Contenir Grenoble, le défi de taille pour la défense amoindrie du Racing

"On connaît les qualités offensives de Grenoble, et ce sera pour nous un test grandeur plus que nature sur le côté défensif". Le ton est donné par le coentraîneur francilien Laurent Travers pour se plonger dans ce FCG-Racing-Metro au parfum de phases finales. Car pour les Ciel et Blanc, il ne fait aucun doute que le FCG, actuelle deuxième meilleure attaque du championnat en termes de points (161, soit une moyenne de 27 par match) et d'essais marqués (17) se mêlera bien à la lutte pour le top 6 final. C'est d'ailleurs cette force de frappe offensive, généralement destructrice au stade des Alpes, qui inspire une crainte légitime aux Racingmen.

Les hommes du duo Labit-Travers ont été sensibilisés toute la semaine sur le potentiel offensif isérois et ont ingéré quelques séances vidéo pour tenter d'apporter des réponses sur le terrain. "C'est une équipe qui propose un gros volume de jeu et on s'est préparé à ça, confirme l'ouvreur Benjamin Dambielle. Elle joue très bien avec le ballon et maîtrise son sujet depuis quelques années. On a mis une stratégie en place et on va tous essayer de l'appliquer". Une stratégie défensive adaptée aussi aux individualités adverses du moment, avec une attention toute particulière sur le troisième ligne neo-zélandais Rory Grice, monstrueux de puissance depuis le début de saison. "On a eu des retours sur chaque joueur et notamment sur ce numéro 8, poursuit Dambielle. Maintenant on ne se focalise pas uniquement sur lui. Il y a aussi des joueurs importants tout autour et nous, on va plutôt se concentrer sur notre système".

L'an dernier, le Racing s'était imposé à Grenoble

La défense, c'est en général la qualité première du Racing. Difficile pourtant de mettre en place un bouclier hermétique lorsqu'une grande partie des leaders du secteur manquent à l'appel. Afin de gérer le quota de trente matchs maximum dans la saison (hors phases finales) des internationaux français protégés par la convention LNR-FFR, le staff francilien a décidé de laisser Maxime Machenaud, Brice Dulin et Bernard Le Roux au repos. Ni plus ni moins que le vice-capitaine, l'arrière indéboulonnable en club comme en sélection et le maître-plaqueur de l'équipe. Des absences qui, ajoutées aux indisponibilités du capitaine Dimitri Szarzewski, du chef d'orchestre irlandais Jonathan Sexton et des recrues Luke Charteris, Casey Laulala et Thibaut Dubarry, risquent de peser lourd au moment d'affronter une formation iséroise en pleine confiance.

Un gros challenge attend ceux qui joueront samedi, d'autant que les Grenoblois n'auront sûrement pas oublié leur défaite au stade des Alpes l'an dernier contre les Racingmen (13-26), qui leur avait fait perdre par la même occasion leurs derniers rêves de barrage. "Ce sera un joli défi pour nous, qui nous appuyons sur une grosse défense, assure le troisième ligne Camille Gérondeau. Ils vont avoir dans un coin de leur tête la défaite contre nous au stade des Alpes la saison dernière et ils savent aussi que pour intégrer le top 6, cela passe par un résultat samedi. De notre côté, on les a analysé et on va essayer de reproduire ce qu'on a travaillé cette semaine". Aussi lourdement amoindri, le terme exploit ne serait pas usurpé en cas de résultat des Ciel et Blanc en Isère.