Une rivalité surtout entretenue au sommet

  • Montage Savare Lorenzetti
    Montage Savare Lorenzetti
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Le derby de la Capitale, c'est surtout l'affaire de deux hommes rivaux: Thomas Savare et Jacky Lorenzetti. Et ils ne le cachent pas: ils ne s'entendent pas...

Pour trouver trace de tensions entre le Stade Français et le Racing-Métro, opposés samedi en Top 14 dans le derby francilien, mieux vaut se tourner vers les présidents des deux clubs qui entretiennent une rivalité plutôt sage par ailleurs. Car les deux le confessent aisément: ils ne s'entendent guère, et depuis longtemps. "On n'a pas les mêmes approches, ça ne sert à rien de polémiquer là-dessus", déclarait en octobre le président du Racing Jacky Lorenzetti, au sujet de son homologue parisien Thomas Savare. "Il a sa personnalité, j'ai la mienne, ajoutait-il. On ne partira pas en vacances ensemble, c'est sûr. Maintenant, on se serre la main, on est courtois." "Les rapports ne sont pas extraordinaires, avec un rapport personnel pas très bon entre M. Lorenzetti et moi, admettait pour sa part Thomas Savare dès 2012. On est deux concurrents dans la même région. Il y a une rivalité qui est forte, historique, je dirais même culturelle entre les deux clubs. Mais ça reste du sport !"

Entre deux des plus grandes fortunes françaises (400 millions d'euros pour M. Lorenzetti en 2013, 1,2 milliard d'euros pour la famille Savare en 2013, selon l'hebdomadaire Challenges), il y a d'abord une opposition de styles. Frontal pour Jacky Lorenzetti, homme d'affaires fondateur du réseau immobilier Foncia. Également propriétaire de grands domaines viticoles, il ne se prive pas de sorties acerbes dans la presse, comme sa récente passe d'armes avec Alain Afflelou, alors président de Bayonne, au sujet du transfert du demi de mêlée Mike Phillips. Plus discret pour Thomas Savare, héritier du groupe familial Oberthur Technologies et actuel directeur général d'Oberthur Fiduciaire, spécialisé notamment dans l'impression de billets de banque.

Leur concurrence est symbolisée dans leur course aux infrastructures. Jacky Lorenzetti a pris un temps d'avance en faisant sortir de terre un centre d'entraînement de pointe au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine). Mais le Stade français s'est démarqué cette saison en bénéficiant de la réfection de Jean-Bouin, antre flambant neuve de 20.000 places qui tranche cruellement avec la désuétude du stade de Colombes où évolue le Racing-Métro. Le Racing a cependant lancé en décembre la construction de l'Arena 92 à Nanterre, "une enceinte multi-modale" de 40.000 places dotée d'un toit rétractable. Les Ciel et Blanc devront toutefois patienter jusqu'à 2017 pour y prendre pied, en espérant d'ici là fidéliser un public parfois clairsemé à Colombes.

Des échanges incessants

Les deux ont aussi mis la main à la poche pour attirer des stars étrangères dans leurs effectifs: Jonny Sexton et Jamie Roberts au Racing, Morné Steyn et Digby Ioane au Stade français. Mais si le Racing a effectué le recrutement le plus clinquant, il a été davantage à la peine sportivement cette saison. Jusqu'à présent. En dehors des deux présidents, c'est en revanche plutôt le calme plat et l'entente cordiale, y compris à l'approche d'un derby certes historique et décisif pour la fin de saison, mais qui ne suscite pas la même ferveur qu'un Biarritz-Bayonne.

Les échanges entre les deux effectifs se sont multipliés: le capitaine du Racing-Métro Dimitri Szarzewski a aussi été une figure emblématique du Stade français. Des joueurs comme Juan Martin Hernandez, Jérôme Fillol et Laurent Sempéré sont passés par les deux clubs. L'actuel entraîneur du Stade français, Gonzalo Quesada lui même et son adjoint Pato Noriega tenaient les rênes du Racing l'an passé. Et l'Argentin admet avoir gardé d'excellentes relations avec ses anciens joueurs. "On a beaucoup de respect et de connaissances dans le camp adverse", abondait mardi l'entraîneur du Racing Laurent Labit, très ami avec Jean-Frédéric Dubois, en charge des trois-quarts au Stade français. "C'est une rivalité qui est très saine", résume le Racingman Henry Chavancy, qui estime qu'il y a la place pour deux clubs en région parisienne. Mais ce ne sera probablement pas le cas pour la qualification pour la phase finale du championnat. Le club vaincu samedi aura sérieusement hypothéqué une partie de ses chances.

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