Quesada: "J'ai une énorme confiance pour cette saison"

  • Gonzalo Quesada lors de la reprise du Stade français - 10 juillet 2014
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  • Gonzalo QUESADA - Stade français Harlequins - 4 avril 2014
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  • Simon Raiwalui, nouvel entraîneur des avants du Stade français
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Publié le Mis à jour
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Frappé d’une immense désillusion à l’issue de la saison passée, le Stade français est désormais dans l’obligation de viser une place en phase finale du Top 14. Si la cicatrice est encore présente, le directeur sportif Gonzalo Quesada est malgré tout plein d’espoirs...

Le traumatisme du barrage perdu face aux Wasps pour disputer l’European Rugby Champions Cup est-il effacé ?

Gonzalo QUESADA: J’ai eu mal comme tout le club. On a fini marqué et on ne le cache pas. C’était un challenge, un objectif vraiment important pour nous. On s’était dit que ce serait génial d’aller en Champions Cup. Mais cette élimination est une vraie punition. La cicatrice se referme mais c’est au début du championnat que l’on posera le dernier point de suture. En plus de ne pas réussir notre objectif, on a eu une intersaison beaucoup plus courte avec une reprise le 24 juin. On donne un réel avantage à nos concurrents. Je ne pense pas aux quatre demi-finalistes mais à tous ceux qui ont terminé la saison le 3 mai et qui ont pu se reposer. Après, j’avais peur que l’équipe soit émoussée mais la fraîcheur avec laquelle j’ai retrouvé le groupe m’a vraiment satisfait. J’ai du mal à l’expliquer mais jour après jour, on sent l’équipe avec de plus en plus d’enthousiasme. Ça bosse très dur avec des charges de travail assez intenses. Personne ne se plaint. 

Mais que faudra-t-il changer pour ne pas reproduire les mêmes erreurs ?

G.Q.: Évidemment, on ne va pas faire du copier-coller mais il n’est pas question de tout remettre en question. Mon principe de base est de ne jamais rester sur mes acquis. J’ai des convictions comme tout le monde mais je reste ouvert à l’apprentissage. Je me sens assez lucide pour bien identifier les changements indispensables. Il y en aura dans la gestion du groupe, dans la façon de gérer certaines situations délicates. Ce sont avant tout des détails. On est très lucides par rapport à la saison passée mais il ne s’agit pas de tout jeter. On n’oublie pas qu’on a été premiers du Top 14 et l’on sait quels facteurs nous ont couté la fin de saison. On a gardé tous les points forts de notre préparation et l’on y croit. Après, on aura perdu le petit effet d’équipe surprise. Le calendrier fait peur. Il y a des pièges partout.

J’avoue avoir eu quelques incertitudes mais l’harmonie du club me laisse plein d’espoirs

Avec un effectif plus réduit, l’objectif des phases finales n’est-il pas trop ambitieux ?

G.Q.: Notre effectif est peut-être moindre en quantité mais les nouveaux joueurs (les piliers Sofiane Chellat et Adrien Oléon, le deuxième ligne Hugh Pyle, le troisième ligne Raphaël Lakafia et le demi de mêlée Julien Tomas, ndlr) vont enrichir le groupe. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas prétendre aux six premières places. Et j’estime que l’on possède un des staffs les plus compétents et performants du championnat. J’ai une énorme confiance pour cette saison. Ce n’est pas de la communication. J’avoue avoir eu quelques incertitudes mais l’harmonie du club me laisse plein d’espoirs.

Le groupe a-t-il bien conscience des enjeux de cette saison pour l’avenir du club ?

G.Q.: Les joueurs savent pourquoi ils se défoncent tous les jours. Mais on ne peut pas être exigeant avec les joueurs, si on ne l’est pas avec nous. On est tous conscient de notre responsabilité, à commencer par moi. Je suis le plus grand responsable du destin de l’équipe. Mais j’essaye de garder la pression relative sur la vie du groupe. Quand on voit ce que l’équipe du Brésil a subi comme pression en demi-finale du Mondial (de foot, ndlr), on se dit qu’il faut laisser un peu de liberté mentale aux joueurs. A l’issue d’une saison compliquée, on aurait pu se dire que les mecs allaient chercher à partir mais je sens au contraire que l’équipe a aimé ce que l’on a vécu. Il nous faut juste changer la fin.

Gonzalo QUESADA - Stade français Harlequins - 4 avril 2014
Gonzalo QUESADA - Stade français Harlequins - 4 avril 2014
Je suis le plus grand responsable du destin de l’équipe. Mais j’essaye de garder la pression relative sur la vie du groupe

Dans quelle mesure l’absence d’Hugo Bonneval (rupture des ligaments croisés du genou gauche, ndlr) est-elle préjudiciable ?

G.Q.: C’est dur. Dans 99% de nos matches, Hugo Bonneval et Jérôme Porical évoluaient à l’arrière. L’un est blessé (sept à neuf mois d’arrêt) et l’autre n’est plus là (parti à Lyon). Pour l’instant, ils ne sont pas remplacés. C’est tout un challenge de voir comment on va se réorganiser. On travaille sur l’arrivée d’un joker médical mais c’est difficile de récupérer les internationaux dans un tel état. On l’avait déjà regretté avec Pascal (Papé) et Jules (Plisson) à l’issue du Tournoi des 6 Nations. On a eu du mal à les remobiliser. Mais on ne va pas se trouver des excuses. Cette saison, on ne dépend que de nous. 

Qu’attendez-vous de l’arrivée de Simon Raiwalui comme entraîneur des avants ?

G.Q.: J’attends qu’il fasse tout le boulot pour que je puisse me reposer un peu. J’étais très fatigué (sourire). C’est très bien d’être partout et de vouloir tout gérer mais je ne suis pas une machine. Il est important de faire confiance à chacun dans tous les secteurs. Ces trois semaines m’ont déjà prouvé que j’arrive à davantage déléguer. Cela me permet de garder mon principal atout : la lucidité. Quand on la perd, c’est très dangereux pour le groupe. J’ai l’énorme chance d’avoir découvert un talent caché, quelqu’un avec une énorme humilité, un sens du service. Et Simon a une culture anglo-saxonne qui lui permet de tout planifier. On partage la même vision.

On est resté trop humbles. Malgré notre cœur, notre engagement, on n’a pas suffisamment cru que l’on pouvait battre des équipes comme Montpellier, Clermont

Pascal Papé soulignait en fin de saison le manque de moelle de l’équipe…

G.Q.: Je ne suis pas trop d’accord. Il a fallu à plusieurs reprises élever le niveau de sévérité. Je le fais à ma façon mais les joueurs l’ont bien senti. Mais on est resté trop humbles. Malgré notre cœur, notre engagement, on n’a pas suffisamment cru que l’on pouvait battre des équipes comme Montpellier, Clermont. Il nous a manqué cette confiance. Et lors du match retour face aux Wasps, je ne me suis pas aperçu que l’équipe se sentait un peu trop facile. Je ne pense avoir pêché d’un manque de rigueur mais je serai plus attentif.

Simon Raiwalui, nouvel entraîneur des avants du Stade français
Simon Raiwalui, nouvel entraîneur des avants du Stade français
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