Pour réaliser le doublé, Toulon a appris de ses erreurs

  • La joie des Toulonnais après leur victoire contre Castres - 31 mai 2014
    La joie des Toulonnais après leur victoire contre Castres - 31 mai 2014
  • Michael Claassens et Frédéric Michalak à l'échauffement - Toulon Castres - 31 mai 2014
    Michael Claassens et Frédéric Michalak à l'échauffement - Toulon Castres - 31 mai 2014
Publié le Mis à jour
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Afin d’éviter la déception de la saison 2013 conclue par une défaite en Top 14 après la victoire en H Cup, les Toulonnais avaient mis tous les atouts de leur côté afin d’empêcher toute décompression et évacuer l’émotion de trois départs à la retraite (dont celui de Wilkinson). Récit d’une semaine de préparation décisive.

Le mois de mai avait été parfaitement pensé. Pour réaliser ce fabuleux doublé, le RC Toulon de Mourad Boudjellal avait mis tous les atouts de son côté. Depuis la demi-finale disputée le vendredi 16 mai à Lille, tout avait été fait pour que les Varois restent concentrés jusqu’au bout, et ne baissent pas de régime avant la finale du championnat. Entre plages de récupération aménagées, séances de cryothérapie grâce au bus spécial suivant le groupe ces dernières semaines, et changements parfois anticipés pendant les matchs, rien n’a échappé à l’encadrement toulonnais. Mais c’est surtout au sein du groupe que le plus grand travail a eu lieu, afin d’éviter toute décompression semblable à celle qui avait anéanti les espoirs de doublé en 2013.

Programme millimétré pour éviter la décompression…

C’est donc d’abord dans la préparation que les Varois sont allés chercher leurs victoires, en H Cup comme en Top 14. D’un naturel réservé, Jonny Wilkinson y était notamment allé de son (rare) discours dans le vestiaire du Stade Pierre Mauroy à l’issue de demi-finale remportée contre le Racing, pour demander aux siens de conserver leurs exigences dans tous les instants, et ce jusqu’à la fin de l’aventure. Mais, après la victoire contre les Saracens – simplement ponctuée d’un barbecue tous ensemble -, les Toulonnais ont ensuite dû faire face à une autre grande mission. Car ils savaient, à cet instant, que la nouvelle confrontation face à Castres serait la dernière de plusieurs grands joueurs du club, dont l’ouvreur anglais. Si un retour dans le Var avait été écarté entre les deux finales afin que les joueurs restent focalisés, il leur fallait éviter que ne monte l’émotion à ce moment.

"On parle beaucoup de Jonny, mais il y a aussi Danie Rossouw, et Joe Van Niekerk qui a apporté beaucoup au club et qui n’était pas là ce soir, prolonge Sébastien Tillous-Borde. Il y avait beaucoup d’émotion depuis le début des phases finales, parce que l’on savait que ça allait s’arrêter un jour". Afin d’éviter d’affecter sa formation pendant la semaine, Sir Jonny s’est notamment montré encore plus discret, selon Mathieu Bastareaud. "Il a été très digne, très effacé. Il voulait justement que son arrêt ne prenne pas part sur notre concentration et notre motivation. Il n’en a jamais parlé". Son manager, Bernard Laporte n’en était pas moins inquiet pour son ouvreur. "Je pense qu’il avait peur de la remise des maillots, confiait-il à l’issue du match. Je suis convaincu qu’il fallait évacuer l’émotion".

… Et empêcher que l’émotion ne monte avant les trois départs à la retraite

Bernie a donc cherché la meilleure recette possible. "Moi le premier, je me disais ‘comment je vais gérer la semaine ?’ Je ne voulais pas parler de Jonny à la remise des maillots parce que je sais que j’aurais craqué. Donc j’ai dit: on va en parler le jeudi, à deux jours du match… On s’est dit des choses qui font pleurer, mais c’est ça aussi le sport. Une fois qu’on a évacué ça, et bien le vendredi on s’est remis au boulot, et l’émotion était, entre guillemets, partie". Il faut dire que l’ancien sélectionneur du XV de France garde un mauvais souvenir de la remise des maillots avant la finale de 2013. "Simon Shaw ne pouvait pas parler, il était en pleurs. Si on en parle aujourd’hui, c’est que ça nous a marqué, donc je ne voulais pas revivre ça. C’est pourquoi on l’a fait deux jours avant, tranquille".

L’expérience des années passées, et des autres finales disputées les deux saisons précédentes (une de Challenge européen, une de H Cup, et de Top 14) ont donc appris aux Toulonnais comment gérer ces instants fatidiques. "L’an dernier, c’était aussi notre première finale de H Cup, insiste Bastareaud. Cette fois, on a beaucoup plus récupéré. On est arrivé assez frais, dans la tête, dans les jambes. Et puis on a essayé de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ca nous a souri, et maintenant on ne peut que savourer". Son demi de mêlée, qui ne sera donc plus associé à Sir Jonny, repense justement aux trois monuments en fin de carrière: "On leur offre quand même une bonne sortie !"

Michael Claassens et Frédéric Michalak à l'échauffement - Toulon Castres - 31 mai 2014
Michael Claassens et Frédéric Michalak à l'échauffement - Toulon Castres - 31 mai 2014
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