Ces six duels qui vont rendre la finale explosive

Hayman-Forestier, l'expérience et le vice

La conquête directe, c'est bien évidemment l'une des clés du match. En mêlée, le combat promet sacrément entre deux des packs les plus solides du championnat. S'il a tâtonné à ses débuts en France, Carl Hayman n'éprouve plus aucun souci dans l'épreuve de force. Le All Black a accompli une excellente saison et trouvera en face de lui un client avec Yannick Forestier. L'international français, également performant en défense (comme son vis-à-vis) tentera surtout de faire parler son expérience et son vice pour contrer la puissance du Toulonnais lors de la poussée pure. N'oublions pas l'autre duel entre les inattendus Chiocci et Herrera. Ces deux-là devront faire oublier Sheridan et Wihongi. Ces dernières semaines, ils ont montré de très bonnes choses même si Chiocci a écopé de plusieurs pénalités en mêlée. Celui qui prendra le dessus enlèvera une grosse épine du pied à son équipe.

Botha-Capo Ortega, combat physique et verbal

Ils figurent parmi les plus rugueux deuxième ligne du Top 14. Dans l'entreprise d'intimidation propre à leur poste, l'Uruguyaen Capo Ortega et le Sud-Africain Bakkies Botha doublent tous deux leur puissance physique (respectivement 1,95 m pour 120 kg et 2,02 m pour 118 kg) d'une langue bien pendue. "Bakkies Botha, ce n'est pas Dieu non plus. C'est un excellent joueur mais il est fait de viande comme nous", a d'ailleurs déjà lancé le Castrais avant leurs retrouvailles sur la pelouse du Stade de France. Les impacts s'annoncent violents. Et les bisous à distance que le toujours chambreur Botha devrait envoyer à son vis-à-vis pimenteront un peu plus les débats.

Des troisième ligne de premier plan

On ne présente plus la troisième ligne toulonnaise. Samedi dernier, le trio Smith/Armitage/Fernandez-Lobbe a une nouvelle fois signé une performance de haute volée, emmené par un Juan Smith plus rayonnant que jamais avec 16 plaquages et un essai. L'infatigable guerrier des rucks Steffon Armitage, tout juste élu meilleur joueur européen de l'année 2014, et l'aérien Juan Fernandez Lobbe ont, eux, terminé avec onze plaquages chacun. Côté Castrais, l'alliage est moins homogène mais pas moins complémentaire avec Yannick Caballero, Antonie Claassen et Piula Faasalele, le surpuissant remplaçant (1,96 m, 124 kg) d'Ibrahim Diarra, blessé. Le trio qui prendra l'ascendant sur son rival aussi bien dans les airs qu'au sol donnera à son équipe un avantage capital pour pouvoir sereinement déployer son jeu.

Wilkinson-Tales, l'ultime défi

Tous les yeux seront braqués sur Jonny Wilkinson qui jouera le dernier match de sa légendaire carrière. "Wilko" a assuré que cette perspective ne le perturbe pas. "J'ai toujours joué un match comme si c'était le dernier. Là, ce sera un peu plus vrai", a-t-il simplement commenté vendredi. Son sang-froid et son poids dans le jeu ne sont plus à démontrer, même si l'an dernier, au Stade de France, il avait joué de malchance notamment dans les tirs au but, en tapant quatre fois les poteaux puis en ratant un drop. Intronisé ouvreur numéro un du XV de France, Rémi Tales avait, lui, réalisé une performance remarquée. Précieux dans la gestion du jeu et solide défenseur, le capitaine castrais devra se montrer aussi décisif cette année.

Bastareaud-Lamerat, deux styles bien distincts

Dimanche, les deux centres s'envoleront ensemble pour rejoindre le XV de France en tournée en Australie. Samedi, tout les opposera, du maillot jusqu'à leur style de jeu. Le Toulonnais Mathieu Bastareaud (25 ans, 23 sélections) base toujours le sien sur la puissance de ses 120 kg, qui fait des ravages tant dans la ligne que dans les rucks où il apporte régulièrement son soutien. Cette année, il a pris une nouvelle dimension avec un nouveau bagage technique, et fait figure d'incontournable dans le XV de départ "galactique" du RCT. Face à lui, le jeune Rémi Lamerat (24 ans, aucune sélection) est en pleine éclosion. D'un gabarit moins massif (1,84 m, 105 kg), son jeu debout et sa capacité de franchissement sont régulièrement salués et lui valent d'être comparé à un mélange de deux monuments français, Philippe Sella (111 sélections) et Yannick Jauzion (73 sélections). Leur opposition sera intéressante à observer en vue de la tournée d'été des Bleus. Mais gare aussi à leurs partenaires du centre, Matt Giteau et Romain Cabannes, qui savent aussi les placer dans les meilleures situations.

Dulin-Armitage, à fond les ballons

Toulon le sait: son jeu au pied devra être irréprochable dans l'occupation. Car, dans les rangs castrais, il y a sûrement le meilleur relanceur du championnat avec Brice Dulin. L'arrière international constitue le meilleur atout offensif des Tarnais grâce à sa faculté à trouver les bon intervalles et à créer la panique dans les défenses adversaires. Et malgré un gabarit modeste, il n'en demeure pas moins performant sous les ballons hauts. Bref, une équation à résoudre pour le RCT et Delon Armitage, l'arrière varois, qui aura tout intérêt à ne pas alimenter son adversaire direct. L'Anglais est aussi attendu, lui qui a semblé marquer le pas ces derniers temps. S'il est en jambes, il reste un joueur dangereux et surtout efficace.