Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Gilian Galan - toulouse castres - 21 septembre 2013
    Gilian Galan - toulouse castres - 21 septembre 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la 7e journée de Top 14. Là, ils reviennent sur Chiocci, Edwards, Tchale-Watchou ou les mots de Caballero au sujet de Toulouse.

Montpellier-Clermont: 43-3. Julien LOUIS

A chaque soirée magique, ses étoiles. Pélissié et Trinh-Duc au sommet de leur art. Une charnière en feu, auteur des 4 essais et des 43 points des Montpelliérains dans cette rencontre. Il y a aussi ces héros de l’ombre, dont Fulgence Ouedraogo est le leader et le guide. Le pack héraultais a étouffé les Clermontois dans les rucks et un colosse a brillé par son agressivité: Robins Tchale-Watchou a régné sur les phases de combat, délivrant des plaquages dévastateurs sur commande. L’homme fut également incontournable dans le jeu au prêt. Une montée en puissance qui tombe à point nommé pour le MHR, qui compte désormais trois absents en deuxième ligne. Blessé face à Clermont, Michael De Marco est indisponible entre 5 et 6 semaines à cause d’une grosse entorse d'un genou. Jim Hamilton, touché à la cheville face à Brive, met plus de temps à revenir que prévu (encore deux semaines). Sans oublier Timani, toujours retenu au Four-Nations. Le MHR ne dispose donc plus que de Robins Tchale-Wathou et Thibault Privat, l’attelage qui fera face à Papé et Flanquart au Stade français.

Toulouse-Castres: 26-9. Grégory LETORT

Il n'est pas le premier a commettre l'erreur, sûrement pas le dernier. Champion de France 2013, international, le troisième ligne et capitaine du Castres Olympique Yannick Caballero a chauffé Toulouse quelques jours avant le clash à Ernest-Wallon. Il ne fallait qu'une phrase:  "Il y a quelques années, Toulouse était intouchable. Mais cela fait deux, trois ans qu'on arrive à les battre chez nous et à les accrocher chez eux (courte défaite 22-23 l'an dernier) (...) Il ne faut pas se le cacher, c'est le moment de les prendre". En suivant, il a complété sa pensée: "Il faut quand même se méfier, car quand cette équipe est blessée, elle peut faire très mal". Le Stade toulousain a préféré occulter cette phrase et se focaliser sur la première partie de sa déclaration. De cette "punchline" Caballero en a entendu parler lors du briefing. Le positif  retenu par les entraîneurs: le flanker croit en son équipe. La problématique ? Il allait falloir assumer. Caballero y était prêt. Mais piqué au vif, Toulouse ne s'est pas laissé faire. Une première mi-temps serrée au cours de laquelle, le Stade toulousain n'est pas parvenu à décrocher le CO. Et puis, en deuxième période, Toulouse a accéléré encore. Solide en mêlée, fort sur les duels, le quadruple champion d'Europe a fait plier le champion de France en titre. Sébastien Bézy, demi de mêlée de Toulouse a avoué que Caballero n'était pas pour rien dans cette grinta: "Castres avait annoncé vouloir gagner ici et cela nous a un peu énervés. On s'en est servi dans la préparation. Castres, c'est quand même le champion de France en titre et nous étions motivés."  Une phrase, ce n'est qu'un détail. Mais au haut-niveau, on dit bien qu'ils comptent tous.

Racing-Métro-UBB: 26-19. Arnaud BEURDELEY

Et de cinq! Le Racing-Metro 92 a décroché samedi soir face à l’UBB sa cinquième victoire en sept journées de Top 14. A ce jour, le club francilien est le seul, avec son voisin le Stade français, a affiché un tel ratio. Logique, nous direz-vous, au regard d’un recrutement estival sans comparaison possible. Sauf que. Construire une équipe, ça prend du temps. Répondre aux exigences d’un nouveau staff, ça complique la tâche. Et ce n’est pas en empilant des stars les unes au dessus des autres qu’on devient champion de France du jour au lendemain. Laurent Travers et Laurent Labit le savent mieux que personne, eux qui ont construit le projet castrais sur quatre années pour le résultat que l’on connaît. Alors oui, Szarzewski et ses partenaires ont gagné petitement contre une formation bordelo-béglaise, aussi joueuse que compétitive. Oui, le Racing-Métro 92 n’a pas encore livré une performance totalement aboutie depuis le début de saison. Mais il est là, bien présent. D’aucuns diraient qu’il avance à pas feutrés, presque masqué. Comme pour mieux surgir au printemps prochain? A voir.

Brive-Perpignan: 31-6. Pierre-Laurent GOU

Et si Brive se maintenait en Top 14! Avouons-le, en début de saison on n’aurait pas parié grand-chose sur la possibilité d’un maintien du promu en élite. Promu, sur une finale d’accession, le petit poucet (avec Oyonnax) du meilleur championnat du monde avait tout de la parfaite victime. En Corrèze, point de star estampillée Super Rugby. Pas d’entraîneur ultra-médiatique. Pas de président avec des ambitions démesurées. Seulement, sans faire de bruit, dans leur coin, les Mela, Ribes, Swanepoel, Da Ros, Ledevedec, Mignardi, et Namy ont bossé dans leur coin. L’entraîneur Nicolas Godignon avec ses deux adjoints Casadei et Carbonneau ont potassé leur plan de bataille. Résultat, toujours sans faire de bruit, Brive a réussi son grand retour dans l’élite et après 7 journées est largement au-dessus de la ligne de flottaison. Sans se prendre pour d’autres, ils ont mis le "focus" sur certains matchs et s’y tiennent. Le match face à Bordeaux avait éveillé déjà quelques curieux. L’UBB qui devait être l’équipe surprise de ce Top 14, avait été renvoyée à ses études en étant pris sur le combat. Perpignan ce week-end a été surclassé dans le jeu. Au stade Amédée Domenech, on a pu voir un grand et beau match de rugby. Et finalement l’espoir commence à être partagé par toute une ville et quelques observateurs….

Toulon-Bayonne: 18-12. Marc DUZAN

Ceux qui auraient juré, au coup d'envoi de la saison, que Xavier Chiocci (23 ans, 1,80m et 110 kg) serait fin septembre le meilleur pilier gauche du RCT, auraient probablement été jetés dans le port, comme on dit à Toulon. Et pourtant... Ce qu'a réalisé Chiocci samedi soir face à l'Aviron bayonnais impose le respect. Très présent dans le combat, actif en défense, propre sur tous les déblayages qu'il eut à effectuer face aux avants basques, le minot a surtout torturé Neemia Tialata (31 ans, 1, 87m et 127 kg, 43 sélections) en mêlée fermée. Alors, Xavier Chiocci a-t-il piqué la place d'Andrew Sheridan, sur la Rade ? N'exagérons rien. L'international anglais – très en-deça de son niveau réel depuis le début de saison- en a suffisamment sous la pédale pour reprendre à ce pur produit de la formation varoise son statut de titulaire indiscutable. Mais en attendant le réveil du grand Andy, Xavier Chiocci offre à Bernard Laporte, Jacques Delmas et Pierre Mignoni une solution aussi précieuse qu'inespérée.

Biarritz-Grenoble: 21-27. Nicolas ZANARDI

Il s’appelle Dayna Edwards et, comme son nom ne l’indique pas nécessairement, présente la nationalité néo-zélandaise. Depuis trois saisons, c’est bien lui qui tient la baraque à droite de la mêlée du FCG, titulaire indiscutable du club depuis la montée de Pro D2. Pas le plus gros salaire du club, évidemment, mais assurément un des joueurs les plus méritants... Samedi à Aguiléra, Dayna Edwards a reçu l’une des plus belle récompenses imaginables pour un joueur de première ligne. Une prime ? Même pas. Une convocation pour les deux derniers matchs du Four-Nations ? Ne rêvez pas... Son Graal, à Dayna, n’était rien autre qu’un essai. Un vrai, de ceux qui valent cinq points, aplati au terme d’un ballon porté travaillé toute la semaine, structuré par tous ses potes afin de l’envoyer à dame. Un essai banal en Top 14, nous direz-vous. Sauf qu’au-delà de permettre aux siens de creuser le break sur le BO, Edwards a surtout inscrit le premier essai de sa carrière professionnelle. En effet, depuis ses débuts en 2007 sous le maillot des Queensland Reds, il n’avait jamais franchi une ligne d’en-but. L’injustice est enfin réparée...

Oyonnax-Paris: 15-16

La France pleure assez ses postes désertés, pilier droit en tête, pour ne pas se féliciter de ceux où les perles abondent. Celui d’arrière est de ceux-là. Brice Dulin, lancé dans le grand bain bleu il y a un peu plus d’un an, s’affirme comme un titulaire plus que crédible au poste, autant par ses performances en équipe de France que celles qu’il délivre sous le maillot castrais. Les deux toulousains, Médard et Huget, sont aussi de ceux-là. Comme solution plus que crédible, on n’oubliera pas Clément Poitrenaud, de retour en grande forme avec Toulouse, ainsi que le Clermontois Jean-Marcellin Buttin, déjà testé par Philippe Saint-André et son staff. Mais, dans ce jeu de concurrence exacerbée, il sera désormais difficile de faire sans Hugo Bonneval. Brillantissime depuis le début de la saison, à l’arrière d’un Stade français qui retrouve un rose bien vif, Bonneval a de nouveau été décisif sur la pelouse d’Oyonnax, après son superbe essai face à Clermont. Une forme du moment qui plaide pour lui. Au point que, tout doucement, il s’enlève l’étiquette de "fils de", pour faire d’Erik Bonneval un "père de".

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