Garbajosa: "Je ne suis pas venu ramasser des coquillages à La Rochelle"

Par Rugbyrama
  • Xavier Garbajosa dans l'émission "Au contact" sur Eurosport
    Xavier Garbajosa dans l'émission "Au contact" sur Eurosport
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"Sans prétention et beaucoup d’humilité". Voici le message de Xavier Garbajosa, qui va intégrer le staff de La Rochelle. Pour une première expérience attendue.

Jeudi, votre première conférence de presse à La Rochelle a marqué votre retour dans le monde professionnel. Vous avait-il manqué ?

Xavier GARBAJOSA: Terriblement ! C’est ce qui me faisait me lever le matin sans radio réveil. Je crois que c’est ce qu’on appelle une passion. Alors, quand on est animé par cette passion et qu’on ne peut plus être acteur sur le terrain, ça ronge, ça manque…

Pourquoi avoir autant attendu avant de franchir le pas alors ?

X.B: Déjà, je n’ai pas forcément eu la fin de carrière que j’avais imaginée. Donc je n’avais peut-être pas les bons sentiments. Il y avait aussi un autre paramètre: ce n’est pas forcément facile de se plonger dans les entraînements avec les gars avec qui tu as joué. J’avais également besoin de prendre du recul. Et puis je n’ai pas eu la chance d’avoir d’opportunité de suite. Mais j’ai eu la chance qu’Eurosport me tende la main. C’était une super aventure humaine, il y avait un beau défi pour la chaine. Ils m’ont permis de continuer d’exister, de faire partie du pays rugbystique, d’analyser des matchs, ou de voir l’envers du décor... Tout ça m’a donné envie, surtout quand on voit des moments de bonheur comme ceux de la fin de saison. Ces aventures de groupe, le partage, ou la fraternité m’ont manqué. Après, il y aura des moments de bonheur, d’autres tristes. Ce ne sera pas simple.

Expliquez-nous comment vous avez choisi de rejoindre l’Atlantique stade rochelais ?

X.B: J’avais eu d’autres sollicitations. On se pose toujours des tas de questions: sur sa légitimité, ses compétences, l’appréhension du niveau. Et une des choses les plus importantes, c’est d’avoir la confiance de ses partenaires. A La Rochelle, j’ai la chance de retrouver Patrice Collazo, avec qui j’ai partagé quelques années au Stade toulousain, et qui est devenu un ami. Je connais ses qualités, on partage les mêmes valeurs. C’est bon d’avoir à ses côtés quelqu’un avec ses compétences. Et puis le Stade rochelais est un club à échelle humaine, qui a pris le temps de remonter, et s’est donné les moyens de se pérenniser au haut-niveau. Leurs fondations sont solides, ce sera plus facile pour moi.

Quand on commence, il faut savoir rester à sa place, faire preuve d’humilité, présenter un discours cohérent afin d’amener quelque chose pour monter en puissance

Etiez-vous en contact avec beaucoup d’autres clubs ?

X.B: Pas non plus. Mais trois ou quatre formations ont fait des démarches. Après, on privilégie toujours le feeling. Ce n’est pas du tout une question économique. Quand on commence, il faut savoir rester à sa place, faire preuve d’humilité, présenter un discours cohérent afin d’amener quelque chose pour monter en puissance. Il n’est pas question de mes intérêts, mais de ceux du club.

Comment les dirigeants maritimes vous ont-ils séduit ?

X.B: Vous savez, j’ai eu la chance de commenter souvent La Rochelle cette saison. Je m’y suis rendu souvent, et j’ai pu discuter souvent avec les dirigeants. Dans les discours, nous retrouvions une affiliation à des valeurs communes. Celles qu’on m’a inculqué en tant que jeune joueur. Ils ont eu les bons mots. Tout était réuni. Je me sens en confiance et je veux partager cette aventure.

Vous connaissiez le désormais entraîneur en chef Patrice Collazo, mais découvrez donc Fabrice Ribeyrolles ?

X.B: J’ai joué contre lui à de nombreuses reprises en tant que joueur, lorsqu’il était à Clermont. Il n’y a jamais eu d’anicroche. C’est un mec connecté, qui pige bien, il n’y aura aucun souci avec lui. Nous avons échangé souvent de par mon activité à Eurosport. Il a participé à 50% de la montée avec Patrice. Ce n’est pas un hasard. Les qualités sont là. Maintenant, ce sera à nous de nous donner les moyens ensemble, et d’homogénéiser notre discours. […] Mon arrivée marque juste un ajout de compétences en plus, à la guise de Patrice, le technicien en chef. Il n’y a aucune crainte à avoir pour notre organisation.

Qu’espérez-vous apporter au Stade rochelais ?

X.B: Ce serait prétentieux de faire une liste ! Je souhaite surtout apporter mon analyse, afin de bien connaître nos manques et nos lacunes, mais aussi nos points forts. Pour mettre en place une stratégie de jeu tous ensemble. C’est un travail à mener à trois. Je ne suis pas non plus venu ici ramasser des coquillages. Mais sans prétention, avec beaucoup d’humilité. Je veux aider le club à être efficace, compétitif pour le Top 14, et accompagner les joueurs vers le très haut-niveau.

On apprend continuellement. Je suis loin d’être parfait. Des conneries je vais en faire

Vous devez compter sur l’expérience acquise là-bas en tant qu’entraîneur des cadets puis responsable de la technique individuelle au sein de la formation du Stade toulousain ?

X.B: Toutes les expériences sont enrichissantes. On apprend continuellement. Je suis loin d’être parfait. Des conneries je vais en faire, c’est sûr, à trop vouloir être parfait… Mais ce sera à moi d’en prendre conscience, puis en tirer les conclusions pour ne pas les refaire. Au quotidien, j’espère déjà donner envie aux garçons de s’entraîner et jouer.

Cet engagement signifie-t-il que, pour vous, la page du Stade toulousain se ferme ?

X.B: Il n’y a pas de livre au Stade toulousain. Cette page ne se refermera jamais. C’est le club qui m’a élevé, qui m’a éduqué, qui m’a fait grandir et qui m’a rendu international. Je sais ce que je lui dois, comme ce que je dois à Guy Novès. Ces 15 ans à Toulouse, personne ne me les enlèvera. Avec Christian Califano, Yannick Bru, Laurent Labit… notre amitié reste soudée à jamais. Aujourd’hui, nous sommes appelés vers d’autres cieux, vers de nouveaux challenges. Mais on se retrouve toujours avec beaucoup d’émotion. Si c’est la question, pour ma part, je suis tourné à 100% vers l’ASR.

Par ailleurs, vous laissez ainsi votre activité de consultant (Eurosport et Sud Radio) complètement derrière vous ?

X.B: On ne peut pas tout faire. J’aimerais bien, mais ce serait une erreur. Cela poserait un problème d’éthique déjà, ce serait malvenu. Et puis ce ne serait pas respectueux par rapport au groupe et au club. Je ne veux pas mal faire deux choses à 50%. Je préfère être à 200% à La Rochelle.

Propos recueillis par Bruno POUSSARD

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