Le Devedec: "C'est le moins bon moment pour aller à Brive"

  • Julien Le Devedec, deuxième ligne de l'UBB
    Julien Le Devedec, deuxième ligne de l'UBB
  • Julien Ledevedec - Brive - 2 novembre 2013
    Julien Ledevedec - Brive - 2 novembre 2013
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Précieux depuis son arrivée cet été, le deuxième ligne de l'UBB Julien Le Devedec s'attend à avoir un pincement au cœur samedi en se rendant à Brive, son ancienne famille. 

On imagine que vous êtes impatient d'être à samedi...

Julien LE DEVEDEC: J'ai surtout envie que ça soit passé. Dès que le calendrier est sorti, c'est le premier match que j'ai coché. Je sais que c'est un moment difficile pour eux, ça va être un match plutôt compliqué. On est dans le rugby professionnel, il faut l'aborder de la meilleure des façons et ne pas me laisser prendre par l'émotion. Je sais qu'il y en aura, je vais croiser des amis, je vais jouer contre eux. C'est la loi du sport professionnel, je vais attendre de savoir déjà si je suis dans l'équipe. Si c'est le cas, je vais le préparer comme n'importe quel match même si je sais que cela ne sera pas possible. 

Émotionnellement, la saison dernière, votre coéquipier Jefferson Poirot qui revenait à Brive était passé complètement à côté, il l'avait reconnu. Ce risque existe-t-il quand on revient dans son club précédent ?

J.L.D: Je n'ai pas le même sentiment quand je reviens à Brive que quand je suis revenu à Toulouse. A Toulouse, je n'avais pas beaucoup joué, j'étais l'espoir, j'avais fait que quelques matches. Là, j'ai gardé beaucoup de copains, c'est différent, ce n'est pas du tout la même sensation. J'espère que je ne passerai pas à côté de mon match pour me dire que c'est fini. C'est un peu le passage de cap. 

Vous qui connaissez parfaitement les Brivistes, quelle réaction imaginez-vous de leur part après ces cinquante points encaissés ?  

J.L.D: Ils sont tombés sur un gros Toulon qui a fait un gros match. C'est peut-être le moins bon moment de la saison pour aller là-bas, c'est comme ça, c'est la vie. On va essayer de faire le match qu'il faut pour pouvoir contrer ça. Mais c'est vrai que ça leur a fait mal. 

Pensez-vous qu'ils peuvent être atteints moralement ? 

J.L.D: Bien sûr, je pense que ça a dû les affecter car perdre comme ça, d'après ce que j'ai lu dans les journaux, ils ont employé des mots forts, "Godi" (le manager Nicolas Godignon) a parlé "d'humiliés". Je pense qu'ils sont atteints mais ils ont aussi des ressources et des joueurs d'expérience qui peuvent leur permettre de passer outre cette grosse défaite.   

On voit qu'avec l'intensité du Top 14, ce n'est pas quinze joueurs qu'il faut, c'est trente ou trente-cinq, c'est pour cela que ça marche à l'UBB

Comment jugez-vous la pluie de cartons qui s'abat sur eux depuis le début de saisons (11 jaunes, 1 rouge) ? 

J.L.D: Je n'ai pas eu l'occasion de voir tous les matches. A Lyon, ils ont en pris quatre, celui de Bayonne que j'ai vu aussi. Que dire sur l'arbitrage ! Ils sont beaucoup sanctionnés. Des fois, il y a des gestes comme par exemple à Bayonne, celui (le placage) d'Andrew (Ma'ilei) ne mérite peut-être pas, celui de Waqa (Dominiko Waqaniburotu) est mérité. 

Cette agressivité est dans l'ADN de Brive...

J.L.D: Il n'y a pas que ça. Mais c'est toujours de l'agressivité contrôlée. On essayait, ils essayent encore d'être performants sur les mêlées, les ballons portés, dans les rucks, de ne pas perdre le ballon, de gratter les ballons, de ralentir les ballons de l'équipe adverse, de mettre de gros impacts en défense. Nico (Godignon) qui était le coach de la défense est très attaché à ça. 

Avec Sofiane Guitoune, vous êtes les deux seuls joueurs de l'UBB à avoir disputé les six premières journées. C'est bon pour votre adaptation, vous êtes déjà un cadre ? 

J.L.D: Les circonstances ont fait que j'ai eu la chance d'être dans le groupe à chaque match. Après, on tourne. Je sais ce que c'est d'être blessé plus de deux ans sans jouer au rugby donc à chaque fois que j'ai l'occasion d'y être, je savoure chaque instant. Même quand j'ai un peu mal au genou, au dos, à l'épaule, je sais le plaisir que c'est d'être sur le terrain, comparer à être dans la salle de "muscu" avec tous ces appareils de tortures. Le fait d'avoir été blessé, finalement, c'est un mal pour un bien et ça m'a un peu ouvert les yeux. 

S'imposer à Bordeaux est une finalité pour vous ? 

J.L.D: Je ne me dis pas que je me suis imposé plus qu'un autre, on tourne assez souvent. On est quatre deuxième ligne, on s'entraide, on a une concurrence qui est vraiment saine, il n'y a pas de préférence à chaque fois que l'on joue avec l'un, avec l'autre, on s'aide. C'est ça qui est important pour avoir une bonne ambiance dans le groupe. On voit qu'avec l'intensité du Top 14, ce n'est pas quinze joueurs qu'il faut, c'est trente ou trente-cinq, c'est pour cela que ça marche à l'UBB.

Julien Ledevedec - Brive - 2 novembre 2013
Julien Ledevedec - Brive - 2 novembre 2013
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