Deux clubs que beaucoup de choses opposent

Par Rugbyrama
  • Les Castrais Tales et Capo Ortega contre Toulon
    Les Castrais Tales et Capo Ortega contre Toulon
Publié le Mis à jour
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Sur le papier, tout oppose Toulon et Castres qui semblent évoluer dans deux univers parallèles dont le chemin se croisera néanmoins de nouveau au Stade de France samedi en finale du Top 14.

Le parrain et le mécène

Avec un budget de 33 millions d'euros, assis sur une myriade de partenariats privés et la billetterie (22 millions d'euros sur les deux postes), le président du RCT Mourad Boudjellal assure que son club s'autofinance. Il faut dire qu'en homme d'affaires avisé, Mourad Boudjellal a su développer la marque Rugby club Toulonnais. Il existe plus d'une centaine de points de vente des produits dérivés en région Provence - Alpes-Côte d'Azur, où le RCT bénéficie d'un riche bassin économique sans concurrents dans les divisions professionnelles. Enfin, le club vante aussi sa contribution au rayonnement de la ville pour justifier un fort niveau de subventions, proche de 3 millions d'euros.

A Castres, on respire Pierre Fabre, du nom du groupe pharmaceutique basé dans le Tarn dont le fondateur a tenu à bout de bras le CO. Décédé en juillet dernier, Pierre Fabre a permis à cette petite ville de 42.000 habitants, nichée dans un département à faible densité où plane l'ombre de Toulouse à 70 km de là, de se hisser au sommet du rugby français avec le neuvième budget du Top 14 (16 millions d'€ environ). Si le club se targuait de 194 partenaires locaux la saison dernière, ce sont bien les laboratoires qui pèsent, même si le secret entoure le montant exact du sponsoring: à titre d'exemple, le centre d'entraînement du Lévezou appartient à l'association sportive du groupe pharmaceutique.

Deux trios aux commandes

Le RCT comme le CO sont emmenés par un triumvirat comprenant un manager et deux entraîneurs. Mais ces deux attelages ont une expérience très différente des grands rendez-vous. A Toulon, Bernard Laporte chapeaute Jacques Delmas (avants) et Pierre Mignoni (arrière). Champion de France avec le Stade français (1998), sélectionneur du XV de France (1999-2007) avec deux Grands Chelems (2002 et 2004) à son actif, désormais double champion d'Europe avec Toulon... Laporte en impose par son palmarès mais aussi son charisme qui lui permet de dompter un vestiaire étoilé. A ses côtés, Delmas, double champion de France avec Biarritz (2005, 2006) n'est pas un débutant, tandis que Mignoni connaît parfaitement les rouages d'un club dont il a aussi été joueur au début puis à la fin de sa carrière.

A Castres, Matthias Rolland a étrenné cette saison sa fonction de manager après avoir longtemps porté le maillot du CO. Il assure ainsi le relais avec le duo Serge Milhas - David Darricarrère, arrivé cette année en remplacement de Laurent Labit et Laurent Travers. Milhas (avants) et Darricarrère (arrières) ont certes du vécu: le premier a connu une finale de première division avec Colomiers en 2000 ; les deux ont aussi fait monter La Rochelle dans l'élite. Mais le trio sera pour la première fois ensemble sur le banc du Stade de France.

Effectifs: entre ombre et lumière

Les deux clubs ont des logiques de recrutement opposées. Toulon empile depuis plusieurs années les stars mondiales (Wilkinson et Fernandez Lobbe en 2009, Hayman en 2010, Giteau et Botha en 2011, Habana en 2013...) quand Castres fait le choix de joueurs moins réputés (les Agenais Dulin et Mach en 2011, les Montois Cabannes et Tales en 2009 et 2011, le Toulousain Lamerat en 2011, le Briviste Claassen en 2012...). L'expérience des "Galactiques" toulonnais, qui s'attachent à se créer un esprit de famille, a offert une ascension météorique au RCT qui a atteint six finales en trois ans et a fait son entrée le week-end dernier dans l'histoire de la Coupe d'Europe en remportant un deuxième titre consécutif.

Les "anonymes" tarnais se sont, eux, fait un nom récemment au sein d'un collectif qui revendique de grandir à l'ombre. Sur la route de leur titre de champion de France, plusieurs ont toutefois acquis le statut d'internationaux au sein du XV de France et certains sont désormais courtisés par les plus grands clubs, à l'image de Rory Kockott, qui a failli rejoindre Toulon avant de finalement choisir de rester au CO, ou Claassen et Dulin qui ont signé avec le Racing-Métro pour la saison prochaine.

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