Grenoble de mal en pis

Le pire scénario. Non seulement Grenoble a perdu à Oyonnax samedi dernier mais en plus il a laissé le point de bonus offensif à son hôte. "On était parti pour se retrouver à Oyonnax, explique un peu dépité Franck Corrihons, l'entraîneur des trois-quarts isérois. On a été dans le match trente minutes où on est à 6-6 et encore une fois deux cartons en deux minutes (Hegarty et Hunt, NDRL) nous coûtent dix-sept points, ça fait beaucoup trop. A la mi-temps, l'écart est considérable (23-6) on reprend encore à 13 contre 15 pendant 5-6 minutes, le match est plié." L'indiscipline est en effet un des maux isérois. Grenoble a encaissé 29 cartons depuis le début de saison, dont trois jaunes dans l'Ain (avec celui de David en seconde période).

Corrihons: "Défensivement il faut se poser des questions"

Autre explication, la défense beaucoup plus perméable ces derniers temps. "En début de saison, notre défense c'était notre force, depuis quelques semaines ce n'est pas ça", explique le deuxième ligne Andrew Farley. "Défensivement, il faut se poser des questions", admet Corrihons. Le FCG possède désormais la 13e défense du Top 14, avec 530 points encaissés, seul Biarritz fait pire avec 552. A ces deux éléments s'ajoutent les nombreuses blessures auquel le FCG a dû faire face notamment la semaine dernière avant Oyonnax, même si Franck Corrihons ne cherche pas d'excuses à ce niveau-là. Enfin, et ce n'est pas négligeable, le FCG ne marque que trop rarement des points de bonus. Quatre depuis le début de saison: un offensif à Biarritz et trois défensifs contre le BOPB à domicile, à Montpellier et à Bayonne. Grenoble, dixième, a un bilan équilibré de 11 victoires, 1 nul et 11 défaites, le même que Toulouse, sixième, mais avec huit points de bonus de moins. D'où des objectifs diamétralement opposés entre un FCG qui cherche à assurer sa survie dans l'élite et un Stade toulousain en course pour les phases finales.

Farley: "On ne veut pas attendre le résultat des autres"

Oyonnax ne compte plus que six points de retard sur Grenoble, avec encore son match en retard à disputer samedi face à Bordeaux-Bègles. Bayonne, que les Grenoblois vont recevoir le 19 avril, est à six points et Perpignan à quatre. Interrogé si le FCG était passé en alerte rouge, Corrihons relativise même s'il reconnaît que Grenoble a brûlé des jokers: "Rouge c'est quand tu as 44 ou 46 points et que tu as une forte pression. Nous on reçoit encore deux fois (Montpellier et Bayonne), on a encore notre destin en mains mais on avait beaucoup de cartes en mains il y a encore quelques semaines et plus ça va moins on a d'atouts. A nous de vite nous remobiliser." "On ne regarde pas les autres équipes, on veut gagner nos deux derniers matches à la maison, annonce Farley. On ne veut pas attendre le résultat des autres." Malgré tout, Corrihons a vu des signaux positifs dans le Haut-Bugey, au delà de la première bonne demi-heure du FCG. "On a retrouvé une conquête plutôt convenable contre Oyonnax, la touche a été pas trop mal hormis les deux derniers ballons, et une mêlée, sanctionnée une fois ou deux, mais globalement bonne. C'est plutôt intéressant."