Oyonnax, cette menace que n'avait pas prévue le Racing

Une phrase était dans toutes les bouches cette semaine du côté du Plessis-Robinson: "On sait où on va mettre les pieds". Comme pour mieux se convaincre de la dangerosité d'un adversaire que personne n'attendait à ce niveau. Sixième, l'USO ne joue plus pour sa survie mais bien pour survivre à la phase régulière en s'invitant aux play-offs. Un statut de trouble-fête qui pourrait bien prendre un peu plus de crédit à l'issue de ce week-end alors que Paris ou Toulouse perdront des plumes dans le duel des Stades de ce vendredi.

Toute forme de condescendance est donc proscrite pour un Racing qui a eu quinze jours pour évacuer ses deux derniers échecs coup sur coup à Colombes (11-12 contre les Saracens, 24-24 face à Montpellier). Oyonnax n'est peut être pas le grand club des six premiers, mais s'ils sont là, ce n'est pas un hasard, affirme le trois-quarts centre international Alexandre Dumoulin. Ils réussissent de très grosses performances chez eux et il ne faudra surtout pas prendre ce match à la légère si on ne veut pas en prendre quarante comme à Brive (36-12 lors de la 20e journée, NDLR). Les conditions climatiques prévues dans l'Ain laissent toutefois présager un score plus proche du 6-0 de l'an dernier.

Claassen: "Là-bas, c'est hostile"

Cette saison, seuls les finalistes de la Champions Cup, Clermont et Toulon, sont venus s'imposer à Oyonnax en Top 14. Afin de mieux sensibiliser ses joueurs au combat qui les attend à Charles-Mathon, le staff francilien a musclé sa semaine de préparation avec, dès lundi matin, une opposition. On sait à quel point cela va piquer là-bas et c'est pourquoi il fallait une mise au point, confirme le troisième ligne Camille Gérondeau. Si Oyonnax en est là, c'est qu'il le mérite. Cette équipe a démontré qu'elle avait une âme et beaucoup de talent.

Dans une fin se saison où chaque point vaut de l'or, accrocher un bonus défensif chez le Petit Poucet, devenu le véritable épouvantail de notre championnat, ne serait pas une si mauvaise affaire pour le Racing, même s'il ne doit pas être l'objectif pour Antonie Claassen. Ils sont en pleine confiance et veulent aller chercher une place dans le top 6. On est conscients de l'importance de ce match, mais on ne peut pas non plus entrer sur le terrain en se disant qu'un point ou deux suffiront. Sinon, cela voudrait dire que nous sommes des tricheurs. Là-bas, c'est hostile. Leur public pousse derrière eux, joue bien son rôle de seizième homme et la discipline sera très importante. Si nous reproduisons les mêmes erreurs que contre les Saracens et Montpellier, nous n'avons aucun espoir de gagner ce match.

Plus qu'une simple quête de points, cette opposition de style offrira au vainqueur un avantage psychologique certain alors que les deux clubs sont amenés à se recroiser lors des play-offs. Le coentraîneur francilien Laurent Labit ne se le cache pas. On sait qu'on aura en face de nous un concurrent pour les phases finales et pour le titre. Une phrase que l'ancien Castrais ne se voyait pas vraiment prononcer il y a encore quelques mois.