On a retrouvé Steyn, le crack des Springboks

Le Racing espérait voir renaître Jonathan Sexton pour ce barrage. Raté, c'est l'ouvreur d'en face qui a brillé. À l'image du Stade français, le Sud-Africain a rendu une copie aux portes de l'excellence. Ses statistiques sur la rencontre en attestent, le Springbok a réussi ses dix coups de pied au but : huit pénalités (23e, 43e, 52e, 58e, 62e, 71e, 78e, 80e+1) et deux transformations (11e, 35e) soit vingt-huit points à lui tout seul. Une précision et un sang-froid remarquable dans ce contexte particulier de derby, couplée à un jeu d'occupation souvent juste qui a mis à mort un Racing déjà bien malade.

Quesada: "C'est lui qui a tué le match petit à petit"

Une performance forcément saluée côté parisien: Heureusement qu'on l'a aussi, glisse le pilier Rabah Slimani. La blessure de Jules Plisson l'a un peu libéré dans sa tâche de numéro 10. Jules manque à l'équipe mais Morne est là et fait très bien son boulot. C'est une excellente chose d'avoir un buteur de sa trempe pour enquiller les points lorsqu'on réussit à obtenir des pénalités.

Son entraîneur Gonzalo Quesada, qui lui a préféré Plisson cette saison jusqu'à ce que ce dernier se blesse contre Toulouse, ne pouvait qu'être dithyrambique sur son remplaçant de luxe : L'ensemble de l'équipe a répondu a nos attentes et surtout Morne. Il est toujours resté dans nos schémas, avec quelques petites erreurs à droite à gauche. L'équipe l'a beaucoup aidé en jouant en avançant mais il a très bien fait son job. Il a validé chacune situation positive que nous nous sommes procurés. S'il ne l'avait pas fait, on aurait pu douter et remettre en selle le Racing. C'est lui qui a tué le match petit à petit. Il a rendu au club la confiance qu'il lui a donnée.

Sinzelle: "On savait que Morne avait cette qualité-là"

Un renaissance pour celui qui traînait sa peine sur le banc parisien cette année, après une première saison décevante, mais également une confirmation. Début mai, lors du précédent derby à Colombes, Steyn était déjà paru à son avantage, affichant notamment des qualités de tireurs d'élite retrouvées. A-t-on enfin retrouvé le génial stratège qui s'est imposé comme l'un des tout meilleurs du monde à son poste avec l'Afrique du Sud  ? Son coéquipier Jérémy Sinzelle, lui, est convaincu qu'il a toujours été le crack de ses années aux Bulls : On savait que Morne avait cette qualité-là. J'entends dire qu'il a retrouvé son meilleur niveau, mais non. Il l'a toujours eu! C'est juste qu'on ne pouvait pas le voir car il ne jouait pas souvent. Je n'ai jamais douté de cela. Il a réalisé un superbe match ce soir (vendredi, ndlr) et on peut lui tirer notre chapeau. Reste que la pénalité qu'il a tenté et passé pour la gloire après la sirène dénote un degré de confiance qui, lui, s'était évaporé au fil des matchs passés sur le banc. Avec ce Steyn-là, Paris peut vraiment rêver plus grand.