Bouscatel: "Au rugby, on interdit tout, on empêche la liberté"

  • René Bouscatel, président de Toulouse, n'est pas inquiet sur la situation de son club
    René Bouscatel, président de Toulouse, n'est pas inquiet sur la situation de son club
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Le président du Stade toulousain, René Bouscatel, démissionnaire du comité directeur de la Ligue nationale de rugby, a dénoncé lundi les contraintes imposées aux clubs du Top 14 et réclamé une libéralisation du secteur. Le président, qui était à la LNR depuis 1998, refuse de cautionner la nouvelle convention entre celle-ci et la Fédération française de rugby.

Comment vous sentez-vous après cette démission ?

René BOUSCATEL: Je suis très apaisé, en totale harmonie avec moi-même car cela me pesait beaucoup de devoir me battre contre des moulins à vent. Cette décision n'a pas été prise par dépit ou de colère vis-à-vis du dernier avatar, la signature de la convention Fédération-Ligue notamment sur la mise à disposition des joueurs internationaux, une décision que je regrette et que je combats. Il y a longtemps que je considère que le rugby français n'est pas dans une grande cohérence, avec des conflits permanents entre Fédération et Ligue, entre équipe de France et les clubs.

Quel constat faites-vous de ces décisions de la LNR que vous contestez ?

R.B: Il est paradoxal que cette nouvelle convention mette en péril le projet sportif d'un club comme le nôtre, qui met à la disposition du XV de France le plus grand nombre d'internationaux. J'ai pris cette décision pour essayer de l'extérieur de la Ligue - et non pas du rugby - d'apporter une contribution à l'évolution de la situation. Il est temps que les clubs et leurs présidents se prennent en mains, se retrouvent pour discuter ensemble et trouver des solutions à des problèmes communs (nombre de matches, salary cap, dispositif des jeunes issus des filières de formation française NDLR). Je souhaite une réunion informelle, 'un club' où les présidents se réunissent en tenant compte de l'aspect sportif de leurs clubs.

N'est-ce pas une vision pessimiste ?

R.B: Malheureusement en France, bien souvent, nous ne sommes pas suffisamment pragmatiques et on croit régler les problèmes en édictant des textes. Au rugby, on interdit tout, on règlemente tout, on empêche la liberté. Il faut arrêter de contraindre les clubs. Il faut, au contraire, faire en sorte de donner un espace de liberté, c'est mon but. Je crois que c'est dans la liberté et la concurrence qu'on peut se développer.

Ne risquez-vous pas de vous sentir seul ?

R.B: C'est un début. Je ne serai pas seul. Beaucoup sont demandeurs et je pense que je serai plus efficace, pour mon club et pour l'ensemble du rugby des clubs, pour aller dans ce sens. Je n'ai pas de solutions miracle, j'ai des idées (un Top 12, une refonte du calendrier international avec une réduction des tournées NDLR). Je vais les confronter aux autres présidents. Il n'y a que dans le microcosme du rugby qu'on n'arrive pas à le comprendre, on ne peut continuer à aller dans le mur. Une compétition sportive, sa nécessité c'est l'équité. Lorsqu'on organise des compétitions en faisant que les 30 meilleurs joueurs du Top 14 ne pourront pas jouer la moitié des matches, je dis que c'est une compétition inéquitable, dévalorisée".

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