Boudjellal: "Si les choses ont un sens, c'est Jonny qui doit soulever le Bouclier"

  • Mourad Boudjellal - Toulon Saracens - 24 mai 2014
    Mourad Boudjellal - Toulon Saracens - 24 mai 2014
  • Boudjellal Wilkinson - Toulon-Racing - 16 mai 2014
    Boudjellal Wilkinson - Toulon-Racing - 16 mai 2014
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Venu accompagner le staff et les joueurs du RCT au traditionnel point presse d'avant-finale, Mourad Boudjellal a apporté son éclairage sur ce remake de la saison passée. Le président varois en a profité pour déclarer une nouvelle fois sa flamme à Jonny Wilkinson.

L'engouement autour du dernier match de Jonny Wilkinson peut-il mettre une pression supplémentaire sur le club  ?

Mourad BOUDJELLAL: Oui car c'est le dernier souvenir qu'il lui restera. Jonny dit souvent que quand on gagne une finale, c'est l'euphorie pour quelques jours, mais quand on la perd, c'est de la tristesse pour toutes les vacances. Lui, s'il la perd samedi, ce sera pour toute sa vie. Avec tout ce qu'il a apporté à l'équipe et au club, nous avons tous une part de responsabilité pour qu'à la fin du match, s'il pleure, ce ne soit que des larmes de joie.

Wilkinson ne pourrait pas rêver meilleure sortie…

M.B: Ne serait-ce que pour la morale ! Jonny a apporté beaucoup au rugby, il a une histoire et il n'est pas n'importe qui. Les champions doivent partir sur des victoires et Jonny est le plus grand des champions. C'est une page importante du rugby mondial qui se tourne, et mon challenge à moi sera de reconstruire après son départ. C'est aussi ce qui me plaît. Reconstruire après Wilkinson, ce n'est pas simple. Mon karma, la quête de Mourad si j'ose dire, sera de retrouver quelque chose d'encore plus grand.

On vous sent admiratif de la carrière du joueur et de l'homme…

M.B: Le rugby est un sport, mais pour Jonny, c'est un art. Comme le sculpteur sculpte ou le peintre peint, lui est un artiste du rugby. Les autres sont des sportifs. Avec tout le respect que j'ai pour Castres, là ça dépasse le cadre du rugby. On est dans le sens des choses et de la vie. C'est le sens qu'on va donner à un destin de légende. Sans manquer de respect aux Castrais, si les choses ont un sens, c'est Jonny qui doit soulever le bouclier. Il représente quelque chose qu'aucun des vingt-neuf autres joueurs qui seront sur le terrain samedi ne représentent.

Ressentez-vous du coup une certaine bienveillance autour du RCT pour cette finale  ?

M.B: On a reçu beaucoup de témoignages de sympathie cette semaine par rapport au dernier match de Jonny. C'est d'ailleurs paradoxal car beaucoup de gens le détestaient lorsqu'il jouait contre la France. Moi le premier, je l'ai haï. Je ne vous cache pas que c'était un élément perturbateur cette semaine car nous ne sommes pas habitués à recevoir autant de messages de sympathie. On a l'impression que la France du rugby est derrière nous. Je me demande même si ce n'est pas une stratégie pour nous déstabiliser.

Moi avec ma carte vitale, je ne peux pas lutter face au groupe Pierre-Fabre

L'an dernier, Castres avait beaucoup joué sur le levier du Petit Poucet face à l'ogre toulonnais. Cette année, ils ont un titre à défendre. Ce facteur psychologique peut-il jouer leur défaveur  ?

M.B: Ils ont été démasqués depuis ! Je l'avais dit l'année dernière, comme quoi je ne dis pas que des conneries. François Hollande avait parlé de Petit Poucet, même notre Premier Ministre il me semble. Il faut arrêter ! Moi je serais le gros, et le groupe Pierre Fabre le petit ? Je croyais rêver ! Castres est un grand club ! Ce qui me dérange, c'est qu'on parle de moyens pour le RCT et qu'on dise que le CO a du talent. On peut avoir les deux, et Castres a les deux. Il faut arrêter de nous prendre pour des billes. On est dans le très haut niveau financier avec Castres, et moi, avec ma carte vitale, je ne peux pas lutter face au groupe Pierre-Fabre.

Une victoire samedi serait aussi une belle récompense pour vous, qui avez perdu deux finales de Top 14 en trois ans…

M.B: Ce que je veux, c'est ramener le Bouclier pour ma ville. Je suis né à Toulon, j'y ai grandi et je souhaite lui offrir ça. La ville qui m'a donné de l'énergie dans la vie. J'ai envie de rendre à ma ville ce qu'elle m'a donné. Je suis un président JIFF, j'aime les Toulonnais, et j'ai envie de vivre les moments que j'ai pu vivre en 1987 et en 1992, et me dire que, cette fois, je n'y suis pas pour rien.

Que ferez-vous si vous remportez le titre samedi  ?

M.B: J'ai un pari depuis un an. Si je gagne, je veux faire la bise à François Hollande. J'ai l'image sympathique de la marionnette et je pense qu'il n'est pas un méchant mec.

Mourad Boudjellal - Toulon Saracens - 24 mai 2014
Mourad Boudjellal - Toulon Saracens - 24 mai 2014
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