rochelais sont vite "redescendus de leur pseudo nuage" suite à la victoire contre Toulouse (37-25), samedi dernier. "Dès lundi, le coach a évoqué Grenoble, explique Sazy. Il nous a rappelé qu’on avait quasiment pris 100 points sur les deux premiers matches."

Toulouse peut être le match qui renforce l’appétit des Rochelais, qui affûtent leurs crocs sans les défaire de leur humilité. C’est ce que veut retenir l’entraîneur en chef Patrice Collazo avant d’aller jouer dans la préfecture iséroise. "Nous avions besoin de certitudes, d’engranger de la confiance", expose-t-il avant de poursuivre : "La victoire a été relativisée. Nous avons montré que nous sommes au niveau du Top 14. Mais nous savons que la vérité d’un week-end n’est pas toujours celle du week-end d’après", dit-il comme pour mettre tout le monde sur ses gardes.

Alofa: "Nous restons humbles car le chemin est encore long"

Romain Sazy, lui, s’accorde sur les déclarations de son coach. "Il faut commencer à prendre des points à l’extérieur", reconnaît-il. Si l’objectif est de "faire quelque chose à Grenoble", les Rochelais n’en oublient pas leur point faible, notamment en défense (ils ont pris 16 essais sur les trois premières journées). "Grenoble est une équipe mobile, qui met beaucoup de volume. Il faudra se concentrer sur la défense", avertit le 2e ligne du haut de ses 1,99 m.

Patrice Collazo prend le relais de son joueur, rappelant une nouvelle fois les siens à se montrer irréprochables sur la discipline. "Nous ne sommes plus en Pro D2 où l’on pouvait parfois gagner à 12. En Top 14, l’addition monte très vite". De Grenoble, il redoute surtout "le fond du terrain" : "C’est une équipe offensive qui fonctionne beaucoup en contre-attaque. Ce jeu de mouvement peut être difficile à contrôler, d’autant que Grenoble dispose d’un paquet d’avants mobiles". Le technicien rochelais ne rejette enfin pas l’idée de faire tourner : "Certains après Toulouse pourraient se mettre dans un pseudo-confort", y voyant au passage que "le banc a eu des effets escomptés" sur la victoire du week-dernier. Le mot de la fin revient à l’ailier australien Alofa Alofa, l’un des protagonistes du match de Toulouse avec ses deux essais : "Il faut garder le rythme. Les joueurs ont confiance les uns envers les autres, nous restons humbles car le chemin est encore long".