Perpignan: Un monument en péril

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L'USA Perpignan, plus d'un siècle d'existence et sept titres de champion de France, doit lutter pour sa survie en Top 14 lors des dernières journées, sur un chemin du maintien qui passe samedi par Aimé-Giral et Oyonnax, un concurrent direct.

Mauvais classement, jeu au ralenti, divorces douloureux avec certains cadres, le champion 2009 et finaliste 2010 a tout du monument en péril, d'autant plus que son calendrier s'annonce compliqué. L'Usap, tout juste sauvée financièrement avec l'arrivée du président François Rivière en juillet 2013, occupe une inquiétante douzième place, deux points au-dessus de la ligne de flottaison. Pas une première, mais une rareté pour un club historique du Championnat de France qui n'a jamais connu la descente depuis sa création en 1902. "Tout le monde nous le dit, donc les joueurs vont finir par le comprendre. Dans la façon qu'ils ont de faire les choses, ça fait un moment que c'est intégré tout ça, explique le manager Marc Delpoux. Mais on part sur un autre discours. Si on ne part que sur les valeurs, à un moment donné, on risque de se planter. Les valeurs c'est bien joli, mais se battre c'est la base pour tout le monde. Pour nous, comme pour Oyonnax".

"Au-delà des valeurs et de l'histoire, il faut proposer du rugby, continue l'ancien joueur de l'Usap. Bien sûr, il y a un respect à avoir, le maillot je l'ai porté aussi. L'histoire je la connais. Si on ne croit qu'en l'histoire, on va pleurer. J'ai envie qu'on trouve l'alchimie pour trouver un rugby qui nous fera gagner. On n'est pas sur du plaisir. On est sur de la gagne. Mais le plaisir dans le sport, c'est gagner". La victoire, une volupté que les Perpignanais n'ont apprécié que trois fois en 2014. Et qu'ils devront encore connaître deux fois pour se maintenir selon Delpoux. La réception de l'USO, samedi, est le premier pas sur un chemin de la rédemption, qui mènera les Catalans à Barcelone, pour recevoir Toulon, et qui se terminera à Clermont.

Arlettz: "Ca paralyse"

Sur le terrain l'aïoli ne prend pas: jeu insipide, public parfois absent, et des avants, point fort historique du club, plus franchement dominateurs. La saison de Perpignan n'a jamais été une promenade tranquille. Le discours de l'encadrement ne semble plus très bien passer avec les joueurs historiques et certains, comme Guilhem Guirado, quitteront la Catalogne à l'intersaison. "Des choses se sont passées, avait-il déclaré à L'Équipe début mars. Je donnerai peut-être plus d'explications quand je serai parti, mais ça ne s'est pas très, très bien passé". Nicolas Mas, figure catalane, l'avait devancé en partant pour Montpellier à l'été 2013.

Et puis, il y a eu les blessures des néo-internationaux lors d'un hiver douloureux. L'ouvreur Camille Lopez s'est blessé au genou droit en décembre. Puis Sofiane Guitoune, touché à un tendon d'Achille, a lui aussi mis un terme à sa saison en janvier alors que l'ailier en était à neuf essais en treize matches. Pas de quoi rassurer le public du stade Aimé-Giral, ni les joueurs et entraîneurs. "Bien sûr que j'ai peur, admet Delpoux. Si on n'avait pas peur, on serait des inconscients". "Je suis certain que tout le monde veut faire un gros match, gagner, sauver le club, rassure de son côté l'entraîneur des trois-quarts, Patrick Arlettaz. La volonté de chacun y est. Ce qui manque c'est le rugby. Ces impératifs de gagner, ça paralyse et on ne fait pas les choses dans le bon ordre". "Mais une des choses qui peut faire perdre les matches, c'est la suffisance, observe l'ancien joueur du club. Et je pense qu'à l'endroit où l'on est, on est à l'abri de la suffisance".

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