Les demi-finales à Lille, idée farfelue ou logique ?

  • L'écran géant du Stade Pierre-Mauroy de Lille lors de Stade français-Toulon - 30 mars 2013
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  • Grand Stade de Lille, Pierre-Mauroy, vu de l'intérieur avant France-Argentine - 17 novembre 2012
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Après Nantes en 2013, c'est au tour de Lille d'accueillir les demi-finales du Top 14. Une destination nouvelle pour développer le rugby dans d'autres territoires. Visite guidée d'un projet ambitieux qui suscite l'engouement.

Le contact avait été noué dès 2012, à son entrée en fonction à la présidence du comité des Flandres de rugby. Le président Jean-Louis Lamy, fort de plusieurs soutiens à la FFR et à la Ligue (hérités de son passage à la tête du club d'Arras), s'était mis en tête de faire venir le rugby dans le Nord. Cela se traduira d'abord par un test match, à l'automne 2012 entre la France et l'Argentine. Le Grand Stade de Lille (ou stade Pierre-Mauroy) accueillait la crème de la crème des internationaux français. "Philippe Saint-André m'a demandé quand est-ce qu'il pouvait revenir dans le Nord !", rigole le président Jean-Louis Lamy. Public conquis, instances ravies, le concept nordiste avait séduit.

Le comité des Flandres a ensuite insisté auprès de la Ligue pour l'organisation de demi-finales du Top 14. En 2013, c'est la ville de Nantes qui est choisie. 2014 sera l'année-bonheur. "C'est la deuxième fois que nous étions candidats. Pour développer le rugby dans le Nord, il faut évidemment que nous travaillions sur les fondamentaux, la formation des jeunes, mais il faut surtout des événements importants pour sensibiliser. Nous avons un public passionné de rugby, mais il n'y a pas encore de locomotive professionnelle", décrypte Jean-Louis Lamy. Passionné de rugby, le journaliste de La Voix du Nord Richard Gotte a la même vision: "Le rugby rayonne bien au-delà de ses participants. 50 000 places avaient été vendues en deux jours. Et 80% des acheteurs venaient du Nord, pas du Sud-Ouest ou des villes de rugby. L'audience est intéressante". "Je ne suis pas surpris, confirme Jean-Louis Lamy. J'ai demandé un investissement total de tous les clubs".

"La Ligue veut implanter le rugby dans le Nord"

Vendredi et samedi, le stade Pierre-Mauroy va accueillir son troisième événement de rugby professionnel. Il y avait eu France-Argentine en novembre 2012 et Stade français-Toulon en 2013. Il y aura donc les demi-finales du Top 14 cuvée 2014. "Les gens vont venir parce qu'ils aiment le rugby ou par curiosité", constate Richard Gotte, dont le journal a sorti un supplément quatre pages lundi. La Voix du Nord fera également deux pages vendredi. Paul Goze, le président de la LNR, a aussi donné une interview au quotidien nordiste. "La Ligue pousse vraiment pour que les grandes villes aient une visibilité et puissent atteindre la monde professionnel", appuie Richard Gotte. "La Ligue veut implanter le rugby dans le Nord", soutient également le président du comité des Flandres. Les responsables du Grand Stade ont par ailleurs offert des conditions financières intéressantes pour l'organisation de l'événement. Le lobbying auprès de la Ligue s'est fait grâce à "Eiffage, Martine Aubry pour le soutien politique, et nous, au comité des Flandres", confie Jean-Louis Lamy. La LNR ne s'est d'ailleurs jamais cachée, quant à sa volonté de voir émerger de grands clubs dans le Nord, en Alsace ou en Bretagne.

On connaît évidemment l'attachement du Nord-Pas de Calais au football. Les clubs de Lille, Valenciennes ou Lens en sont les exemples frappants. Mais le Lille Métropole Rugby (LMR), encore en course pour monter en Pro D2 (il jouera contre Montauban dimanche) pointe le bout de son nez. Les demi-finales au Grand Stade peuvent susciter des vocations chez les jeunes et attirer des joueurs pros. Le Stade, en lui-même, est magnifique. Tribunes proches de la pelouse, dans la verticalité plutôt que l'horizontalité, possibilité de fermeture du toit. Une vitrine exceptionnelle pour une région en quête de développement rugbystique. Mercredi soir, plus de 45 500 places avaient été vendues pour Toulon-Racing. Plus de 47 000 billets avaient trouvé preneurs pour le match du samedi. La fête du rugby dans le Nord peut maintenant commencer. En attendant de véritablement trouver sa place dans le paysage de l'Ovalie française. 

Grand Stade de Lille, Pierre-Mauroy, vu de l'intérieur avant France-Argentine - 17 novembre 2012
Grand Stade de Lille, Pierre-Mauroy, vu de l'intérieur avant France-Argentine - 17 novembre 2012
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