Toulouse et Toulon veulent grandir avec la carte jeunes

Par Rugbyrama
  • Orioli - Marchand
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  • Cyril Baille a tenu bon malgré la pression sur ses épaules
    Cyril Baille a tenu bon malgré la pression sur ses épaules
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Toulon et Toulouse ont renforcé ces dernières années leur politique de formation et commencent tout juste à en récolter les fruits à haut niveau, traçant le sillon d'un mode de développement plus local pour préparer l'avenir.

Et si c'était la solution ? En lent déclin depuis deux ans, handicapé par des cascades de blessures, le Stade toulousain s'est vu contraint de lancer une demie douzaine de jeunes dans le grand bain, comme les piliers Cyril Baille (21 ans), Rodrigue Neti (19 ans) ou Dorian Aldegheri (21 ans). Et à l'image du talonneur Julien Marchand, 19 ans, applaudi à sa sortie samedi dernier contre le Stade Français (22-10) pour sa première chez les grands, cela paye. "Cela fait chaud au coeur de voir que dans la difficulté on a ce genre de gamin dans le club", se réjouit ainsi le manager Guy Novès, qui avait retenu cinq Espoirs dans son groupe. "Quand certains disent il n'y a plus de formation au Stade toulousain c'est un énorme mensonge, poursuit-il. Elle n'a jamais été aussi importante."

Toulouse a "changé de musique"

Depuis quatre ans, Toulouse a en effet "changé de musique", dixit Novès. Au total, une cinquantaine de joueurs allant des -11 ans jusqu'à ceux du centre de formation sont ciblés, encadrés par une dizaine de personnes. "On sort les gros potentiels de chaque catégorie, explique Philippe Rougé-Thomas, responsable de la formation toulousaine. On les évalue trois fois par an et dans les matches se sont surtout le comportement et les prestations de ces joueurs qui sont disséqués". "Fixés" à un poste vers 17-18 ans seulement, ces jeunes suivent deux fois par semaine des ateliers de perfectionnement et technique individuelle, parfois avec d'anciens professionnels comme Cédric Heymans (59 sélections). Mais je ne suis pas pour imposer un modèle de jeu unique pour toutes les catégories d'âge", poursuit Rougé-Thomas.

Partenaire d'une trentaine de clubs de la région, le Stade toulousain ratisse large pour répondre au plus près à ses besoins et oeuvre pour trouver un compromis avec les rythmes scolaires, plus contraignants en France qu'en Angleterre pour le sport de haut niveau. L'objectif est évidemment d'irriguer l'équipe première. "On commence à voir quelques signes intéressants sur certains (nés en) 96 et 97. Il y en aura encore plus sur la génération 1998 et 1999", promet Rougé-Thomas qui a vu ses jeunes devenir champions de France en cadet A l'an passé. Côté toulonnais, le but est plutôt de préserver la dynamique née des titres de champion de France (2014) et d'Europe (2013, 2014).

Cyril Baille a tenu bon malgré la pression sur ses épaules
Cyril Baille a tenu bon malgré la pression sur ses épaules

Les chantiers du RCT

L'équipe une du RCT fait déjà régulièrement jouer plusieurs joueurs formés au club comme Xavier Chiocci - récemment convoqué avec le XV de France - Florian Fresia, Jean-Charles Orioli ou encore Virgile Bruni. Mais Toulon a encore accéléré en juillet 2013, en doublant le budget et en lançant un projet porté par l'ancien pilier Laurent Emmanuelli. Il prévoit la création d'une académie du RCT et la reconstruction du centre de formation sur le site de Berg (Var). L'idée est de centraliser les enseignements et les moyens mis à disposition des jeunes, calqués sur ceux des professionnels, pour mettre fin à la fuite des talents. "Il y a quelques années, j'avais annoncé que notre ambition était d'avoir 70% de l'équipe issue du centre de formation. J'étais un peu crédule à l'époque mais on va essayer de s'en rapprocher", assure le président varois Mourad Boudjellal.

Pour l'instant, le centre de formation compte 15 stagiaires et le RCT a resserré ses liens avec le Comité Côte d'Azur. Selon son âge, ses qualités et ses désirs, un jeune joueur est orienté vers une des trois structures d'accueil dédiées: le centre d'entraînement de haut niveau dirigé par le comité, le pôle Espoirs géré par la Fédération ou le centre de formation du RCT. Et le club commence aussi à regarder vers l'Italie pour nouer des partenariats. Plus prosaïquement, les efforts entrepris par Toulon et Toulouse vont certes d'abord leur permettre de satisfaire au quota imposé de Jiff (joueurs issus des filières de formation) par la Ligue. Mais, en offrant tôt un enseignement pointu aux jeunes, cela pourrait aussi bénéficier à terme à un XV de France en crise.

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