La série noire de blessures qui met le Racing sur les dents

Y a t-il (encore) un ouvreur dans l'avion ciel et blanc ? La question a le mérite d'être posée alors que le Racing vient de perdre coup sur coup sa star irlandaise Jonathan Sexton (mâchoire fracturée contre Toulon) et son remplaçant Johan Goosen (commotion cérébrale à Clermont) et que l'hyperpolyvalent et talentueux argentin Juan Martin Hernandez a quitté le bateau à l'intersaison. "On mettra un dix et le dix qui sera sur le terrain aura la confiance totale du club" lançait ce jeudi, un brin agacé, le coentraîneur Laurent Travers.

Ce fameux dix sera Benjamin Dambielle, très rarement sorti des oubliettes du Racing depuis son arrivée au club en 2012. Le sujet semblait d'ailleurs très sensible pour l'ancien entraîneur de Montauban : "Pour vous, il n'est ni numéro 1, ni numéro 2...pour nous, il est numéro 10  !" C'est que la question de l'ouvreur, qui pourrait devenir assez gênante en cas de souci physique de l'ancien Rochelais samedi (Maxime Machenaud voire Brice Dulin devraient alors jouer les pompiers de service), met en lumière une problématique de plus en plus pesante : le Racing compte ses blessés depuis le début de la saison.

Szarzewski : "C'est d'autant plus embêtant pour ceux qui arrivent"

Le Sud-Africain Jacques Cronjé avait ouvert le bal avant même le coup d'envoi du Top 14, à cause d'une douleur récurrente au dos qui risque de le suivre une bonne partie de sa dernière année de contrat avec le Racing, suivi de près par le Gallois Luke Charteris (fracture du pied lors de la première journée à Montpellier). Ont ensuite suivi Jonathan Sexton, Henry Chavancy (déchirure à un mollet), avant l'apothéose à Marcel-Michelin avec la perte de Casey Laulala (fracture de l'avant-bras), Johan Goosen (commotion cérébrale) et Davit Kinchagishvili (rupture des ligaments croisés). "C'est malheureux car ce sont, pour certains, des blessures conséquentes, déplore le capitaine Dimitri Szarzewski. J'ai été dans cette situation il n'y a pas si longtemps et durant ma carrière, et je sais que ce n'est pas facile. C'est d'autant plus embêtant pour ceux qui viennent d'arriver au club et qui ont à peine intégré l'équipe, et qui sont déjà écartés du groupe, même si nous les voyons tous les jours".

Une véritable "série noire" pour reprendre les mots de Laurent Travers, qui souligne aussi : "des choses peuvent être vues à la vidéo, sur l'après-match, par des commissaires à la citation. Mais je ne n'ai pas l'impression que tout le monde soit devant son téléviseur et regarde le match. Je n'accuse personne, mais ce qui est important est que des gens fassent aussi leur travail". Tous ces forfaits devraient en revanche faire les affaires de ceux promis à un temps de jeu plus ou moins faible comme Walter Desmaison, Benjamin Dambielle, Alexandre Dumoulin, voire le jeune centre Étienne Dussartre (21 ans), retenu pour la première fois dans le groupe francilien. Seule bonne nouvelle au milieu de la grisaille ambiante, le retour de l'ailier Marc Andreu après quatre mois d'indisponibilité. L'ancien Castrais souhaite lui aussi voir s'interrompre l'hécatombe : "J'espère que c'était juste un mauvais mois et que tout va rentrer dans l'ordre". Une victoire sans pépin samedi contre le Lou suffirait déjà à ramener un peu de sérénité dans le clan francilien.