Lapeyre: "On devait battre Toulouse 25-0 !"

La première victoire de l’année, contre Toulouse (25-5), était peut-être aussi la plus attendue de la saison…

Benjamin Lapeyre : C’est sûr qu’avec notre élimination de la H Cup, nous n’avons plus que le championnat. Nous sommes dans l’obligation de gagner tous nos matchs à domicile et cela passait par Toulouse. C’était quitte ou double car soit on basculait dans la mauvaise partie de tableau, soit on s’accrochait au wagon pour les phases finales. Toulouse était amoindri, mais je ne pense pas que notre victoire n’était qu’une question de joueurs. Il y avait de fortes individualités, des Beauxis, des Poitrenaud et autres internationaux. C’est pour moi l’implication et le sérieux que nous avons mis qui a fait la différence.

À une minute près, vous réalisiez l’opération parfaite. Cet essai dans les ultimes secondes de Matanavou, qui vous prive du bonus, est-il digéré ?

B.L : C’est une grosse frustration car on devait gagner 25-0 ! Et ce score-là contre Toulouse, avec le bonus offensif, peu d’équipes en sont capables. Ce point peut nous manquer à la fin. On verra bien au dernier match de championnat mais on pourrait s’en mordre les doigts. On se disait que c’était acquis, on fait des erreurs d’inattention et de défense sur la dernière minute…au final, une action, un essai. C’est très frustrant !

Au-delà des trois essais inscrits, soit autant que sur les six dernières rencontres, Jonathan Sexton a aussi marqué et réalisé un de ses meilleurs matchs de l’année. Est-ce que cela peut constituer un déclic pour lui ?

B.L : C’est possible. Il était au Leinster depuis très longtemps, il connaissait très bien ses partenaires. Là, il a dû changer du tout au tout. On doit s’adapter à lui mais également lui à nous et nous arrivons petit à petit à mieux nous comprendre. Samedi, c’était un match un peu plus complet pour nous et pour lui aussi, que ce soit dans les déplacements ou la communication, peut-être le plus abouti de la saison.

Cette coupure internationale n’arrive t-elle pas au mauvais moment du coup ?

B.L : À nous de poursuivre dans cette voie, même si tout l’effectif n’est pas présent. Nous devons continuer à prendre des points et gagner. On sait qu’en plus des matchs à la maison, nous devrons faire un ou deux coups à l’extérieur pour rentrer dans les six premiers. Le prochain, c’est Perpignan, un club qui n’est pas bien en ce moment. À nous d’enfoncer le clou et de réaliser une belle prestation à Aimé-Giral, ce qui nous ferait beaucoup de bien.

J'espère que le XV de France prendra conscience que l'envie est primordiale

Le Racing est bien représenté au tournoi des VI Nations, et pas seulement avec le XV de France. Allez-vous suivre plus particulièrement le parcours du pays de Galles par exemple, où trois Racingmen sont sur le pont ?

B.L : On va surtout regarder nos copains ! Si cela se passe bien pour eux sur le terrain, surtout s’ils ne se blessent pas. Après, on est Français donc si on bat les Gallois, on sera content. Mais si Lydiate, Phillips et Roberts font un bon match, ce sera bien aussi !

Quelles sont les chances du XV de France durant ce tournoi ?

B.L : J’espère déjà qu’il fera mieux que ces derniers temps et qu’il prendra conscience que l’envie est primordiale. Pour construire une équipe, il faut des victoires, et c’est sûr que ce sera très dur pour la suite si on perd le crunch. Dans un premier temps, ils n’ont juste qu’à s’y filer, le jeu viendra plus tard. Il faut des leaders, des têtes pensantes, et surtout beaucoup d’engagement et d’envie. Le rugby est un sport de combat. On peut préparer toutes les stratégies possibles, si on ne gagne pas le combat, même avec de grosses individualités, ça ne le fera pas.