Betsen: "Si je dois entraîner, ce sera la première équipe du Pays basque"

Retiré des terrains depuis 2012, l'ancien troisième ligne international de Biarritz et des London Wasps, Serge Betsen (40 ans, 63 sélections), n'a pas encore toute à fait décidé de couper avec le rugby même s'il concède: "J’ai été rassasié du rugby de haut niveau. J’ai arrêté il y a seulement deux ans et je continue à jouer de temps à autre avec les Legends". Car le natif de Kumba (Cameroun) est également en charge de la défense dans le club des London Scottish (D2 anglaise).

Je pense qu’il y a un potentiel humain et géographique à créer une identité basque au niveau du rugby .

De passage en Belgique pour apporter son expertise, il s'est ainsi livré à nos confrères de Sportkipik. Triple champion de France avec le BO, il a avoué vivre "difficilement et avec énormément de frustration" la situation actuelle de son club de coeur. "On a mal au ventre", a-t-il continué. Quand à une future implication au sein du club biarrot, il a exclu cette éventualité dans l'immédiat: "Non, j’ai assez donné mais j’essaie d’insuffler de l’énergie positive quand j’appelle les uns et les autres. Ensuite, ce sont les aléas du sport de haut niveau. Il faut pouvoir en tirer des leçons et travailler pour que le club remonte le plus rapidement possible".

L'éventualité d'une fusion entre Biarritz et Bayonne semble par ailleurs le séduire. "C’est un débat qui dure depuis un moment. Je me suis toujours dit: 'je ne suis pas du Pays basque, je n’ai pas forcément à me positionner'. Je pense toutefois qu’il y a un potentiel humain et géographique à créer une identité basque au niveau du rugby au Pays basque. Cela appartient aux décideurs et aux institutions de trouver des solutions. Dans mes fantasmes,  je me suis toujours dit que si je devais entraîner une équipe, ce sera la première équipe du Pays basque".

Il y a une différence entre défenseur et gros plaqueur. Je suis à la chasse tandis que Thierry Dusautoir est dominateur: quand il est devant toi, il te détruit

Réputé comme terrible plaqueur et redoutable chasseur de numéro 10, Betsen est aujourd'hui admiratif de Thierry Dusautoir, le troisième ligne de Toulouse et du XV de France (32 ans, 65 sélections): "Il représente pour moi la quintessence de ce que peut être un troisième ligne. On parle beaucoup de la statue de Wilkinson à Toulon. Je trouve que Thierry en mériterait une aussi, pour toutes ses qualités de joueur et de leader, capable de rassembler et d’amener l’équipe de France vice-championne du monde [...]Thierry a eu un parcours similaire au mien en équipe de France: il a été appelé une première fois mais cela ne s’est pas bien passé. Une seconde chance lui a été offerte à l’occasion de la Coupe du monde en 2007. Il a bénéficié du forfait d’Elvis Vermeulen, blessé, et, ayant accumulé comme moi beaucoup de frustration, il a su la matérialiser pour ce quart de finale à Cardiff (victoire 20-18 face aux All Blacks, il avait réalisé 29 plaquages, ndlr)".

Concernant les plaquages cependant, pas de comparaison possible avec Dusautoir: "Il y a une différence entre défenseur et gros plaqueur. Je suis à la chasse tandis que Thierry Dusautoir est dominateur: quand il est devant toi, il te détruit". La défense et le plaquage, des spécialités pour Serge Betsen et aujourd'hui des secteurs qui ne sont pas assez bien appris dans les écoles de rugby selon lui: "On n’apprend pas aux joueurs à plaquer ou très peu. Le contenu n’est pas assez riche dans les entraînements donnés aux gamins. On dit soit 'il l’a, il est généreux, courageux', soit 'il ne l’a pas !'. Pourtant, il y a des techniques, des situations, des gestes comme la pression des bras autour des jambes, la position des jambes pour continuer à pousser au contact."

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