Le naufrage du Racing a d'abord été celui de sa conquête

  • Deuxième meilleur alignement du Top 14, celui du Racing a été mis en difficulté contre Paris
    Deuxième meilleur alignement du Top 14, celui du Racing a été mis en difficulté contre Paris
  • Le pilier du Racing, Luc Ducalcon, a passé une soirée compliquée
    Le pilier du Racing, Luc Ducalcon, a passé une soirée compliquée
  • En mêlée fermée, le pack parisien a clairement pris le dessus sur celui du Racing
    En mêlée fermée, le pack parisien a clairement pris le dessus sur celui du Racing
  • Laurent Labit n'explique pas la défaite par le choix des hommes
    Laurent Labit n'explique pas la défaite par le choix des hommes
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Le Racing-Metro a perdu pied ce vendredi à Jean-Bouin en barrage d'accession aux demi-finales du Top 14 (38-15). C'est surtout en conquête, et plus particulièrement en mêlée fermée, que la différence avec le Stade français est parue la plus abyssale.

Il faut l'avouer, le monde du rugby, nous compris, avons eu le tort de penser que ce troisième derby de l'année se jouerait sur des détails. Le Stade français et le Racing ne boxaient pas dans la même catégorie, ce dont atteste le score très lourd mais très juste en faveur des Parisiens. Cela faisait quatre ans qu'une équipe n'avait pas ramené plus de vingt points dans ses valises en phases finales (Toulouse-Clermont : 29-6, en 2011). Il n'y a pas de regrets car nous sommes tombés sur plus fort que nous, reconnaît le capitaine francilien Dimitri Szarzewski. Ils nous ont battus trois fois cette saison et il n'y a rien à dire. Ils méritent leur place en demi-finale et nous méritons d'être éliminés ce soir (vendredi, ndlr).

Il n'a pas fallu longtemps dans ce derby pour entrevoir le chemin de croix qui attendait les Racingmen. Une mêlée, à vrai dire, a suffi pour tout comprendre. Une première épreuve de force révélatrice de pratiquement toutes les autres dans ce match : une belle boucherie ! Ils ont pris le dessus dans ce secteur, confirme Szarzewski. Comme disent les Anglais, "no scrum no win" et ce soir (vendredi, ndlr), on s'est fait balayer en mêlée. Ils ont pris l'ascendant et nous n'avons jamais trouvé les clés pour renverser la pression. On sait que la conquête, est, d'habitude, la force du Racing, et nous sommes passés à côté. On n'a pas joué avec nos points forts et cela a tourné en notre défaveur. Un doux euphémisme.

Le pilier du Racing, Luc Ducalcon, a passé une soirée compliquée
Le pilier du Racing, Luc Ducalcon, a passé une soirée compliquée

Szarzewski: "On a été bouffé dans tous les duels"

Au cœur du fiasco, un naufrage personnel, celui de Luc Ducalcon. L'heure qu'il a passé sur le rectangle vert a été semblable à un calvaire face à Heinke van der Merwe. C'est lui qui est balayé sur la mêlée du premier essai parisien. C'est encore lui qui récolte un carton jaune pour les mêmes raisons et rend l'essai de pénalité parisien quasi-inéluctable (34e). C'est enfin lui qui cède une dernière fois sur l'épreuve de force, offrant trois points de plus au chirurgical Morne Steyn, avant de céder sa place à Brian Mujati (61e). Presque triste pour un joueur membre du groupe France il n'y a encore pas si longtemps que cela.

Antonie Claassen mis à part, ses partenaires du pack ciel et blanc n'ont guère relevé le niveau, avec un nombre de touches perdues élevé et plus généralement une conquête aux abonnés absents. Le talonneur international français avance un état de fatigue évident pour tenter d'expliquer cette Bérézina : On a fini la saison sur les rotules. On était fatigué et on n'a pas su laver l'affront des deux derbys précédents. On a été bouffé dans tous les duels, que ce soit en défense ou en attaque. Ils ont été meilleurs que nous dans tous les secteurs et quand on joue à reculons, cela devient très compliqué.

En mêlée fermée, le pack parisien a clairement pris le dessus sur celui du Racing
En mêlée fermée, le pack parisien a clairement pris le dessus sur celui du Racing

Labit ne remet pas en cause le choix des hommes

S'il était impossible de prévoir une telle déroute, la composition du Racing pouvait laisser perplexe, surtout devant. Pourquoi avoir maintenu contre vents et marées Luc Ducalcon malgré les signes avant-coureurs de méforme ? Comment préférer pour un tel rendez-vous Davit Kinchagishvili à l'actuel pilier gauche titulaire de l'équipe de France, Eddy Ben Arous ? Pourquoi, enfin, se priver de l'expérience et de la puissance d'un François van der Merwe ?

Il y a trois semaines, Ben Arous et van der Merwe étaient sur le terrain et il me semble que cela a été pire, répond Laurent Labit. Je ne suis pas sûr que cela vienne des choix. Peut-être qu'on aurait pris deux ballons de plus en touche mais qu'on aurait été pris ailleurs. On a joué le Stade français chez nous au début du mois et on n'avait pas eu plus de ballons ni été plus brillants. On a surtout été moins performants, avec les joueurs qui étaient là, dans le combat. On n'a donc pas de regrets sur les options qui ont été prises et les joueurs qui nous semblaient être les meilleurs pour disputer un quart de finale de Top 14. Ce qui n'a pas empêché le Racing de sombrer sur ses fondamentaux.

Laurent Labit n'explique pas la défaite par le choix des hommes
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