Boudjellal: "Je veux qu'on haïsse la défaite"

  • Mourad Boudjellal laisse éclater sa joie après le succès face au Racing
    Mourad Boudjellal laisse éclater sa joie après le succès face au Racing
Publié le Mis à jour
Partager :

Après la qualification pour la finale, le président Mourad Boudjellal a rappelé toute l'attente qui entourait son club en cette fin de saison. Le doublé est évidemment envisagé sur la Rade.

Vous avez gagné votre duel à distance avec Jacky Lorenzetti, le président du Racing...

Mourad BOUDJELLAL: On s'adore ! Ma première pensée, elle est pour lui évidemment. Je pense qu'il ne va pas tarder aussi à aller jouer une finale au Stade de France et en gagner une. Ça ne va pas traîner. Et en plus, il le mérite.

A chaud, quel est votre sentiment sur cette qualification pour la finale du Top 14 ?

M.B: On fait un truc de fous cette année. En deux semaines, en deux week-ends, on peut changer l'histoire du club. On peut écrire un truc énorme. On va essayer de le faire, je ne sais pas si on va y arriver. On va d'abord tenter de gagner la Coupe d'Europe la semaine prochaine et ensuite jouer la finale du Top 14. Cela veut dire simplement qu'on est aujourd'hui qualifiés pour les deux finales des championnats les plus durs au monde. Ce qu'on a fait, c'est immense, mais nous n'avons pas encore gravi la montagne. Il reste encore deux hautes marches avec les Saracens et Castres ou Montpellier.

C'est un truc de dingue que nous fait Bernard

Que vous inspire votre équipe ?

M.B: Je suis content pour Toulon. Cela fait six finales en trois ans... C'est un truc de dingue que nous fait Bernard. Je crois que ça n'est jamais arrivé dans l'histoire du rugby. Rien que ça, ça restera. La joie de gagner en finale est un truc énorme. Mais la peine quand tu la perds, c'est incroyable, terrible, ça te marque à vie. On a été assez marqués avec ça.

L'exemple de la saison dernière peut vous rendre plus forts justement...

M.B: C'est beaucoup plus terrible de perdre une finale que de gagner le droit d'y aller. C'est un truc terrible de se retrouver dans ton vestiaire et que tu entends les mecs en face qui font la fête, que tu les croises à l'hôtel avec le trophée. Ce sont des moments qu'on n'oublie pas. Je veux qu'on haïsse la défaite. Je veux qu'on se construise autour de la haine de la défaite qu'on a eue l'an dernier en finale du Top 14. On est passé à côté d'un truc immense. Je veux que la haine de la défaite nous donne l'amour de la victoire cette année. Mais rien n'est fait. Le groupe a fait un truc incroyable ce soir (samedi, ndlr) car le Racing est une grande équipe. Ils sont allés se la chercher avec... un mot qui pourrait me valoir une suspension en commission de discipline donc je ne vais pas le dire.

Le RCT avait-il de la marge ce vendredi face au Racing ? Wilkinson a été fébrile au pied, il y eu du déchet...

M.B: Ce sont des matches de phase finale. Même quand tu as de la marge, tu ne l'utilises pas tout à fait. Tu ne joues pas pareil, tu es toujours un peu tendu, stressé. En championnat, la moindre erreur ne te pourrit pas la saison. Elle te fait perdre des points, c'est tout. Là, la moindre erreur t'élimine. Je ne sais pas quoi dire de ces mecs, ils sont fous depuis deux ans. Ils n'ont pas de limite !

Je ne fais pas de différences entre mes rêves et mes ambitions, à part qu'en ce moment, mes ambitions ont tendance à dépasser mes rêves...

Avez-vous ressenti beaucoup de stress pendant le match ?

M.B: J'ai failli faire des tours de taxi ce soir. J'ai même failli ne pas venir au stade, je voulais regarder le match à la télé à l'hôtel. C'est un truc terrible pour moi, vous n'imaginez même pas la douleur d'un match. Il y une telle pression de la ville à Toulon qui attend des victoires, que quand vous êtes président du RCT, vous savez qu'il y a 40000 Varois qui disent, quand ils se couchent le soir, 'au nom du Dieu, du père et du RCT'... Ils vous attrapent dans la rue et vous disent, 'ramenez-le, on veut le bout de bois'. C'est ça aujourd'hui Toulon. Cette année, le groupe a un truc d'exceptionnel.

Quelles leçons avez-vous retenues de l'an dernier ?

M.B: La récupération et la motivation. L'an dernier, l'erreur qu'on fait, c'est de faire un discours très fort pour la Coupe d'Europe - et on la gagne -, alors que pour la finale du Top 14, pas de discours, quasiment pas d'émotions. On avait l'impression qu'on était les Rolling Stones. On a compris que ce n'était pas aussi simple que ça. Cette année, on a fait monter la cryothérapie à Lille, tout le monde va y aller. Demain, le camion sera redescendu et il sera aussi au pays de Galles.

Vous avez dit que vous pouviez changer l'histoire du RCT, mais peut-être celle aussi du rugby français...

M.B: On va essayer ! Ce serait mentir de dire qu'on ne veut pas et qu'on ne va pas essayer. Samedi, on rentrera à Cardiff pour gagner et si on gagne, on rentrera au Stade de France le samedi d'après pour gagner. Je ne fais pas de différences entre mes rêves et mes ambitions, à part qu'en ce moment, mes ambitions ont tendance à dépasser mes rêves...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?