Kolelishvili, du Lyon dans le moteur

  • Viktor Kolelishvili, troisième ligne de Clermont
    Viktor Kolelishvili, troisième ligne de Clermont
  • Viktor Kolelishvili  - lyon tarbes - 27 avril 2014
    Viktor Kolelishvili - lyon tarbes - 27 avril 2014
Publié le
Partager :

Le troisième-ligne clermontois Viktor Kolelishvili retrouvera ce samedi le Lou, club avec lequel il a été sacré champion de ProD2 la saison dernière. Une année dans le Rhône qui a transformé le joueur, et qui a aussi changé l'homme.

Pour ceux qui ne verraient pas encore à quoi ressemble Viktor Kolelishvili, on leur conseille le selfie de l'équipe clermontoise après la victoire à Toulouse. Affalé au premier rang, le Géorgien, hilare et torse nu, affiche son physique de désosseur. "Il n'y a pas un jour où il ne passe pas par la salle de muscu", témoigne Olivier Azam, ancien coach de Kolelishvili au Lou. "Il n'est pas très épais, ce n'est pas Jamie Cudmore, mais les poids, il les soulève tout autant, voire plus", confirme Damien Chouly, son capitaine à Clermont. Viktor Kolelishvili, né il y a bientôt 25 ans à Tbilissi, serait donc une terreur en salle de musculation. Un "rude", comme ses nombreux compatriotes expatriés en France, qui compte déjà 26 sélections et une Coupe du monde disputée avec les Lelos géorgiens. Un troisième-ligne athlétique, difficile à ranger dans une case. "Pour moi c'est 'Vito' et pas un autre, explique Damien Chouly. Chez nous, il se rapprocherait plus de Julien Bardy, dans le sens où il est plutôt coureur-gratteur, assez hargneux, gros défenseur". "C'est un joueur qui ne s'épargne pas, complète Olivier Azam. Très costaud et très explosif, il est capable de jouer aussi en évitement, il est hyper intéressant dans un collectif. C'est un bon soldat, gros bosseur."

Le tweet

Un joueur plus discipliné

Les qualités physiques, 'Vito' les possède déjà à son arrivée en Auvergne en 2010, lorsque l'appel du centre de formation de Clermont le pousse à quitter son pays. Mais ses quelques apparitions en équipe première sont ternies par son indiscipline. Trop désireux de se montrer lors de ses rares minutes de jeu, Kolelishvili en fait trop. Son prêt à Lyon la saison dernière, avec le titre de champion de Pro D2 à la clé, semble avoir été un déclic. Troisième-ligne le plus utilisé de l'effectif rhodanien, le Géorgien a appris à canaliser son énergie. Il n'a écopé que d'un seul carton jaune en 19 matches disputés. "Et ce n'était pas de ma faute", se défend Kolelishvili. "Même si au départ, des gens avaient émis des réserves par rapport à son indiscipline et à ses difficultés à s'adapter à un collectif, on a réussi à lui faire passer un cap", se félicite Olivier Azam. "Il a progressé par rapport aux attentes de l'arbitrage. Il est plus apaisé et plus lucide dans ses interventions sur le terrain", apprécie Damien Chouly.

Un homme plus extraverti

Dans un bon français après seulement quatre ans d'apprentissage, entrecoupé par quelques rires nerveux, Kolelishvili raconte son expérience lyonnaise. "C'était vraiment positif, j'avais du temps de jeu pour bien progresser. Et c'était un plaisir pour moi de jouer avec Sébastien Chabal et Lionel Nallet, des stars." Coéquipier irréprochable aux yeux de son ancien entraîneur, Kolelishvili s'est aussi transformé humainement lors de son année lyonnaise. "Le fait de faire une saison avec nous, pendant laquelle il s'est imposé dans notre collectif, lui a donné une stature différente et lui a permis d'extérioriser son tempérament, témoigne Olivier Azam. Quand il est arrivé, il était introverti, dans son coin, avec la tronche un peu renfrognée. A la fin, il arrivait le matin avec le sourire. Il a mûri, et il a eu la chance de tomber sur Seb et Lionel, deux super mecs, faits pour être des mentors. Comme il s'est ouvert, il a beaucoup appris à leur contact."

De l'espoir au joueur confirmé

Clermont en tire aujourd'hui les bénéfices. Malgré la concurrence de haut niveau en troisième ligne à Clermont, avec Chouly, Lee, Bonnaire, Bardy et Lapandry, Vito a su s'imposer comme une vraie solution après les départs de Vosloo et Vermeulen. "Il fait preuve de beaucoup d'enthousiasme, comme il y a deux ans, se souvient Damien Chouly. Il est revenu avec la même envie, et ça fait une bonne émulation au sein de la troisième ligne." Déjà quatre feuilles de match et 144 minutes de jeu pour Vito depuis le début de saison. Dont une titularisation à Brive, où il a muselé le surpuissant Koyamaibole. "Sa saison à Lyon a été bénéfique pour tout le monde, résume Olivier Azam. Pour lui, pour le Lou la saison dernière, et pour Clermont aujourd'hui. Il est passé d'un espoir à un joueur confirmé, qui aurait sa place dans tous les effectifs du Top14. Je serai content de le revoir, avant et après le match. Pendant, un peu moins..." Car Vito n'est pas le genre à adoucir ses placages, même face à des copains. "On était ensemble l'année dernière, mais c'est le rugby... Beaucoup sont des amis, mais pas pendant le match. Il ne faut pas être méchant, mais juste jouer, faire le boulot..."

Viktor Kolelishvili  - lyon tarbes - 27 avril 2014
Viktor Kolelishvili - lyon tarbes - 27 avril 2014
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?