Samo, héros de 2007, n'avait "jamais vu ça"

Que vous rappelez-vous de cette finale?

Radike SAMO: Au début j'étais sur le banc. Je suis entré pour les vingt ou trente dernières minutes. Je voulais juste fouler la pelouse et aider mes coéquipiers. Je voulais prendre du plaisir car je savais que je rentrerai en Australie directement après la finale. J'ai gagné aussi un titre de Super 15 (en 2011, avec les Queensland Reds, ndlr) et cette finale je la classe au même niveau, même si c'était très fort de marquer l'essai décisif.

Vous sentiez que vous alliez marquer?

R.S: C'est vrai qu'en demi-finale contre Biarritz, j'avais aussi inscrit un essai. Mais non, je ne savais pas bien sûr. On était en train de revenir en seconde période, on a couru après le score pendant presque toute la partie en fait. D'abord on a passé des pénalités, puis on a marqué, d'abord par Agustin (Pichot, ndlr). Le deuxième c'est le mien, je le dois à une belle passe de Juan (Hernandez, ndlr) qui a dû faire au moins 20 mètres. Je ne me rappelle plus qui était à mon intérieur, moi je me trouvais à l'aile. C'était en tout cas un beau mouvement d'attaque de notre part. On a dû faire 50 m, enchaîner 6-7 temps de jeu avant de marquer. On avait vraiment travaillé pour ce match, c'était un bel effort collectif.

Les Français que je croise me parlent encore de cette finale de 2007

Et là, tout le monde a exulté...

R.S: Je n'avais jamais vu ça. Il y avait 80 000 personnes au Stade de France qui criaient, cette foule, c'était incroyable. Mais ce n'était pas que pour la finale. Je me rappelle du public, à la maison comme à l'extérieur, c'était formidable, nos supporters étaient toujours là. Même à l'entraînement, il y avait du monde. C'est ce qui me manque le plus de cette époque.

La fête du titre aussi était mémorable?

R.S: (Il rit franchement) C'était fou. On a écumé les bars, toute la ville. Nos amis, nos familles nous ont rejoints après le match. C'était une bonne nuit et ça a duré même le jour d'après (le dimanche), nos supporters étaient encore là et la rue où l'on se trouvait était encore fermée. Moi, le lundi j'étais dans l'avion mais j'ai passé un beau week-end...

Vous pensez encore à cette période?

R.S: Les Français que je croise me parlent encore de cette finale de 2007, oui. J'ai vécu une belle année à Paris. J'ai aimé jouer avec ces gars, notamment les Argentins et les Italiens. C'était intéressant d'être aux côtés de tant d'internationaux et on a fait une bonne saison. Je parle encore de temps en temps avec Juan (Hernandez, ndlr), Julien Arias, Dimitri (Szarzewski, ndlr)... J'essaye de regarder les matchs mais j'en manque souvent à cause du décalage horaire. Même la semaine dernière, j'ai tenté de rester éveillé pour le match contre Toulon (la demi-finale) mais je me suis endormi pendant la partie (rires).

Vous savez que le club a failli mourir en 2011?

R.S: J'en ai entendu parler et ça m'a inquiété, je voyais que ce n'était pas bon et j'ai pensé aux gars. J'espérais vraiment que l'on trouverait un moyen de garder l'équipe en vie. Je suis vraiment content que cela aille mieux et qu'ils soient de nouveau en finale contre Clermont. Je veux les féliciter d'être revenus à ce niveau après tant d'années et je leur souhaite bonne chance pour samedi, en croisant les doigts pour qu'ils gagnent !