Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Parisse - Stade français - 8 septembre 2013
    Parisse - Stade français - 8 septembre 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la 4e journée de Top 14. Là, ils reviennent sur la ruse de Ouedraogo, le retour en forme de Gunther, les performance de Tian et Fall ou la classe de Parisse.

Montpellier-Toulouse: 25-0. JulienLOUIS

Aux yeux de tous, Jonathan Pelissié a été le héros héraultais, par son essai de grande classe et ses dix unités marquées. Mais un autre homme à jouer un rôle essentiel, plus obscur. Cité parmi "les portes de drapeaux" héraultais par Ledesma, Fulgence Ouedraogo a livré un match "trois étoiles". Sonné dès la 4e minute, il se releva une première fois, avant de toucher à nouveau terre (53e) suite à une "mandale" administrée par Fritz. Solide le bougre ! Roublard aussi. Thibault Privat résumait ainsi le succès de son équipe: "Nous avons trouvé le bon équilibre entre agressivité et discipline. Être à la limite, sans la franchir". Ou la franchir, sans se faire repérer. Sur le premier essai du MHR (30e), Ouedraogo tire le maillot de Doussain, ce qui lui permet "d’agrandir" l’intervalle autour du ruck, facilitant ainsi la percée de Pelissié. Et c’est à la suite d’un geste identique de "Fufu", que le centre international perdît ses nerfs. Toulouse réduit à quatorze, encaissait un essai de Trinh-Duc (58e). Soit 14 points indirectement inscrits… L’oscar du guerrier rusé !

Biarritz-Toulon: 13-24. Marc DUZAN

Pierrick Gunther, révélation du début de saison dernière, a connu par la suite des émotions contrastées. Boudé par Bernard Laporte, touchant surtout à ses propres limites rugbystiques, le flanker varois a peu a peu sombré dans l'anonymat. Il faut pourtant croire que le jeune homme a du caractère. Alors qu'on l'annoncait comme ne faisant plus partie des plans du staff du RCT, Gunther a prouvé a Biarritz qu'il avait bel et bien sa place dans l'effectif de stars varoises: excellent dans le jeu au sol, surpuissant a l'impact et enfin à son aise balle en mains, le minot a signé une performance quatre étoiles à Aguilera. Et montré à tous ses détracteurs que le talent qu'avait cru déceler en lui Philippe Saint-André, Yannick Bru et Patrice Lagisquet n'était pas usurpé. Gunther ? On en redemande !

Oyonnax-Castres: 19-9. Vincent BISSONNET

Oyonnax est plus que jamais en vie. Et un homme revit pleinement. Cet homme, c'est Silvère Tian. Porté disparu à Agen l'an passé, l'ailier ou arrière est revenu aux sources cette saison, dans l'Ain, là où il a éclaté avant de rejoindre Bourgoin puis le SUALG. Visiblement, il a bien fait. Sous la houlette de son ancien mentor Christophe Urios, Tian a retrouvé ses jambes et sa folie. Remplaçant lors de la première journée du Top 14, il a été titularisé à l'occasion des quatre rencontres suivantes. Inscrivant la bagatelle de trois essais au passage. Et celui marqué face au champion de France dimanche fut plus que décisif. Alors que l'USO était sous pression (12-9) à cinq minutes de la fin, il a carrément délivré les siens et crucifié le CO. Les Tarnais décidaient de relancer depuis leurs 22 mètres et l'ouvreur international Rémi Tales choisissait la sautée... Tian avait tout vu avant. Monté en pointe, il interceptait et s'en allait aplatir en solitaire. A l'image de son étonnante et détonnante équipe, Silvère Tian s'éclate. Et ça se voit.

Brive-Bayonne: 17-10. Jérémy FADAT

C'est ce que l'on appelle "être à l'origine et à la finition". Début de deuxième mi-temps, Guillaume Namy relance depuis son camp, s'infiltre dans la défense bayonnaise, crochète, accélère, porte le ballon sur trente-cinq mètres avant de poursuivre au pied et de mettre la pression sur Scott Spedding sous ses poteaux. Un temps de jeu plus tard, grâce à ce pressing, Brive récupère le ballon. Quelques secondes plus tard, Brive marque le premier essai du match par... Namy ! Et c'est loin d'avoir été la seule éclaircie de l'ailier corrézien en ce dimanche ensoleillé. Carrément intenable, il a percé à plusieurs reprises la muraille basque. Déjà décisif en défense à Montpellier une semaine plus tôt, il s'avère aussi l'attaquant le plus dangereux du CABCL actuellement. Surtout, après des années de galère, plombé par des blessures à répétition, Namy est tout simplement en train de confirmer les promesses entrevues depuis son adolescence. Cadre de toutes les équipes de France de jeunes, il a dû attendre la saison passée pour enfin enchaîner un exercice complet. Et le terminer meilleur marqueur d'essais de son équipe (avec Julien Caminati) en Pro D2. Aujourd'hui, il récidive dans l'élite. A son vrai niveau. 

Racing-Metro-Perpignan: 19-16. Léo HUISMAN

Si le Racing a bien failli ne pas gagner son match à domicile face à l'équipe fortement remaniée de Perpignan, si les Franciliens continuent, après cinq journées de championnat, de balbutier leur rugby, d'afficher leur fébrilité quand tout le monde s'accordait à dire qu'ils montreraient plutôt leur muscle, il y a eu du mieux dans la victoire des Ciel et Blanc dimanche à Colombes. C'est pas encore le Pérou. Mais les motifs de satisfactions s'additionnent petit à petit. L'un d'eux ? La prestation de Benjamin Fall. L'ailier international, repositionné à l'arrière, où ses qualités naturelles devraient le fixer un jour ou l'autre, avait des fourmis dans les jambes. Impeccable sous les ballons hauts, il s'est chargé de dérider un peu son équipe en inscrivant le seul essai des siens. Un essai où, bien servi par Andreu, Fall mystifia grand "Tao" d'un cadrage débordement, servit Sexton en bout de ligne, suivit son ouvreur pour un "une et deux" avant de conclure l'action qu'il avait initiée. Un essai qui n'aura finalement pas suffi à débrider la machine, mais un essai qui pourrait donner des idées aux Racingmen, dont on attend toujours le premier coup d'éclat.

Grenoble-Bordeaux-Bègles: 21-14. Jérôme PREVOT

Certains avaient prédit une terrible déroute aux jeunes Bordelais. A l'inverse, cette équipe renouvelée a failli réussir le hold-up de la journée en frôlant, sinon la victoire, le match nul. Elle est même reparti avec la fierté d'avoir inscrit le seul essai du match, par son centre Charles Brousse. Sans doute faut-il voir dans cette performance l'efficacité du discours de motivation du staff. Et l'on espère que les débutants Lonca, Lamotte, Auzqui, Lespinasse, Liomaiava et le capitaine d'un jour, l'excellent Gauthier Gibouin, seront récompensés du moment de grâce qu'ils ont offert aux supporters bordelais qui avaient osé les suivre à la télévision.

Stade français-Clermont: 23-16. Léo FAURE

Sergio Parisse en fait-il trop? Parfois, peut-être. Pourtant, que ce soit derrière sa mêlée ou lorsqu’il s’exporte à l’ouverture ou au centre de l’attaque parisienne, difficile de lui en tenir rigueur. Dimanche face à Clermont, l’Italien a une nouvelle fois éclaboussé la rencontre de tout son talent. Percussions aux quatre coins du terrain, accélération sur la largeur amenant le premier essai de Hugo Bonneval, justesse technique et défense impeccable... Parisse, c’est la grande classe. Ce profil de numéro 8, homme à tout faire et surtout à bien faire dans lequel s’inscrit d’ailleurs Damien Chouly, et qui semble disparaître chaque année un peu plus face aux concasseurs "made in Polynésie". Rugbystiquement, pourtant, on ne s’en lassera jamais.

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