Où es-tu esprit du Racing ?

Par Rugbyrama
  • Franck Mesnel et Denis Charvet à l'époque du Racing "Show-bizz"
    Franck Mesnel et Denis Charvet à l'époque du Racing "Show-bizz"
  • Henry Chavancy - racing métro - 19 octobre 2013
    Henry Chavancy - racing métro - 19 octobre 2013
Publié le Mis à jour
Partager :

Des noeuds papillon roses, du champagne à la mi-temps mais aussi une finale de championnat en 1987 et un titre en 1990: du Racing de Franck Mesnel à celui de Henry Chavancy aujourd'hui, difficile de tirer un fil conducteur.

Elles paraissent bien loin, en cette semaine de huis-clos austère au centre d'entraînement ultra-moderne du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), les facéties des ailiers Philippe Guillard et Jean-Baptiste Lafond. En atteignant la demi-finale de Top 14 face à Toulon à Lille, le Racing renoue pourtant avec ses heures les plus fastes. Dont cette finale au Parc des Princes, perdue face au même RCT (15-12), un soir de mai 1987. Pour l'occasion, les Ciel et Blanc arboraient un noeud papillon rose autour du cou. Une autre époque, dont l'héritage s'est un peu perdu. "On ne pense pas de la même manière", témoigne l'ancien demi d'ouverture ou centre Franck Mesnel. On était des étudiants, qui s'en 'foutaient' un peu mais avec une impertinence fine, délicate". "Il y avait une certaine noblesse aussi, même dans les codes vestimentaires, une certaine manière de se tenir", ajoute-t-il. Mais ce n'est que la recette d'une génération. C'était tout le temps créatif, une sorte d'agence de pub bizarre. Aujourd'hui, c'est bourré de contraintes".

Dans les mémoires perdure l'esprit de ce "Showbizz", une sorte de club formé par quelques trois-quarts du Racing club de France, devenu célèbre par ses actions provocatrices et décalées. "C'est venu du fond, du fait qu'on avait des jobards dans l'équipe", poursuit Mesnel. "Tout s'est articulé autour d'eux et plutôt que de les remettre à leur place, on s'est dit qu'on allait se servir de leur talent et leur force". "On était un peu formatés étudiants parisiens, avec un ADN particulier, abonde le centre Eric Blanc. Ca faisait aussi marrer les gros d'avoir ce genre de tempéraments et les joueurs l'ont validé." "Mais si on avait pris des 'tatouilles' tous les dimanches avec nos noeuds papillon ou nos bérets, l'histoire ne se serait pas construite de la même manière", rappelle Mesnel, titré en 1990 face à Agen, le dernier Bouclier de Brennus de l'histoire du Racing.

Chavancy l'héritier

Le club a ensuite connu un long déclin que Mesnel et Blanc tentèrent d'enrayer en prenant les commandes en 2001 et en se rapprochant de l'US Métro. Mais c'est l'arrivée de Jacky Lorenzetti, le président du réseau immobilier Foncia, qui permit le redressement: en 2009, le Racing-Métro retrouva enfin l'élite. Mais le lien avec son passé semble désormais distendu. "On a gardé les mêmes couleurs, le même maillot, souligne M. Lorenzetti. J'ai réussi à unifier les différents clubs d'anciens joueurs. Mais les choses évoluent aussi. A l'époque des "90", c'était plus les arrières qui tenaient le devant de la scène. Moi je suis plus dans la structure des avants, dans le lourd." "J'ai un peu le sentiment qu'on est les bienvenus mais pas trop", constate d'ailleurs Franck Mesnel. Et je comprends pourquoi. Moi, je ne pourrais pas être là et gober tout, si l'on me sollicitait ce serait pour avoir le même esprit créatif qu'à l'époque." "Il y a eu une rupture d'environnement et d'approche mais le lien c'est le terrain", nuance Eric Blanc. Il faudrait des anciens à des postes relationnels en interne pour pouvoir insuffler la tradition, la légende, la transmission".

Mesnel dit pourtant "retrouver le fil" avec Henry Chavancy, centre de 25 ans formé au club, qui ne manque pas de clamer son attachement aux "mythiques couleur Ciel et Blanc". "Ce qui m'intéresse et que j'attends avec impatience, c'est qu'ils retrouvent cette petite part d'inexplicable qui permet de gagner des titres. Mais en trouvant leur propre esprit", poursuit Mesnel. Car c'est bien au Racing d'aujourd'hui d'écrire ses propres pages de légende. Même s'il faut renoncer au rose, aux noeuds papillons et au champagne à la mi-temps, pour embrasser un rugby rigoureux, ultra-exigeant et de plus en plus cher.

Henry Chavancy - racing métro - 19 octobre 2013
Henry Chavancy - racing métro - 19 octobre 2013
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?