Harinordoquy: "Devenir une équipe difficile à battre"

Guy Novès et William Servat ont avoué avoir été "surpris" par la prestation du Stade toulousain à Lyon. Quel est votre sentiment ?

Imanol HARINORDOQUY: C’est vrai que dans un premier temps le bonus offensif n’était pas un objectif. On y est allé avec de l’ambition mais en sachant aussi qu’ils étaient invaincus à domicile depuis un an et demi. On savait que se serait compliqué mais on s’est bien préparé. Tout le monde a joué pour l’équipe, on est resté sur les schémas que l’on avait travaillé et on a été performant en défense.

Le Stade toulousain n'avait pas produit une telle performance depuis très longtemps à l'extèrieur...

I.H.: Oui, cela faisait un moment mais on était un peu dans l’obligation de faire un résultat après notre défaite à domicile face à Clermont. Et puis, si on veut regarder un peu vers le haut, il faudra réaliser ce genre de performance loin de chez nous tout en ne perdant plus un seul match chez nous. On est encore en milieu de tableau et il va falloir aller chercher des points.

Après cinq défaites de rang, vous venez d’enchaîner cinq victoires consécutives. Quel est le vrai visage du Stade toulousain ?

I.H.: Aujourd’hui, le vrai visage, il est un peu entre les deux. On est capables de faire de belles choses mais on peut retomber dans nos travers aussi. On a encore besoin de travailler et de grandir pour devenir une équipe difficile à battre. Il faut que l’on devienne encore plus performant sur nos points forts comme la défense. Il faut que l’on devienne infranchissable, que l’on s’améliore encore en conquête puis ensuite profiter des turnovers pour que nos trois-quarts expriment leur talent comme ils l’ont fait par moment face au Lou.

Cette série noire a-t-elle permis de ressouder le groupe selon vous ?

I.H.: On se fait peut-être un peu plus confiance aujourd’hui. Il y a eu des retours aussi. On était dans une phase de travail. On a encaissé cinq défaites mais tout n’était pas mauvais. Il nous manquait un peu de confiance et d’efficacité.

L'équipe de France, c'est ce qu'il y a de mieux...

Le prochain match face à Bordeaux à Chaban-Delmas sera un nouveau test intéressant pour le groupe…

I.H.: Bordeaux, cela fait deux ans qu’ils sont durs à jouer. C’est une équipe en pleine confiance. Ils ont su se renforcer dans certains secteurs précis comme la défense et la conquête. Aujourd’hui, ils sont très performants dans ces deux domaines. Devant, ils jouent très bien debout. Ils ont la volonté de faire vivre le ballon, ils marquent beaucoup d’essais et on sait que ça va être compliqué. Après, on ne rentre pas sur un terrain pour perdre. On va y aller en espérant enrayer leur machine.

Ce week-end, il y a aussi l’équipe de France qui fait sa rentrée. Et votre nom est souvent revenu dans les discussions autour des Bleus ces derniers temps malgré votre souhait de ne pas trop aborder le sujet…

I.H.: Vous faites votre travail et c’est tout à fait normal (large sourire). Après, comme je l’ai déjà dit, je me poserai la question quand il y aura lieu de se la poser. Ce n’est pas le cas actuellement, mais je vais quand même regarder attentivement leurs matches car je suis un supporter de l’équipe de France.

Vous attendez clairement un signal du staff si on a bien compris ?

I.H.: En général, c’est comme ça que cela se passe non ? (Il rigole) Je n’ai pas souvenir d’un joueur qui appelle le staff lui-même pour qu’on le sélectionne. Remarquez, cela pourrait être une première (sourires). J’ai fait dix ans d’équipe de France avec des hauts et des bas. L'équipe de France, c’est ce qu’il y a de mieux. C’est une énorme fierté de représenter son pays et cela concrétise aussi tout un travail au quotidien.